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La Compétence Du Juge Judiciaire En Matière Administrative Est Elle Justifiée

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Par   •  9 Avril 2013  •  3 134 Mots (13 Pages)  •  5 685 Vues

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La compétence du juge judiciaire en matière administrative est elle justifiée?

L’article 1 des lois du 16 et 24 août 1790: dispose que «Les fonctions judiciaires sont distinctes et demeureront toujours séparées des fonctions administratives ; les juges ne pourront à peine de forfaiture troubler de quelque manière que ce soit les opérations des corps administratifs, ni citer devant eux les administrateurs en raison de leurs fonctions».

Le 22 juillet 1980 la décision rendue par le conseil constitutionnel sur la décision dite loi de validation vient constitutionnaliser la compétence du juge administratif. Par le biais d’un principe fondamental reconnu par les lois de la république tiré de la loi du 24 mai 1872 le conseil constitutionnel dit que le Conseil d’Etat est le juge commun du contentieux administratif en lui consacrent en plus une égalité avec le juge judiciaire. Il faut attendre le 23 janvier 1987 avec une décision conseil de la concurrence pour que la compétence du juge administratif soit clairement définie, cette décision est importante car elle construit un statut de la juridiction administrative. Ainsi deux tendances semblent se dégager avec d’un côté la juridiction administrative qui s’occupe du contentieux entre tout les domaine qui relèvent de la fonction publique avec les particuliers, et de l’autre la fonction judiciaire qui traite du domaine des litiges entre particuliers. Cette frontière s’illustre par la matérialisation de deux instances juridiques strictement séparées par des organes qui leur sont propres ainsi que des règles particulières à chaque domaine. Cependant ce n’est pas toujours vrais car dans une décision de 1987 le juge administratif apporte deux limites à ce principe: certaines matières sont réservés à l’autorité judiciaire par nature (Etat des personne par exemple). La seconde limite est que le conseil constitutionnel dit qu’une stricte application de ce principe de séparation peut être écartée au nom d’une «bonne administration de la justice». Cet aménagement est régit par l’article 34 de la constitution mais demeure une exception grâce au mécanisme de loi attributives qui limitent les ingérences trop fréquentes du domaine judiciaire dans le domaine de la loi. Cette tendance est cependant paradoxale car depuis quelques années la juridiction administrative commence à prendre de plus en plus de poids et d’autonomie surtout en matière de contrôle de conventionnalité. Il parait ainsi légitime de se demander si les incursions du juge judiciaire en matière administrative sont justifiée car elles semblent contrevenir aux principes posés par le conseil constitutionnel quelques années plus tôt. Pour expliquer ce phénomène d’incursion et savoir si il est justifié il va falloir se pencher sur les justifications qui sont données à son application notamment sur la nature des attributions du juge judiciaire (I) ainsi que sur la notion de bon fonctionnement de l'administration (II) qui est donnée par le le conseil constitutionnel.

I_La justification de la compétence du juge judiciaire selon la nature de ses attributions

La pratique jurisprudentielle à révélée qu'aujourd'hui le juge judiciaire est considéré comme détenteur d’un domaine qui lui est propre comme par exemple la protection du droit de propriété. Cette conception conduit automatique à défaire le juge administratif des litiges qui le concerne dans ce domaine car il semble que le juge judiciaire soit plus habilité pour trancher les litige relevant de son domaine. C’est ainsi que les domaines de la protection des libertés fondamentales et de l’état des personnes ne soient jugeables que par la juridictions judiciaire qui défait dans le même temps une partie de la compétence du juge administratif.

A)La protection des libertés fondamentales critère d’identification de la juridiction administrative

Le domaine de la protection des libertés fondamentales est caractéristique de la juridiction judiciaire, son incursion dans le droit administratif se traduit par cela. Le mécanisme de l’emprise irrégulière illustre la volonté du juge judiciaire d’établir un droit de la protection des libertés fondamentale uniforme que ce soit en matière administrative au judiciaire.

1-Le fondement textuel de la compétence du juge judiciaire en matière administrative

L’article 66 de la constitution et article 136 du code de procédure pénale, disposent que le juge administratif est compétent en matière de liberté publique c’est une conception très restrictive. De l’autre côté c’est le juge judiciaire qui est reconnu compétent en matière de protection des libertés individuelles. Le 12 janvier 1977 le conseil constitutionnel vient confirmer cette tendance avec sa décision fouille des véhicules (confirmée le 29 décembre 1984 avec la décision perquisition fiscale) dans ces décision il dit que le législateur ne peut pas prévoir de perquisition ou de fouilles sans droit de regard de l'autorité judiciaire.

Le Code de procédure pénale vient confirmé ce point de vue dans son article 136 qui dit que «dans tout les cas d’atteinte à la liberté individuelle le conflit ne peut jamais être élevé par l'autorité administrative et les tribunaux de l’ordre judiciaire sont toujours exclusivement compétents». L'administration ne peut donc pas contestée la compétence du juge judiciaire en matière d’action en responsabilité lorsque l'administration porte atteinte à la liberté individuelle, en matière de détention, d’arrestation arbitraires et en matière de violation de domicile. Ce caractère de gouvernance du juge judiciaire est confirmée par la notion d’emprise irrégulière qui constitue une consécration de sa puissance dans ce domaine.

2-L’emprise irrégulière

L’emprise irrégulière qui se définie comme toute prise de possession provisoire ou définitive par l'administration d’une propriété privée immobilière. C’est donc une atteinte au droit de propriété, elle peut cependant être régulière lorsqu’elle résulte d’une procédure légale. Ainsi lorsqu’elle ne se fonde pas sur un titre légal c’est le juge administratif qui sera compétent lorsque 3 critères cumulatifs serons remplis:

-Une atteinte à la propriété privée immobilière (CE 22 avril 1983 Lasporte)

-Une dépossession

-La dépossession doit être

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