L’Ara Pacis Augustae

L’Ara Pacis Augustae

Présenté par Riad DARWISH

Sommaire :

• Etymologie
• Cadre spatio-temporel
• Histoire antique
• Histoire récente, la redécouverte du monument
• Aspect architectural
• Représentation de mythes
• Mise en scène des valeurs augustéennes
• Célébration du retour de l'Age d'Or
• Sources

Etymologie :

L’Ara Pacis Augustae signifie l’autel de la paix d’Auguste.

Le nom de l’autel, Auguste, provient du titre donné à Octave par le Sénat en 27 avant J-C.

Le mot pacis signifiant « paix », nous rappelle l’un des objectifs de l’Empereur : rétablir la paix sur terre.

Cadre spatio-temporel :

L’Ara Pacis Augustae fut érigé par le sénat, en 13 av. J.-C., en l'honneur d'Auguste revenant victorieux d'Espagne et de Gaule. Il se situait à l'origine le long de la voie Flaminia, au nord du Champ de Mars, dans un espace normalement consacré à la célébration des victoires militaires, aujourd'hui via del Corso. Cet autel, dédié à la Paix fut inauguré en 9 av. J.-C.

Histoire antique :

Dans son testament politique, les Res Gestæ Divi Augusti, Auguste évoque lui-même la création de cet autel, je vais vous lire à présent le passage :

« Lorsque je suis revenu d’Hispanie et de Gaule après avoir heureusement réglé les affaires dans ces provinces, sous le consulat de Tiberius Nero et de Publius Quintilius, le Sénat décida en l’honneur de mon retour de consacrer un autel à la Paix Auguste près du Champ de Mars, autel sur lequel il décréta que les magistrats, les prêtres et les Vierges vestales procéderaient à un sacrifice anniversaire »

Deux autels furent consacrés à Auguste par le Sénat de son vivant : l'autel de la Fortuna Redux le long de la Via Appia érigé lors de la restitution des enseignes par les Parthes, en 19 av. J.-C. et qui était l'objet d'une commémoration annuelle dans une fête dénommée Augustalia, et l'autel de la Paix.

L’Ara Pacis Augustae est l’un des symboles les plus importants de la propagande augustéenne, exaltant la domination universelle de Rome et son origine divine. Il fut conçu afin de mettre en valeur la puissance d’Auguste.

L’autel est associé au cadran solaire l'Horologium, dans un contexte astronomique. Le jour de l'anniversaire d'Auguste, le 23 Septembre, l'ombre de cet obélisque pointait vers l'Ara Pacis.

Les débordements du Tibre faisaient du Champ de Mars, un terrain marécageux et ils provoquèrent une élévation générale du niveau de la zone. On essaya, en vain, de protéger l’Ara Pacis en construisant un mur destiné à arrêter le processus d’élévation du terrain, mais il fut enseveli et, pendant plus d’un millénaire, il fut oublié.

Histoire récente, la redécouverte du monument :

L'Ara Pacis Augustae avait disparu sous le palais Palazzo Peretti et n'était plus connu que par des fragments trouvés et éparpillés dans de nombreux musées. La reconstitution de l’Ara Pacis commence au XVIe siècle et ne s’est achevée que, quatre siècles plus tard, avec la recomposition du monument en 1938.

Il fallut l'intervention énergique de Mussolini, qui désirait être un nouvel Auguste, afin qu'en 1937 une équipe d’archéologistes effectue enfin une fouille complète. On décida alors de reconstruire le monument, mais à côté du Mausolée d'Auguste, au bord du Tibre. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le monument fut soigneusement protégé par des sacs de sable. Puis des restaurations successives après la guerre permirent de le reconstituer presque dans son entier.

Aujourd’hui, l’Ara Pacis Augustae est devenu un musée. En 2014, pour célébrer le bimillénaire de la mort d'Auguste (en 14 après JC), un programme de colorisation de l'Ara Pacis à l’aide du laser a permis de proposer une reconstitution en couleurs (polychromie) impressionnante.

Aspect architectural :

L'Ara Pacis Augustae était constitué d'un autel de sacrifices entouré d'une enceinte, entouré d’une enceinte de marbre rectangulaire mesurant 11,65 m sur 10,625 m, à ciel ouvert de 6 mètres de hauteur, avec une entrée principale et frontale, et une entrée à l'arrière, larges de 3,60 mètres.  On y entrait par un escalier. A l’intérieur, on accédait à l’autel proprement dit par trois marches disposées sur les quatre côtés. Afin de faciliter au prêtre l’accès à la table d’autel, un des côtés possédait cinq marches supplémentaires.

Autel, enceinte intérieure et extérieure étaient en marbre blanc et couverts de bas-reliefs de facture classique d'une qualité tout à fait remarquable, ce qui montre l’art typique augustéen. Le bas-relief est un type de sculpture ou de modelage pouvant être peint, en voici un exemple. De plus, un pilastre de marbre à chapeau corinthien ornait chaque angle extérieur de l’autel, comme ceci. Et pour ceux qui ne le savent pas, un pilastre est un support rectangulaire terminé par une base et par un chapiteau.

D’autre part, si on comparait cet autel aux autres édifices érigés lors du règne d’Auguste, tel le Mausolée de la jeunesse et le temple de Mars Ultor de la vieillesse, on remarquerait que les dimensions de l’Ara Pacis Augustae sont relativement modestes. On pourrait le comparer à un petit bijou.

Le côté intérieur de l'enceinte, quoiqu'en marbre, reproduit le motif d'une palissade rustique (de la campagne) sur laquelle auraient été accrochés bucranes, festons et guirlandes. Selon l’avis d’Agnès Vinas, professeur agrégée de Lettres classiques dans un lycée de Perpignan, Il s'agirait donc de figurer l'enceinte des sacrifices des premiers temps, d'un âge d’or disparu où la religion était respectée, qu'Auguste prétend avoir restauré Un bucrane est un motif ornemental sculpté représentant une tête de bœuf. Un feston est un type d'ornement courant, composé d'une suite de segments d'arcs de petite taille, saillants ou rentrants, représentant une guirlande de feuillage suspendue par des rubans.

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