L'historiographie, Nicolas Offenstadt

1. L'historiographie, Nicolas Offenstadt

Introduction

Définition de l'historiographie :

« l'examen des différents discours de la méthode historique et des modes d'écriture de l'histoire », G. Bourdé et H. Martin, Les écoles historiques, Paris, Le Seuil, 1997

besoin d'ajouter aspect pratique à la déf°

mot polysémique : désigne ensemble travaux historiens sur une période/thème/sujet, discipline de l'hist...

Pratq de l'histoire bouleversée années 60's av augmentat° nb d'étudiants et d'enseignants + nv circulat° des informations sur Internet : pousse réflex° des historiens sur leur pratique même de l'hist. Dc aujourd'hui historiographie pousse à considérer pratiques histporiens ds ctxt politique, société, débats académiques...

→ histrg s'intéresse aux historiens, leur concept° de l'hist, méthode, product° et aux usages de l'hist.

Sujet du livre : historiographie de l'hist en tant que discipline (dc depuis qu'est professionnelle, dps le XIXe) même si parle un peu du temps où n'est pas encore métier

centré sur la francophonie mais parle quand même courants anglo-saxons et allemands (très influents)

I - Les historiens et le temps

Historiens travaillent avec le temps dans le sens de question méthodologiques. Doit servir à mieux cerner et comprendre sujet.

Marc Bloch, « Que demander à l'histoire ? », in Mélanges historiques, Paris, réédition CNRS, 2011, p.3-15 : « l'Histoire est la science du changement et, à bien des égards, une sciences des différences »

• Les temps des acteurs

• Du temps et des temps

Interroger rapport des acteurs étudiés au temps. Rapport inscrit ds vision du temps de sa société : cyclique ds Chien et Japon ancien, eschatologique dfs l'ère chrétienne

• L'histoire maîtresse de vie

Passé modèle pour le présent : conceptions présente chez les Grecs, ainsi que chez les chrétiens (magistra vitae,  maîtresse de vie : modèle à suivre dans le passé). Conception  toujours présente à la Renaissance puis à l'époque moderne même si perd de l'importance avec la nouvelle concept° du temps + tournée vers l'innovat°.

• Le temps du progrès

Lumières et Révolut° : grand changnt ds concept° temps, qui se tourne dorénavant vers l'avenir.

Apparit° de l'historisme/historicisme : pratique de l'histoire pour elle-même sans lien av présent, qui compile les faits. Critiqué par Nietzsche (opposé à la tête de proue du mouvement Ranke) : pour lui c'est la « vie » VS l'histoire en tant que discipline.

Historicisme désigne parfois l'objectivisme.

Autre sens d'historicisme : sert à expliquer le présent, le devenir.

Ernst Troeltsch : « l'historicisation fondamentale de notre savoir et de notre pensée »

Matérialisme et positivisme historique d'Auguste Comte en découlent.

Avènement capitalisme : idée du ralentissement de l'histoire, toute évolution sociale ne fait que conforter sa place.

• Les régimes d'historicité

régime d'historicité : façon dont les contemporains articulent passé, présent et futur. Articulation passé (« champ d'expérience » R. Koselleck) et futur (« horizon d'attente » R. Koselleck), peut-être pas réalisé (« appel du possible », A. Farge).

F. Hartog : 3 régimes d'historicité :

        régime ancien (magistra vitae, primauté du passé)

        régime moderne, vers le futur

        régime contemporain, place centrale du présent

• Les mots d'un temps : l'histoire d'un concept

mesurer distance entre temps de l'historien et de son objet d'études. Prendre en compte les changements sémantiques entre ces deux temps + différences de sens entre « réalité passée et ses témoignages langagiers » (R. Koselleck, L'Expérience de l'histoire, Paris, Gallimard/Le Seuil, 1997, p.7).

• Le temps de l'historien

• Temps inventés ? L'histoire contre-factuelle

Notion surtout explorée et débattue chez les anglo-sax. Consiste à explorer les voies qui n'ont pas été prises par l'histoire ; permet de travailler sur les causalités.

Ex : Quelle évolut° de la mortalité en GB s'il n'y avait pas eu de WW1 ? Résultat : mortalité des hommes + forte (pas d'améliorat° des condit° de vie des civils liées à la guerre). Mené par Jay Winter.

• Ordonner et découper le temps

Première étape : placer événements ds ordre chronologique. Puis : identifier découpage et ruptures pertinentes. Double question temporalité pour Antoine Prost :

• périodes « refroidies » : découpage hérité, parfois mal adapté. + connu : découpage Antiquité – Moyen Âge – époque moderne – époque contemporaine. Evolution de la vision MÂ (négative puis positive). Questionnement sur la pertinence du découpage des siècles, de périodes bien déterminées (guerre de 100 ans)
• périodisat° « vive » : adoptée par l'historien à son sujet. Pour étudier navigat° vénitienne (travail de Claire Judde de Larivière) rupture classique MÂ-époque moderne pas de sens.

Revoir les périodes refroidies : Jacques Le Goff propose un « très long Moyen Âge » : IIIe/Ve siècle  - XVIII/XIXe siècle (en se basant sur des valeurs qui ne se délitent qu'à partir de la Révolution)

• Des temporalités multiples

La Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II, Fernand Braudel, 1e édit° 1949, 3 temporalités :

• cadre géographique et matériel, qui change très peu, sur le temps long
• temps moyen, des cycles économiques, conjoncture, prix, axes de communication... évolue lentement
• temps court, des événements politiques

Dans 1er temps découpage ne sert que de structure. Quand FB consacré devient concepti° analytique à portée générale, dans 60's-70's où sciences sociales étudient structures sociales à évolution très lentes ; au m^ moment les Annales s'attachent à l'étude des mentalités (temporalité longue)

II - Les historiens, les documents et leur critique

Introduction aux études historiques, Charles-Victor Langlois et Charles Seignobos, 1898 : hist connaissance par traces « que l'on appelle documents ».

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