L'election Permet-elle La Prise En Compte Des Intérêts Du Peuple

Par définition, l’élection est l’action de choisir, dans les sociétés modernes elle symbolise la liberté d’opinions ainsi que l’expression des intérêts de la majorité. Le peuple, censé être souverain, élit le représentant qui lui semble le plus apte à protéger et à satisfaire l’intérêt général. Toutefois, au long de l’histoire, des dictateurs se sont fait élire par le peuple alors qu’ils nuisaient à l’humanité. Il faut alors que la représentation politique soit efficace et que le peuple soit conscient de ses intérêts ou du moins ai accès à l’information nécessaire pour que l’élection garantisse les intérêts du peuple. Il y a également une opposition entre ce système représentatif et l’autonomie qui lui est accordée par le peuple. En effet, les institutions misent en place pour assurer la souveraineté du peuple sont indépendantes face au peuple, l’influence du peuple est-elle alors prise en compte ?

On en vient à se demander dans quelle mesure l’élection, dans un contexte d’indépendance du système représentatif face au peuple et d’information insuffisante, assure-t-elle la satisfaction des intérêts du peuple.

On peut se questionner en premier lieu sur la démocratie représentative et la représentation dont l’élection est le pilier, puis restreindre le champ de réflexion en s’intéressant aux champs politiques et enfin s’interroger sur l’aspect total du pouvoir du peuple.

I. L’élection, un principe majeur de la représentation

A) L’élection dans la démocratie représentative, un pouvoir à double face

Le pouvoir électoral ne permet pas forcément au peuple d’assurer ses intérêts. En effet, par le vote les citoyens délègue le pouvoir de prendre des décisions. Les représentants deviennent autonomes par rapport aux électeurs. Le mandat représentatif permet aux élus d’agir selon leur volonté, sans influence du peuple, ils sont indépendants par rapport au peuple. Le peuple se retrouve donc extérieur aux affaires politiques et on peut considérer le vote seulement comme une action de nomination.

Toutefois, les débats permettent au peuple de mieux comprendre la situation, les médias sont des moyens de diffuser l’information et de faire participer le peuple dans la vie politique en politisant son action. Le peuple détient alors une influence qu’il peut utiliser pour orienter l’action politique en fonction de ses intérêts. Le peuple choisit ce qui lui semble le mieux. De plus, la liberté d’expression du peuple lui permet de faire savoir ses opinions et sa volonté et n’est pas censurée par les élus. La prise de décision est également publique, ce qui fait participer les citoyens et les placent au-devant de la scène politique.

(Texte de Gaxie)

B) Une représentation politique difficile à définir

La représentation politique serait la fusion entre les représentants de la société et la société où cohabitent diversité du corps social et unité politique. L’unité du peuple se réalise dans l’action lorsque que ce dernier coïncide avec lui-même, Rosanvallon l’appelle le peuple évènement.

Le peuple était donc unit et ne faisait qu’un mais actuellement la diversité s’accroit et les partis politiques deviennent l’illustration de la diversité sociale, ils disposent à la fois une dimension communautaire et l’expression des choix personnels et incarnent les différences au sein d’une société. Mais comment peut-on concilier l’intérêt général avec une multitudes d’intérêts particuliers et antagonistes ?

(Texte de Rosanvallon)

C) Une représentation politique entre proximité et distance

On vient à se demander quelle est la façon la plus efficace de représenter le peuple à travers le vote et de satisfaire ses intérêts, il en ressort deux positons opposés : la proximité avec le peuple et la prise de recul par rapport au peuple.

La proximité (proximité domestique) passe par l’identification des élus au peuple. Les candidats revendiquent l’authenticité et une proximité avec les citoyens pour légitimer leur candidature : je suis comme tout le monde donc je vais agir au nom de l’intérêt de tout le monde. Par exemple, dans un document de P. Birnbaum sur la composition sociale de la chambre des députés on trouve 89 ouvriers/Employés sur 626 députés, ce sont des individus qui appartiennent à la classe moyenne, majorité de la population.

La prise de distance (proximité civique) par rapport au peuple montre que le candidat se place au service des citoyens. Il dispose de compétences, déjà reconnus dans le passé et qu’il peut valoriser, pour légitimer sa candidature. Par exemple, dans un document chiffré de P. Birnbaum sur la composition sociale de la chambre des députés on remarque qu’il y a 121 avocats et hommes de lois sur 626 députés or ce sont des hommes qui sont déjà intervenue dans le domaine public et qui sont dotés d’expérience.

On suggère alors que le fait d’être élire recouvre une manipulation de la foule de la part des hommes politiques qui usent de stratagèmes différents en fonction des situations.

(Texte de Marion Paoletti).

Dans les démocraties, l’élection est le pilier de la représentation. On vient de démontrer que la représentation politique jongle entre manipulation des opinions, des électeurs et satisfaction des intérêts. Le peuple parvient tout de même à se faire représenter de la manière la plus juste selon lui. Cependant, l’élection suppose également un choix Il faut alors se demander autour de quoi s’articule le choix des citoyens. On peut donc orienter la réflexion

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