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Jean Choquette

Commentaires Composés : Jean Choquette. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Avril 2015  •  790 Mots (4 Pages)  •  742 Vues

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Comme dans l'amour chez Stendhal, la conclusion est posée d'abord, le raisonnement va s'ensuivre afin d'étayer sa passion

Cf. même type de procédé qu'en psychanalyse : tout ce qui se passe va toujours pouvoir passer pour une confirmation de sa jalousie. C'est une attitude immunitaire : jamais on ne va chercher à tenir compte des réfutations de l'expérience ou d'autrui, pour voir si notre sentiment est bien fondé.

Exemples : mais ouvre un peu les yeux, tu as vu comme elle t'aime, comme elle est exemplaire, honnête, etc. Ses sourires brillent d'amour et d'honnêteté...

Ce qui prouve qu'il n'écoute plus sa raison ou sa vraie raison, c'est que rien ne peut lui faire changer d'avis

- Ainsi, ce qui est spécifique au passionné, ce qui fait qu'on ne peut jamais réfuter ses constructions, c'est que ses conclusions, au lieu de découler d'un raisonnement, sont posées d'abord. A la base de toute passion, il y a en général un trait spécifique des objets/faits/personnes qui est privilégié, et qui sert de grille de lecture (il sera projeté sur tout et surtout, sur tout problème qui se rencontre et qui normalement devrait nous pousser à "revoir" notre point de vue)

Cf. Dugas, La logique des sentiments : "toute passion a, comme l'amour, un bandeau devant les yeux : ce bandeau lui cache ce qu'elle ne veut pas voir, mais elle voit d'autant mieux ce qu'elle veut voir, i.e., ce qu'elle imagine. La passion est donc à la fois déraisonnable et logique, et d'autant plus déraisonnable qu'elle est plus logique".

On comprend que la passion ait été comprise comme une maladie, car elle tient de l'obsession, et d'une certaine perte du réel. Elle est aveuglement, sur soi, sur les autres, et sur les choses. Il faut donc chercher à s'en débarrasser.

2) Mais, il faut aussi remarquer que les passions s'opposent encore à l'usage pratique de la raison, i.e., à son sens moral.

Ainsi Kant, quand il nous dit, §81, que les passions sont par définition mauvaises, moralement condamnables, parle moins des passions comme jugement erroné ou perverti que comme vice. Il dit d'ailleurs que les passions sont une "gangrène pour la raison pure pratique"

a) jusqu'alors, si on disait que les passions sont néfastes...

... c'était en tant qu'elles étaient une erreur de jugement, de l'ordre de l'illusion, etc. Si on peut dire que c'est "mal" d'avoir une passion, c'est dans le même sens que quand vous dites que "le devoir de math de Barnabé montre qu'il ne sait pas bien raisonner, qu'il raisonne mal". Or, faire des fautes de raisonnement, ce n'est pas trop grave du point de vue des conséquences dans votre vie : ainsi, cela ne contredit pas les règles élémentaires de la morale. Celui qui fait des fautes de logique n'est pas perverti, vicieux, il ne pèche pas, etc....

Pourquoi alors Kant, comme la tradition philosophique grecque et le christianisme d'ailleurs, voit-il les passions

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