Histoire des idées éducatives - héritage de Janusz Korczak

L’enjeu de l’histoire des idées éducatives est de comprendre les expériences ou initiatives pédagogiques singulières afin de transmettre un héritage contextualisé et éviter de laisser se propager des concepts ou théories dont nous aurions oublié les valeurs au travers desquelles elles se sont élaborées, et dont l’application serait inopérante.

C’est ce qu’évoquent Patrick Rayou et Elisabeth Bautier dans Les inégalités d’apprentissage (2009) rajoutant que la mise en œuvre hors contexte, tant historique, social, personnel ou économique, de tels concepts pédagogiques, peut alors renforcer les inégalités dans les apprentissages chez les élèves.

A partir de nos connaissances de Janusz Korczak, de sa vie personnelle, du contexte historique et social, et parmi ses principes pédagogiques, nous allons en sélectionner quelques-uns, imaginer leur transposition aux situations d’apprentissage actuelles et tenter d’apporter des éléments d’éclairage qui confortent la vision de ces deux auteurs.

Janusz Korczak est un médecin pédiatre juif polonais né en 1870. Né dans une famille aisée, il devient orphelin de père, après qu’il ait été interné pendant cinq années dans un asile. Il a alors seulement dix-sept ans et devient le précepteur pour des enfants de familles aisées pour faire vivre sa famille.

En parallèle de ses études de médecine, il commence à écrire des articles, des romans. Il orientera ses travaux de médecine vers les enfants pauvres, et obtient son diplôme en 1905. Il sera particulièrement marqué par la différence de conditions de vie des riches et des pauvres à cette période.

C’est après un court séjour en prison, qui lui aura permis de se plonger au cœur du socialisme, qu’il décidera de se consacrer aux orphelins. Il créé La maison de l’orphelin en 1912. Il écrit en 1915 un des romans qui le rendra très célèbre en 1915, au front pendant la première guerre mondiale : Comment aimer un enfant.

En 1919, il ouvrira un deuxième établissement qu’il nommera Notre maison, où il exercera ce qui lui plaît le plus, en parallèle de ses activités journalistiques, radiophoniques, d’écrivain, de poète. Il dirigera cet établissement jusqu’en 1939, où avec la deuxième guerre mondiale, après avoir été ghettoïsés par le régime nazi, Korczak et tous les enfants de Notre maison seront déportés et exterminés au camp de Treblinka en 1942.

Korczak a ainsi été marqué par une société inégalitaire (riches/pauvres), rigide et oppressante et par l’absence, puis la mort de son père, tombé dans la démence lorsqu’il avait à peine 12 ans.

Korczak est également un écrivain de grande renommée, très prolixe (plus de 1000 livres, romans pour enfants, nouvelles, articles pédagogiques…). La lecture de Comment aimer un enfant, inspiré de ses expériences, amène davantage le lecteur à réfléchir, à s’interroger, qu’à proposer des modes d’emploi tout faits.

Les valeurs qui animent son modèle pédagogique sont basées sur un amour immense des enfants, et un grand respect de leurs droits, qu’il considère être les mêmes que ceux de l’adulte. L’enfant est une personne. Il a d’ailleurs été le premier à établir une charte des droits de l’enfant dont voici des exemples : droit à l’éducation, au respect, droit à l’erreur, à l’écoute,

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