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Etude de "A Tous Les Enfants" de Boris Vian.

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Par   •  12 Mai 2013  •  831 Mots (4 Pages)  •  2 027 Vues

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Le poème « A tous les enfants » est écrit par Boris Vian dans les années 50. L’artiste, connu pour ses romans, ses chansons, et ses idées radicales, rend hommage aux enfants sacrifiés aux noms d’intérêts qui ne sont pas les leurs à l’occasion de la guerre, sans doute ici la guerre d’Algérie. Nous verrons comment le poème, écrit principalement en octosyllabes, et construit sur une opposition, s’articule autour du registre tragique d’une part, et exprime d’une autre part l’ironie cinglante et la révolte de son auteur contre ceux qui commanditent la guerre sans en être les victimes.

Le poème, écrit principalement en octosyllabes, imite, avec sa dédicace deux fois répétée « À tous les enfants », et typographiquement mise en valeur, un de ces monuments aux morts qui dans les villages comprend la liste des disparus dans les guerres.

Le mot « monument  » dédié aux enfants renvoie immédiatement à l’idée de guerre et de mort : par conséquent, les enfants sont présentés comme les victimes innocentes des adultes. Dans la première partie du texte, du v. 1 au v.20, le poète répète plusieurs le mot « monument » : ce substantif, en effet, se trouve à la rime des vers 3 et 8, et crée une anaphore aux v.12 et 13. Cette forme d’insistance renvoie à la mort inéluctable des enfants, sans d’ailleurs que le mot fatal soit écrit. Par ailleurs, le seul hommage que le poète puisse rendre aux enfants n’est pas de construire un « vrai » monument en « pierre », « béton » ou « bronze », mais un édifice en forme de mots, un poème. Il préfère en effet, à la dureté du monument, la beauté des mots, seuls capables de leur rendre hommage.

Ainsi, il qualifie son « monument » par des compléments de nom qui forment métaphores, et mettent en œuvre le registre tragique puisqu’il s’agit de leur « souffrance », de « leur terreur ». Dans la même perspective, le verbe « pleurent » au v.6, et le om « chagrin » u v.7 expriment la conscience malheureuse des enfants. Plus loin dans le poème, l’auteur crée une opposition entre le paradis de l’enfance évoqué par les « rires » et les « oiseaux bleus », et l’horreur de la guerre, grâce à deux métaphores violentes « griffé d’un coup de feu » et « hache de sang », qui confirment le caractère tragique des faits.

Tous ces éléments concourent à provoquer un sentiment de deuil chez le lecteur, d’autant plus que dans la seconde partie du poème (v.21 à 34), l’écrivain dénonce avec une grande colère les responsables de ces morts, grâce à la mise en présence d’une antithèse que nous tenterons d’analyser.

En effet, le vers 21 s’ouvre sur la conjonction de coordination à valeur adversative « Mais » qui permet d’opposer aux enfants disparus, les adultes, ceux qui sont resté tranquillement chez eux sans faire un geste, ou pire, ont préparé ou cautionné la guerre. Ainsi, Boris Vian, grâce à la mise en place ‘un champ lexical de la péjoration, caricature les « planqués » de la guerre. Au vers 22, l’expression « les pieds au chaud », au vers 25 les dénominations « les gras », « les cocus », eu vers 26 la proposition relative « Qui ventripotent » (il s’agit d’ailleurs d’un néologisme), aux vers 23 et 27 les mots « rendement » et « écus »,

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