Déconstruire ou réhabiliter la centrale nucléaire de Fessenheim ?

Introduction

La société actuelle cherche à définir et prévenir tous les risques qu’ils soient humains, sociaux ou économiques.

Les sources de risques sont omniprésentes et demandent une étude approfondie de toutes les situations à risques. Les entreprises mettent donc en place une politique de maitrise et de gestion des risques.

L’utilisation des outils d’analyse et la mise en place du « risk management » prennent de plus en plus de place dans le monde d’aujourd’hui. Nous mettrons en pratique l’enseignement de ces disciplines en analysant le problème de production d’énergie électrique d’origine nucléaire en France.

Nous avons réalisé une recherche bibliographique sur le sujet et une analyse SWOT afin de tirer une première analyse de risque. Nous poursuivrons par l’étude IEDIS, diagramme de criticité et default tree. Tout cela dans le but de quantifier et d’identifier les causes à éradiquer.

Suite à cette analyse, nous pourrons proposer et apporter des solutions appropriées à la problématique.

Problématique :

Déconstruire ou réhabiliter la centrale nucléaire de Fessenheim ?

1. Analyse de risques

a. Recherche bibliographique

L’accident de Fukushima, le 11 mars 2011, a entraîné la remise en cause de la sécurité nucléaire. Le nucléaire n’est plus une énergie d’avenir. Puisque non seulement elle sous entend le risque d’accident mais aussi un héritage empoisonné aux générations futur que sont ses déchets pollués et ses réacteurs à démanteler. De plus, le coût du nucléaire augmente régulièrement depuis une vingtaine d’années, et cela va continuer avec les exigences de sécurité induites par Fukushima. Alors que, de leurs côtés, le coût des énergies renouvelables tend à baisser, estimant même qu’il sera inférieur à celui du nucléaire dans les 15 prochaines années ! Enfin, si l’on se souvient que le combat actuel est celui de lutter contre les effets de serre, rappelons que le nucléaire est loin d’être une énergie propre avec tous ses matériaux de construction qui ont consommé de l’énergie avec émission de gaz polluants.

Ainsi, autant de faiblesses qui viennent aujourd’hui poser la question du devenir énergétique de la France lorsque ses centrales nucléaires elles, arrivent en fin de vie.

Développé depuis 1974, le programme nucléaire est aujourd’hui terriblement ancré en France et en est le premier producteur d’électricité (78%). Avec ses 58 réacteurs et 1100 sites renfermant des déchets nucléaires, la France détient le record du pays le plus nucléarisé au monde par rapport au nombre d'habitants. Il semble donc très difficile, a priori de stopper net le nucléaire. Et, toute politique qui veut voir l’arrêt définitif du nucléaire devra prévoir un chemin progressif qui fonctionne en termes de production, de qualité, de sécurité et de coût.

Figure 1 : le parc nucléaire français

Figure 2 : Les différents types de centrales nucléaires en France

La centrale nucléaire de Fessenheim

La centrale nucléaire de Fessenheim est située sur le territoire de la commune de Fessenheim (Haut-Rhin) à 15 kilomètres au nord-est de l'unité urbaine de Mulhouse, en bordure du grand canal d'Alsace, entre Bâle (40 km en amont) et Strasbourg (100 km en aval).

La centrale est située en Alsace, la 3e région la plus densément peuplée de France métropolitaine après l'Île-de-France et le Nord-Pas-de-Calais. L'Alsace est une région frontalière située en plein cœur de la mégalopole européenne (banane bleue), le cœur démographique de l'Europe.

Fessenheim est la plus ancienne centrale française en exploitation. Après 30 ans d'exploitation, elle a produit plus de 320 milliards de kilowatt-heures d'électricité de 1977 à début 2007. En 2010, la production électrique s'est établie à 11 754 GW.h, soit 2,88 % de la production électrique d'origine nucléaire française cette année (407 900 GW(e).h5), et à 2,1 % de la production électrique toutes sources confondues (550 300 GW(e).h5).

Figure 3 : Centrale nucléaire de Fessenheim

Fiche d’identité de la centrale :

Année de construction : 1970

Date de mise en service : 1er janvier 1978

Type : REP

Nombre de réacteurs : 2

Production par réacteur : 900 MW

Puissance nominale : 1 800 MW

Production totale : 320 TWh (à début 2007)

Source froide : Grand canal d'Alsace

Ainsi, d’autres productions d’énergies devront être sollicitées pour palier à cet approvisionnement dégressif du nucléaire. Si l’on se réfère à l’Allemagne qui s’en est clairement détachée, le pays a dût, pour répondre à ses besoins, développés des centrales à énergies fossiles classiques (centrale à charbon, centrales à gaz) et des parcs entiers d’énergies renouvelables. Or les centrales à charbon polluent terriblement, et les énergies renouvelables ne produisent pas encore assez et coûtent très chères. Enfin, l’éolien n’est pas toujours vu d’un bon œil aux vues des nombreux refus de riverains, d’associations, d’organisation, sur l’implantation géographique de certains sites éoliens. Même si elles semblent inévitables, les nouvelles productions d’énergies ne semblent pas encore aujourd’hui opérationnelles à 100%.

Alors, si l’on veut continuer à fournir notre pays en électricité il va falloir faire une transition rigoureuse et judicieuse en répondant à la grande problématique qui se pose à l’état français :

Si l’on veut continuer à produire l’électricité via cette production de masse, les infrastructures aujourd’hui vieillissantes vont devoir être remplacées. Alors que faut-il faire ? Construire de nouveau et démanteler l’ancien ? Ou réhabiliter l’ancien ?

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