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Dossier analyse les liaisons dangeureuses

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Par   •  9 Mai 2020  •  Commentaire d'oeuvre  •  3 163 Mots (13 Pages)  •  506 Vues

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Objet d’étude : Le roman et le récit du Moyen-Âge au XXIe siècle

Séquence 2 : Le roman épistolaire au XVIIIe siècle
En quoi Laclos s'appuie-t-il sur la polyphonie du roman épistolaire pour dresser le tableau des mœurs de son temps ? 
Œuvre complémentaire pour le parcours associé « Individu, morale et société » : Les Liaisons dangereuses, Laclos, 1782
Texte PDF: https://www.ebooksgratuits.com/ebooksfrance/laclos_liaisons_dangereuses.pdf
Livre audio à télécharger : http://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/choderlos-de-laclos-pierre-les-liaisons-dangereuses-version-2.html
Adaptation cinématographique : Les Liaisons dangereuses, Stephen Frears, sorti en 1988.

1. Biographie de l’auteur

Comme tous les hommes bien nés de son temps, Laclos est issu d’une famille bourgeoise attachée au service du roi. Il écrit avec aisance des poésies légères dans le gout du temps et des épitres plus polémiques. Il s’essaye aussi à l’opéra-comique, mais ces œuvres parfois perdues sont plus le reflet d’une activité mondaine que d’une préoccupation intellectuelle. Outre les liaisons dangereuses, nous lui connaissons surtout un production épistolaire importante, d’intérêt politique ou privé. LA carrière de Laclos est en effet celle d’un militaire dont les incessants déplacements expliquent la correspondance soutenue.

Charles de Laclos, né à Amiens le 18 oct. 1741 et mort le 5 sept. 1803.
Après de bonnes études, il choisit de faire carrière dans l’armée : en 1759, il rentre à l’école d’artillerie de la Fère et obtient en 1762 une affectation à la brigade des colonies à la Rochelle.
En temps de guerre, l’appartenance à cette formation lui aurait permet de briller au combat. Mais le traité de Paris signé en 1763, met fin à la guerre.
Officier bien noté, Laclos s’occupe dès lors de renforcer les positions françaises sur le territoires métropolitain : il supervise la construction d’une école militaire à Valence en 1777, et aussi l’édification du fort de l’île d’Aix en 1779. C’est là, qu’il conçoit le projet de son unique roman.  

2. Résumé

La marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont se jouent de la société pudibonde et privilégiée dans laquelle ils vivent. Se livrant à la débauche, ils ne cessent, tout au long du livre, de se narrer leurs exploits au travers des lettres qu’ils s’envoient (car ils ne se fréquentent pas ouvertement) et qui constituent le corps de l’intrigue. Mais, pour rivaux qu’ils soient, ils n’en sont pas pour autant à égalité. Le vicomte de Valmont est un homme et, à ce titre, il peut se montrer un libertin flamboyant au grand jour et sans retenue. Les lettres qu’il écrit à la marquise de Merteuil ne sont que le récit triomphant de ses aventures.

Il n’en va pas de même pour cette dernière. Si elle se doit de rivaliser avec le vicomte sur le terrain des aventures d’alcôve, la marquise de Merteuil, de plus, est contrainte à la dissimulation. Son statut social (elle est marquise), matrimonial (elle est veuve) et son sexe (elle est une femme dans un monde dominé par les hommes) l’obligent à la duplicité et à la tromperie. Si le vicomte use aussi de ces armes, ce n’est que pour séduire puis pour perdre, en les déshonorant, les femmes dont il fait la conquête. Il ne fait que prendre un chemin aisé qui ne transgresse que la morale de son époque.

Pour être son égale, la marquise de Merteuil doit, en plus, réussir à s’extraire du rôle qui lui est dévolu. Elle a déclaré la guerre aux hommes et, se voulant « née pour venger [son] sexe », elle utilise toute son intelligence pour conserver son indépendance, ses amants et sa réputation. Toute la force du roman réside dans la double narration de ces deux intrigues entremêlées. Le récit de leurs aventures libertines respectives, de leurs stratégies et de leurs péripéties mais aussi le combat qu’ils se livrent l’un contre l’autre. Un combat qui apparaît tout d’abord comme un jeu de séduction pour ensuite se transformer en rivalité destructrice. En définitive, les deux combattants se prendront mutuellement ce qu’ils ont de plus précieux. Le vicomte mourra en duel après avoir succombé à l’amour de Mme de Tourvel dont il aura pourtant causé la perte. Le brillant libertin agonisera en amoureux désespéré d’avoir détruit celle qu’il aimait. La marquise de Merteuil perdra sa réputation, que toute sa vie elle s’était attachée à préserver, sa fortune, en perdant un procès et sa féminité qu’une petite vérole flétrira en la défigurant.

3. L’œuvre dans l’histoire littéraire


- Le roman au sens moderne né en France à la fin du XVII siècle ; il se chercher durant tout le XVIIIe siècle, avant de s’épanouir dans la littérature du XIXe siècle qui lui donnera toutes ses lettres de noblesses.
A l’époque ou Laclos publie Les liaisons dangereuses, le roman est encore un genre littéraire peu prestigieux, peu regard, dont les règles sont indécises et mal définies, il est dit « genre bas ».
Cela explique les libertés d’écritures qui le caractérise (formes et styles variés).
Le roman par lettres fournit un exemple de cette liberté créatrice qui se permet de détourner la censure en profitant de la vogue de l’écrit épistolaire.
Le genre romanesque s’impose alors peu à peu. Il permet en effet de peindre la réalité du quotidien tout en exprimant une sensibilité individuelle.
Le roman est donc un genre ou l’homme se situe par rapport à la collectivité et par son rapport à son individualité. En ce sens, il manifeste bien deux interrogations majeures du siècle : la réflexion sociale et politique et la réhabilitation des passions humaines, qui préparent toutes deux le terrain de la révolution de 1789.
 

- La réflexion sociale s’envisage sous différents angles dans le roman du XVIIIe siècle : il s’agit de peindre un milieu, d’en dénoncer les travers et les modes de fonctionnement, de s’interroger sur ses mœurs, mais il s’agit aussi de manifester les clivages entre les couches sociales de la société d’Ancien-Régime, et les injustices qu’ils engendrent. C’est donc une tentative pour cerner au plus près la réalité de la collectivité.

- Le XVIIIe siècle est le siècle d’or du roman épistolaire.
Parler d’écriture épistolaire revient à se placer sur le terrain des genres : depuis l’Antiquité la lettre est une forme littéraire importante et bien identifiée dont l’énonciation et le discours sont spécifiques. Elle constitue un genre à part entière. En même temps, elle peut faire l’objet d’utilisations multiples. Elle peut se présenter seule, mais aussi intégrer à un ensemble, figurer dans un récit, voire dans un discours théâtral. Ses formes varient, de mêmes que ses fonctions.
On peut identifier différentes productions habituellement désignées par l’appellation genre épistolaire :
1. Un ensemble de lettres réellement écrites pour être envoyées et lues.
2. Les lettres des écrivains, quelles que soient les intentions de l’auteur, Il peut s’agir d’une correspondance privée, mais aussi de lettres ouvertes.
3. Enfin, toute littérature de fiction qui a adopté la forme de la lettre comme moyen d’expression : le roman.

Dans les deux premiers cas, la lettre est une modalité de communication ; dans le troisième, elle est l’élément constitutif structurant du texte. Ses fonctions sont alors plus complexes. (
Cf partie 5)

4. Les liaisons dangereuses dans leur époque et réception du roman 

A. Dépeindre le milieu libertin

Le propos de Laclos est de peindre non pas tant le libertinage des mœurs lui-même que le milieu à permis son émergence. A ce titre, ses héros sont moins des personnages singuliers que des types collectifs.
Baudelaire a pu dire que
les liaisons dangereuses était un « livre d’histoire » et un « livre de sociabilité », en partie parce que l’on peur vois, dans l’évocation des démarches perverties des héros, la mise en évidence de la fragilité des codes humaines dans cette société. La belle mécanique de vengeance sociale montée par le couple libertin Valmont-Mertueil est une tentative de maitrise complète du destin. Elle tourne court à cause du sentiment a priori imprévisible que nourrit le vicomte pour la présidente. Valmont se laisse aller à sa nature, et son excessivité provoque la rupture avec la marquise.

Le roman de Laclos reflète des préoccupations essentielles de son temps. Le mal y est représenté comme étant de nature sociale, et s’explique par le conflit entre les sexes et les rangs sociaux. L’oppression de la femme n’est pas la moindre des tares reprochées à la société mise en scène dans le roman. La Marquise dans la lettre 81, théorise ainsi avec un certain féminisme l’exploitation du « sexe faible ».

Le roman de Laclos est donc ben un produit de son temps. Il s’inscrit dans le questionnement social, moral et philosophique du XVIIIe siècle.

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