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Dissertation: L’Ecole, en France, a-t-elle perdu sa capacité d’intégrer les individus dans la société ?

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Par   •  25 Juin 2013  •  3 244 Mots (13 Pages)  •  1 407 Vues

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DISSERTATION

Sujet = L’Ecole, en France, a-t-elle perdu sa capacité d’intégrer les individus dans la société ?

DOCUMENT 1 –

En 1946, 5% d’une génération accédait au niveau du baccalauréat. Nous atteignons 67%. Cette proportion a doublé

entre 1980 et 1994, grâce, notamment, aux nouveaux baccalauréats technologiques et professionnels : le bac général

n’est plus attribué qu’à 35% d’une classe d’âge ! Mais cette proportion de 67% tend à se stabiliser. Autre indicateur : en

cinquante ans, de 1946 à 1996, la proportion des jeunes de 20 ans devenant étudiants est passée de 2% à 40%. Toutes

les couches sociales ont profité de l’élévation générale du niveau de formation, particulièrement sensible à la fin des

années 80. La possibilité de suivre des études supérieures a été depuis 1984 multipliée en moyenne par plus de 2, et par

3,5 par les enfants d’ouvriers. Contrairement aux discours de certains, le niveau a très largement progressé tout comme

la palette des savoirs maîtrisés par les enfants.

Cependant l’origine sociale continue de marquer les parcours. Pis, depuis 1997, l’accès à l’enseignement supérieur

des enfants d’employés et d’ouvriers accuse une baisse inédite, quand celle des enfants de cadres supérieurs augmente

encore. D’autres indicateurs, plus fins, témoignent de cette panne relative. La part des élèves qui ne maîtrisent les

compétences de base ni en lecture ni en calcul, mesurée depuis 1992 en CM2 et en 6ème, ne bouge pas : 5 à 10% des

enfants entrent au collège en grande difficulté scolaire. De même, le nombre de jeunes sortant de l’école sans atteindre le

niveau d’un CAP, après avoir spectaculairement diminué - de 224 000 en 1973 à 58 000 près de 25 ans plus tard -,

semble former un noyau dur incompressible. Plus grâce, de nombreux travaux de recherche témoignent d’une dispersion

croissante de la situation des établissements scolaires : polarisation sociale, écarts de performance aux examens et

inégalités territoriales démontrent qu’une “école à plusieurs vitesses” s’est instaurées dans les faits.

(Source : Nathalie Guibert, Le Monde, 13 juin 2000)

DOCUMENT 2 – Évolution des sortants du système éducatif selon le plus haut diplôme obtenu et du

taux de chômage selon le diplôme de 1 à 4 ans après la fin des études (en %)

Sortants du système Taux de chômage

1975 2004 1975 2004

Aucun diplôme ou brevet 54,9 16,3 15 40

CAP-BEP 17,9 17,4 10 14

Baccalauréat 15,5 23,5 8 13

Supérieur Court 6,5 17,4 6 9

Supérieur Long 5,2 25,4 4 9

(Source : Ministère de l’Education nationale, L’état de l’Ecole n° 15, Octobre 2005)

DOCUMENT 3 –

En France, l'école a construit le modèle national, ce qui est tout à fait original. L'école républicaine a installé la culture

nationale, universelle et libératrice. Elle a contribué à l'idée que le travail et le mérite constituaient le mode le plus légitime

de mobilité sociale, de progression. Et l'école a été perçue comme le facteur d'homogénéité face à la diversité des

classes sociales, des religions et des singularités.

Cela a bien fonctionné jusque dans les années 1960, quand le développement de l'école était en harmonie avec celui

de l'économie. Quand la production de diplômes et de qualifications était à peu près adaptée au développement des

emplois. Quand nous pensions que notre modèle culturel bénéficiait d'une formidable légitimité. Quand, enfin, la France

se vivait comme un grand pays, maître de son destin et porteur d'une grande culture. Maintenant, ce modèle est en

grande crise. Il y a un décrochage des qualifications d'avec les emplois. Aujourd'hui, la massification et l'allongement des

études ont fait monter le niveau des exigences des familles et des élèves, et généré des espérances déçues. Cela s'est

vu avec le vote sur le référendum, dimanche. Jusqu'à bac + 2, les gens ont voté non et seulement à partir de ce niveau

oui. Il faut avoir atteint ce niveau pour avoir un sentiment de rentabilité sociale, d'utilité des études.

La massification n'a pas réduit les inégalités devant l'école. Il y avait un formidable espoir d'égalité qui a été déçu.

Les élites ont un recrutement social de plus en plus fermé et homogène, et les élèves en échec viennent du même

environnement social. En fait, on a réussi techniquement la massification et, pendant trente ans, on a réduit les inégalités.

Depuis une dizaine d'années, on a atteint un seuil et l'on se retrouve aujourd'hui dans un processus qui cristallise les

inégalités. Toute une partie de la population scolaire n'y croit plus, d'où le décrochage, sans compter une forme de

ressentiment et de violence. Les gamins disent : "Vous nous avez intégrés pour mieux nous reléguer." Le deuxième

élément, c'est le développement du marché scolaire, tant

...

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