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De la banque de liquidité à la banque de liquidité

Étude de cas : De la banque de liquidité à la banque de liquidité. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Août 2013  •  Étude de cas  •  5 210 Mots (21 Pages)  •  875 Vues

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INTRODUCTION GENERALE

A partir du début des années 80, la zone Franc a été confrontée a d’importants problèmes économiques se traduisant par d’importants déficits budgétaires, une grave illiquidité des banques, une inflation rapide, des taux de change surévalués et un lourd endettement extérieur et intérieur des Etats. Au milieu des années 80, les systèmes bancaires de la zone ont connu deux principales réformes : la restructuration des établissements bancaires, et le changement de la politique monétaire. S’inscrivant dans un contexte de libéralisation financière, ces réformes avaient pour objectif de restaurer la liquidité des banques sinistrées par la crise bancaire, et de permettre un meilleur financement de l’économie. Au regard de l’état actuel du système bancaire de la zone Franc en général, et de la CEMAC en particulier, force est de constater que l’objectif de restauration de la liquidité des banques a été atteint, cependant il n’en est pas de même pour ce qui est du financement de l’économie. Bien que détenant des liquidités grandissantes, les crédits à l’économie baissent en tendance. De fait, les banques de la zone CEMAC sont dites surliquides.

La surliquidité bancaire traduit une situation où les banques détiennent des liquidités au-delà de ce qui est convenable pour faire face au risque de d’illiquidité , elles disposent des liquidités oisives en abondance, largement supérieures à ce qui peut être considéré comme optimal au regard des ratios prudentiels qui leur sont imposés. Ces ratios sont définis en référence au degré de transformation de la liquidité compatible avec la stabilité financière et la structure financière optimale.

La surliquidité des banques de la CEMAC suscite beaucoup de réflexions pour deux raisons au moins : la première est qu’en réalité la zone CEMAC fait face à une double surliquidité, celle des banques commerciales d’une part, et celle de la Banque centrale qu’est la BEAC d’autre part. La deuxième raison est que le système bancaire de la zone CEMAC laisse paraitre un véritable paradoxe, si les liquidités détenues par les banques se font grandissantes, les crédits octroyés quant à eux qui constituent l’essentiel de l’emploi de ces liquidités, vont dégradants et selon certains auteurs freinent la croissance et le développement des économies de la zone CEMAC. On pourrait alors s’interroger sur la place de la surliquidité bancaire dans le développement des économies de la zone CEMAC. Les banques sont elles les seuls facteurs explicatifs de la surliquidité bancaire en zone CEMAC ? Cette surliquidité bancaire contredit-elle le développement desdites économies ?

En vue d’apporter des éléments de réponse à ces diverses préoccupations, le présent exposé est scindé en quatre articulations : i) les notions purement théoriques de liquidité et de surliquidité bancaires, ii) les manifestations palpables de la surliquidité bancaire en zone CEMAC en s’appuyant sur des données chiffrées et études empiriques, iii) les causes de cette surliquidité en zone CEMAC qui, au-delà du seul fait des banques, résulte davantage de l’interaction entre plusieurs facteurs, et enfin iv) des propositions, des conditions préalables à la restauration de la solidité du système bancaire en CEMAC, conditions qui permettront d’éradiquer l’incertitude des banques quant à l’environnement économique et envisager la relance du processus d’octroi de crédit dans la zone.

1. De la liquidité à la surliquidité bancaire

Cette section s’attèle non seulement à se familiariser avec le concept de liquidité bancaire mais tente aussi de décrypter les fondements théoriques de la surliquidité bancaire dans la sous-région CEMAC.

1.1 Liquidité bancaire, concept difficile à appréhender

«Le concept de liquidité bancaire est facile à reconnaitre mais difficile à définir et à appréhender » (Joan Robinson). En effet, les banques ont tendance à surévaluer le risque associé au financement d’une grande partie des entreprises, ce qui se traduit par l’insuffisance des prêts vis-à-vis des dépôts et, donc, par l’augmentation de leur liquidité au-delà du seuil nécessaire.

1.1.1 Acceptions du concept de liquidité

La notion de liquidité bancaire peut se traduire à deux dimensions étroitement liées. L’on distingue d’une part la liquidité de marché et d’autre part la liquidité de financement.

1.1.1.1 Liquidité de marché

La liquidité d’un actif fait référence à la rapidité avec laquelle cet actif peut être échangé contre la monnaie sans perte de valeur. Ainsi, la liquidité de marché désigne donc la capacité du marché à absorber des transactions sur un volume donné d’actifs ou de titres sans effet significatif sur leurs cours. Le degré de liquidité d’un marché peut être appréhendé selon trois (3) critères (Bervas, 2006) :

- La largeur de l’écart (ou fourchette) entre cours acheteur et cours vendeur qui permet de mesurer les coûts de transaction liés à la détention de l’actif considéré ;

- La profondeur du marché qui renvoie au volume des transactions pouvant être immédiatement exécuté sans décalage du prix à la meilleure limite ;

- La résilience du marché qui caractérise la rapidité avec laquelle les cours retrouvent leur niveau d’équilibre à la suite d’un choc aléatoire dans le flux des transactions.

Il convient de noter que la liquidité de marché s’utilise de plus en plus pour désigner la capacité d’une banque à négocier rapidement, sans délai, ni perte de capital, un actif non monétaire contre la liquidité ultime par excellence notamment la monnaie banque centrale.

1.1.1.2 Liquidité de financement

La liquidité de financement fait référence à la liquidité nécessaire pour honorer les demandes de retrait à court terme des contreparties, ou pour couvrir leurs opérations (Valla, 2006). Selon cette considération, un établissement bancaire est dit liquide s’il dispose de disponibilités, ou de possibilité de mobilisation rapide, lui permettant de couvrir ses exigibilités suivant leur échéance durant une période donnée, souvent inférieur à trois (3) mois.

En effet, la détention d’une certaine

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