Corpus qui utilise l'argumentation indirecte

Les trois textes de notre corpus utilisent l’argumentation indirecte. En effet, leurs auteurs se servent de la fiction pour dénoncer et critiquer. Dans « La Cour du lion », La Fontaine a recours aux animaux et plus particulièrement au lion pour critiquer le roi « Sa Majesté Lionne » (v.1). En utilisant ce procédé il évite la censure tout en faisant passer son message car le lecteur comprend que le lion, le roi des animaux, représente ici le Roi Louis XIV. De plus, il utilise des mots humains et leur donnent des volontés qui permettent alors de les caractériser et les personnifier. Dans la lettre XXXVII des Lettres persanes, Montesquieu utilise la méthode de l’œil neuf avec son personnage Ubsek, qui découvre le gouvernement du roi de France. Enfin, dans Candide, Voltaire décrit un monde idéal, il en fait une utopie. Cela ne se passe pas en France et la critique alors, en montrant les bons cotés qu’elle n’a pas.

Ces textes adressent au pouvoir de nombreux reproches, tels l’injustice et l’inégalité. La Fontaine montre un portrait négatif de la Cour de Louis XIV, il en fait un portrait satyrique avec un roi brutal qui décide de tout « l’envoya chez Pluton » (v.19). Le pouvoir est arbitraire et injuste. Montesquieu montre un roi qui se perd dans ses responsabilités en mélangeant état, pouvoir et famille. Louis XIV est montré comme un personne capricieuse et égocentrique « faire parler de lui » (l.8). En réalité, Montesquieu utilise l’ironie car il fait un éloge du roi mais en se moquant « il est magnifique, surtout dans ses bâtiments : il y a plus de statues dans les jardins de son palais que de citoyens dans une grande ville » (l.28). Voltaire dénonce la monarchie absolue de France en décrivant un monde utopique et libre, qui fait réfléchir sur les gouvernements européens.

Ces différentes critiques sont rendues efficaces par leur détour à la fiction. En racontant une histoire, les auteurs les rendent implicites et instruisent le lecteur tout en plaisant. Cela peut permettre au lecteur de s’identifier à un personnage et de plus se sentir concerner.

« Placere e docere », plaire et instruire est exactement ce que fait un récit argumentatif et fictif. La fiction utilise des personnages et des situations pour transmettre les idées de l’auteur, ce qui rend le lecteur captivé dans l’intrigue du récit. Elle lui permet de s’évader, surtout lorsque l’histoire se déroule dans un pays étranger comme dans Candide où le lecteur est emporté dans le monde utopique de l’Eldorado, un monde qui n’existe pas et qui appartient au rêve, un monde qui lui rappelle la pensée de Voltaire : le travail est la clef du bonheur (« Le travail éloigne de nous trois grands maux : l'ennui, le vice et le besoin. » Voltaire). Avec une histoire fictive, le lecteur peut s’identifier à un personnage et plus facilement accepter les arguments de l’auteur car en ayant des exemples concrets, ceux-ci deviennent moins abstraits. De plus, en s’identifiant ou en s’attachant à lui, le personnage acquit presque la confiance du lecteur qui aura alors envie de lui donner raison et donc d’être d'acord avec les propos de l’auteur. Dans le corpus, il y a un texte de La Fontaine et les fables de cet auteur sont de très bons exemples et illustrent parfaitement la fiction dans l’argumentation. Dans « La Cigale et la fourmi »,

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