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Commentaire de texte: Message aux Chambres du Maréchal de Mac-Mahon daté du 14 décembre 1877

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Par   •  3 Octobre 2014  •  1 761 Mots (8 Pages)  •  6 629 Vues

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Commentaire de texte

Message aux Chambres du Maréchal de Mac-Mahon daté du 14 décembre 1877

La troisième république, qui a duré de 1870 à 1940, est le premier régime qui parvient à s’imposer durablement depuis 1789 en France, parvenant à s’inscrire dans les mœurs et les institutions politiques du pays.

En mai 1873, Mac Mahon est nommé Président de la République, pour un mandat de sept ans. Monarchiste, il prépare alors une nouvelle restauration. Toutefois, celle-ci échoue, ce après quoi on dote la France de trois lois constitutionnelles votées les 24, 25 janvier et le 16 juillet 1875. En février 1876, on procède à des élections législatives au terme desquelles la victoire à la Chambre des députés est républicaine. Débute peu après ce qu’on a appelé la crise du 16 mai 1877, crise qui ne se termine qu’en décembre de la même année. Le 16 mai, en effet, le Président de la république rédige une lettre au Président du Conseil, Jules Simon, dans laquelle il le désavoue, lui reprochant son manque de fermeté face aux Républicains. Le gouvernement démissionnaire est alors remplacé par un autre gouvernement à la tête duquel Mac Mahon nomme un monarchiste, le duc de Broglie. Cependant, la Chambre des députés censure ce nouveau gouvernement, c’est la raison pour laquelle Mac Mahon décide d’ajourner les chambres pour un mois. L'apogée de la crise survient alors quand Mac Mahon finit par dissoudre la Chambre des députés avec l'accord du Sénat, dans l'espoir que les monarchistes emportent la victoire. En octobre, de nouvelles élections législatives sont organisées et les Républicains emportent de nouveau la majorité. Mac-Mahon se voit dès lors obligé de rappeler Dufaure pour former le Cabinet. C’est le message qu’il convient d’étudier ici, à savoir le message de Mac-Mahon adressé aux chambres le 14 décembre 1877, qui marque la fin de la crise du 16 mai 1877.

En quoi la lettre du Maréchal Mac-Mahon marque-t-elle la fin de la crise du 16 mai 1877 et en quoi s’inscrit-t-elle dans un tournant politique important du pays?

Pour ce faire, il paraît judicieux de montrer en premier lieu que le maréchal Mac-Mahon, dans son message aux chambres, se soumet aux Républicains qui ont la confiance de la Nation en acceptant une république parlementaire (I). Puis, en second lieu, il convient d’analyser l'effacement du rôle du président de la République comme le signe de l’affirmation d'un régime parlementaire moniste (II).

I. Un message semblant donner le consentement du Président de la République à une République parlementaire

Les élections législatives du 14 octobre 1877 provoquées par la dissolution de la Chambre des Députés par Mac Mahon qui espérait un retour des monarchistes, sont remportées par les républicains. C’est une défaite pour le Président et les monarchistes qui ne n’ont plus les moyens de mettre en place leur projet de restauration monarchique (A) tandis que la victoire des Républicains contraint le Président à obéir aux règles parlementaires (B).

A : La défaite des monarchistes, la fin du projet de restauration monarchique

Dans ce message, la référence aux élections du 14 octobre 1877 constitue une sorte de capitulation politique de la part du Président Mac-Mahon, la fin de son ambition de restaurer une monarchie.

En effet, la troisième république était initialement destinée à servir de transition politique avant l’avènement d’une nouvelle monarchie, le temps que les Bourbons et les Orléanistes parviennent à un accord sur la nature de la Constitution à mettre en place. Le rôle du Président était alors primordial dans la restauration monarchique : il disposait pour cela de larges pouvoirs (il est notamment le seul à posséder l’initiative d’une révision constitutionnelle) qui faisaient de lui le principal acteur du pouvoir exécutif. Néanmoins, le Maréchal de Mac-Mahon ne s'attendait pas à la victoire des Républicains lors des élections législatives du 14 octobre 1877, à la suite de la dissolution de la chambre des députés qu'il avait provoquée en juin 1877. Ainsi, la confiance du peuple en les Républicains s’est clairement manifestée, ce qui a donné plus de pouvoir à ses représentants, au détriment du Président qui appartient aux monarchistes, parti de l’opposition.

Force est donc de constater que derrière son obéissance aux règles parlementaires (« Pour obéir aux règles parlementaires », ligne 5), le Président de la république avoue amèrement la défaite des monarchistes.

B : L'obéissance du Président de la république aux règles parlementaires

Le Maréchal de Mac-Mahon revient sur ses erreurs et se conforme aux idées républicaines.

Après les élections, il appele Jules Dufaure pour former un ministère de centre gauche. Le cabinet formé à partir des deux chambres doit ainsi "défendre" et "maintenir la pratique sincère des lois constitutionnelles"(l.6). Cela signifie que les ministres ont le devoir de défendre et de maintenir les idées républicaines, conformément aux lois constitutionnelles de 1875. Dans le deuxième paragraphe de sa lettre, le Maréchal de Mac-Mahon montre qu'il se soucie de la France : il veut éviter une nouvelle crise comme celle du 16 mai 1877 qui est nocive au pays et se soumet donc pour cela aux règles parlementaires. Le Président de la république reconnait dans sa lettre que la dissolution, qu’il a proclamée en signe de désaccord avec la majorité républicaine, constitue une erreur de sa part. Il admet qu’elle ne peut être une façon normale de gouverner un pays : « L’exercice du droit de dissolution… ne saurait être érigé en système de gouvernement ». Enfin, il assume cette erreur en se soumettant à la voix du peuple, « juge sans appel », et donc aux

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