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Citations expliquées

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Par   •  18 Novembre 2014  •  Analyse sectorielle  •  10 029 Mots (41 Pages)  •  537 Vues

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Citations expliquées

Toute citation est à la fois une excitation et une incitation.

Luc d'Arenthon

◾Arendt, Hannah – L’éducation

« Il me semble que le conservatisme, pris au sens de conservation, est l’essence même de l’éducation, qui a toujours pour tâche d’entourer et de protéger quelque chose – l’enfant contre le monde, le monde contre l’enfant, l’ancien contre le nouveau. » La crise de la culture (1961)

Le principal problème posé à la culture par la technique, c’est la disparition de la tradition. En effet, dans un monde marqué par la technique, tout ce qui est passé apparaît bientôt comme dépassé. A peine sorti, un nouvel ordinateur, par exemple, devient obsolète au bout de quelques semaines. Or l’école est un lieu de transmission (mot qui vient du latin tradere, dont provient aussi le mot tradition), dans lequel il s’agit d’introduire les enfants à un monde plus ancien qu’eux.

La transmission, en effet, implique nécessairement une dimension de tradition, c’est-à-dire une série de savoirs dont on hérite et qui ne se discutent pas : règles de grammaires et tables de multiplications. La relation éducative elle-même est hiérarchique, elle suppose qu’il y a un maître qui sait et un élève qui apprend. Et le rôle du maître est de faire un pont entre l’ancien et le nouveau : « sa profession exige de lui un immense respect du passé ».

Mais la modernité est précisément rupture avec le passé et avec toute forme de hiérarchie ! L’égalitarisme démocratique rejette le principe méritocratique lui-même, jusqu’à nier le rôle des aptitudes et des dons. C’est pourquoi éduquer est dans le monde moderne une tâche profondément contradictoire. Arendt écrit encore : « Dans le monde moderne, le problème de l’éducation tient au fait que par sa nature même, l’éducation ne peut ni faire fi de l’autorité, ni de la tradition, et qu’elle doit cependant s’exercer dans un monde qui n’est pas structuré par l’autorité ni retenu par la tradition ». (p. 250)

◾Aristote – L’animal politique

« La cité fait partie des choses naturelles, et que l’homme est par nature un animal politique ; si bien que celui qui vit hors cité, naturellement bien sûr et non par le hasard des circonstances, est soit un être dégradé, soit un être surhumain. » Aristote, La Politique

La politique représente pour Aristote la recherche des fins les plus hautes de l’homme qui, en tant qu’animal politique, ne peut accéder à son humanité véritable que dans le cadre de la cité dont la fin n’est pas seulement de pouvoir vivre ensemble – savoir satisfaire ses besoins et s’entendre – mais surtout de bien vivre, d’avoir une vie heureuse, c’est-à-dire vertueuse.

L’éthique vise le bien de l’individu et la politique celui de la communauté. La politique est supérieure à l’éthique car le bien commun englobe le bien propre de l’individu. L’individu ne saurait réaliser son bonheur seul. Le bonheur étant l’accomplissement de la nature humaine, cet accomplissement ne peut se réaliser que dans et par la cité. La politique est donc architectonique par rapport à l’éthique. Elle lui fournit ses principes et ses moyens d’action.

Mais la politique n’est pas séparée de l’éthique car la politique a une fin morale qui est le bonheur des citoyens. La politique est donc une partie de l’éthique. Dans les régimes droits, les gouvernants ne sont pas propriétaires du pouvoir ni de leurs sujets. Ils l’exercent à tour de rôle. Dans un régime despotique, le gouvernant se comporte comme un maître vis-à-vis de ses esclaves. La valeur d’un régime ne dépend donc pas du nombre de ceux qui gouvernent mais de la fin visée.

Aristote ne se prononce pas sur la forme exacte du meilleur régime qui n’existe pas en dehors de circonstances particulières. Le meilleur, ce n’est pas un idéal abstrait, c’est le mieux possible compte tenu des moyens concrets et limités dont on dispose. La cité excellente nécessite comme pour le bien-vivre individuel les vertus morales accompagnées de biens extérieurs. D’où l’importance de l’éducation.

◾Cicéron – La loi naturelle

« Si la justice est l’obéissance aux lois écrites et aux institutions des peuples et si, comme le disent ceux qui le soutiennent, l’utilité est la mesure de toutes choses, il méprisera et enfreindra les lois, celui qui croira y voir son avantage. Ainsi plus de justice, s’il n’y a pas une nature ouvrière de justice ; si c’est sur l’utilité qu’on la fonde, une autre utilité la renverse. Si donc le droit ne repose pas sur la nature, toutes les vertus disparaissent. Que deviennent en effet la libéralité, l’amour de la patrie, le respect des choses qui doivent nous titre sacrées, la volonté de rendre service à autrui, celle de reconnaître le service rendu ? Toutes ces vertus naissent du penchant que nous avons à aimer les hommes, qui est le fondement du droit. » Cicéron (106-43 av. J.-C.) - De Legibus.

Cicéron fut un consul romain du premier siècle avant Jésus-Christ. Dans son traité Des Lois (De Legibus), il réfléchit au fondement du droit. Selon lui, l’utilité ne saurait fonder une justice digne de ce nom.

Dire que le juste et l’injuste sont le résultat d’une convention utile revient à dire que la vérité se décrète. Or la vérité ne se décrète pas, fut-ce à la majorité, car sinon elle devient l’enjeu de toutes les manipulations.

Il existe une justice naturelle, inscrite dans la raison humaine. Cette justice est universelle car c’est la raison elle-même. Cicéron écrira aussi dans le De Republica : « La loi vraie est la raison juste en accord avec la Nature; elle est d’application universelle, invariable et éternelle ; elle invite au devoir par ses commandements et détourne du mauvais chemin par ses interdictions […]. Les lois ne seront pas différentes à Rome ou à Athènes, et elles ne diffèreront pas d’un jour à l’autre : une seule loi éternelle et invariable sera valide pour toutes les nations et en tout temps. »

◾Calliclès – L’hédonisme

« Veux-tu savoir, Socrate, ce que sont le beau et le juste selon la nature ? Hé bien, je vais te le dire franchement ! C’est que, pour bien vivre, on doit laisser aller ses propres désirs, si grands soient-ils, et ne pas les réprimer. Il faut être capable de mettre son courage et son intelligence au service de ses désirs

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