Captain Fantastic

Bonjour à tous, aujourd’hui nous allons vous parler d’éducation et d’idéal en  nous appuyant sur le film de Matt Ross sorti en 2016 : Captain Fantastic.

Quand vous vous demandez ce qu’est une bonne éducation, que répondez-vous ? Est-ce de bonnes manières ou une bonne culture générale ? Voir de bons résultats scolaires et une bonne condition physique ?

L'éducation se définit comme l'apprentissage de connaissances intellectuelles, techniques, morales et physiques. Elle vise à assurer à chaque individu le développement de toutes ses capacités. Elle lui permet de mieux gérer sa vie personnelle, tout en étant un citoyen responsable au sein de la société.

La philosophie permet d'interroger le sens que l'on veut donner à l'éducation. Depuis l’Antiquité, de nombreux philosophes se sont exprimés sur la transmission des savoirs ou encore d'une culture.

Ainsi, quatre siècles avant la naissance de Jésus Christ, Platon créait la toute première Université et brossait déjà le portrait d’un Etat idéal. Pour Platon, l’éducation doit rendre l’homme meilleur et l’amener à penser par lui-même. Elle a pour but « de donner au corps et à l'âme toute la beauté et toute la perfection dont ils sont capables ».

Dans son film, Matt Ross nous raconte l’histoire de la famille Cash qui vit à l’écart de la société américaine, isolée dans une forêt. Le père de la famille, Ben Cash joué par Viggo Mortensen, élève seul ses 6 enfants et les éduque à la survie dans la nature, mais également aux sciences, à la littérature, aux arts et à la philosophie. Ce bonheur parfait se fissure à l’annonce de la mort de la mère, qui amène la famille à quitter leur monde idyllique pour se rendre chez les grands-parents au Nouveau-Mexique où auront lieu les obsèques. La confrontation avec le monde extérieur va pousser les enfants à remettre en cause ce qu’ils ont appris, et obliger le père à questionner ses méthodes d’éducation.

Dans un premier temps, le film décrit la vie au campement . Les enfants y reçoivent une éducation physique avec des entrainements au combat et à la chasse. Ils apprennent à coudre et à cuisiner. Et surtout, ils reçoivent une éducation morale et intellectuelle encadré par leur père et basé sur un programme de lectures, de réflexions et de discussions. A première vue, les couleurs vives et lumineuses, les plans longs sur la nature et les scènes essentiellement tournées par beau temps présente le campement comme un endroit paradisiaque. Cette sensation est renforcée par la force physique et l’intelligence précoce des enfants ainsi que le bonheur qui régne au sein de la famille.

Pourtant, lorsque l’ainé Bodevan descend avec son père à l’épicerie, il est incapable d’interagir normalement avec des jeunes de son âge. Il n’a pas appris à gérer le trouble que provoque en lui la rencontre avec des jeunes filles. Cette première confrontation avec le monde extérieur montre aux spectateurs les imperfections de l’éducation de la famille.

Après la mort de la mère de la famille, le père est forcé de quitter son paradis avec ses enfants. Il prend la route pour respecter les dernières volontés de sa femme qui souhaitait se faire incinérer. On apprend alors pourquoi ce couple a choisi ce mode de vie et d’éducation pour ses enfants. Ben et sa femme détestent les normes et les valeurs de la société américaine. Pendant le voyage Ben dénonce le consumérisme en pointant les enseignes de fast-food. Il refuse de respecter les lois américaines et le montre lorsqu’il élabore un plan pour voler de la nourriture ou lorsqu’il sort tout nu dans un camping. Il a donc isolé ses enfants pour éviter toute influence de la société sur eux. Comme il le dit lui-même, il voulait créer un monde à l’image de la République de Platon : c’est-à-dire une république dirigé par des philosophes qui représentent la raison et la sagesse, protégée par des guerriers symbole de volonté et de courage et qui se repose sur des travailleurs, signes de besoins et de vertu. Ainsi on comprend mieux l’idée de cette éducation très sportive, intellectuelle, morale et manuelle.

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