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Aude Lancelin et Marie Lemonnier

Dissertation : Aude Lancelin et Marie Lemonnier. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Avril 2013  •  Dissertation  •  349 Mots (2 Pages)  •  761 Vues

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Parcourir le panthéon philosophique d’Aude Lancelin et Marie Lemonnier conduit très vite à cette conclusion : les philosophes n’ont pas beaucoup de leçons à nous donner. À tout seigneur, tout honneur, commençons par Platon (427-348 av. J.-C.), auteur du mythe fondateur suivant : à l’origine, l’homme était une sphère, que le facétieux Zeus a jugé bon de couper en deux; depuis, nous cherchons de par le monde notre moitié manquante, qui nous attend sans doute quelque part. Dans la pratique, pour Platon et ses camarades du Banquet, l’amour physique est le meilleur moyen pour accéder au divin. Or chez les penseurs grecs, il faut, pour y parvenir, passer par (sur) le corps de jeunes et beaux éphèbes, en aucun cas par le féminin, voué à la triviale reproduction.Ils sont fous, les Romains ? Pas tant que ça : observons Lucrèce (v. 98-55 av. J.-C.). Pour lui, il n’y a rien à attendre de l’amour, sinon la certitude de « rater l’“ataraxie”, ce calme souverain, cette indépendance féroce », cette absence de trouble, bref toutes les qualités qui font la bonne vie prônée par la sagesse antique. Le salut, selon Lucrèce, face aux exigences irrépressibles de la chair ? Une sexualité libre et plurielle, qui ne s’encombre pas de sentiments sirupeux. Après tout, il n’aurait pas désavoué Marc Aurèle (121-180) qui considérait que le coït n’est jamais qu’« un frottement de ventre avec éjaculation dans un spasme de liquide gluant »…

Le concept du visqueux a dégouliné jusqu’au XVIe siècle, notamment chez Montaigne (1533-1592), qui adorait conserver dans sa moustache, longtemps après l’amour, « l’odeur des baisers gluants ». Sceptique, l’auteur des Essais est sans illusion sur l’amour, pour lui, limité à « une agitation éveillée, vive et gaie ». Il se moque des prudes, « celles qui n’y vont que d’une fesse », mais fait preuve, chose rarissime à son époque, de considération pour le féminin, qu’il place sur un pied d’égalité, et pas seulement en ce qui concerne le sexe. « Il n’a rien de généreux, écrit-il, celui qui peut recevoir du plaisir où il n’en donne point. »

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