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Argumentation Choses Vues

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Par   •  31 Décembre 2013  •  579 Mots (3 Pages)  •  1 586 Vues

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Introduction de l’axe : Ce récit peut en effet être considéré comme une forme indirecte d’argumentation, dont le sens se dévoile progressivement. Pour le prouver, nous étudierons les étapes du récit, en montrant comment chacune participe à l’argumentation. Le texte présente cinq paragraphes que l’on peut regrouper en deux parties distinctes : une première partie narrative et descriptive (§ 1-2-3) tient lieu d’exemple; une deuxième partie plus ouvertement argumentative, tire la leçon de l’histoire, et s’achève par une phrase où l’auteur résume sa thèse (§ 4- 5).

1) un récit jouant le rôle d’un exemple argumentatif : Les trois premiers paragraphes décrivent la « chose vue » : après une brève mise en place de repères spatio-temporels (22 février 1846, à midi, rue de Tournon), le texte présente « l’homme »; puis, il dresse le portrait de la jeune aristocrate. Bien qu’essentiellement narrative et descriptive, cette première partie révèle déjà une intention argumentative. La description laisse percer les sentiments du narrateur vis à vis du pauvre : un mélange de pitié (l’homme est arrêté seulement pour avoir volé un pain) et d’appréhension (l’adjectif : « terrible »). Comme nous l’avons démontré, l’antithèse entre les deux personnages et le jeu des regards sont des éléments créateurs de sens. Ils laissent deviner au lecteur l’orientation idéologique du texte : la dénonciation de l’inégalité sociale. La phrase détachée qui constitue le troisième paragraphe sert de conclusion à cette partie. Le narrateur y revient sur l’image-clé, l’image signifiante, celle du regard inquiétant fixé par le pauvre sur la femme du monde qui ne le voit pas. C’est cette image récurrente, déjà partiellement notée ligne 14, que nous retrouverons une nouvelle fois mise en valeur et accompagnée d’une moralité dans la dernière phrase du texte.

b) la transformation des personnages en figures allégoriques : La phrase initiale de la deuxième partie annonce la transition du descriptif à l’argumentatif : « Je demeurai pensif » (l.20). La suite du texte sera donc consacrée aux réflexions du narrateur. Il nous invite d’abord à voir dans chacun des deux personnages une allégorie : c’est à dire la représentation concrète d’une abstraction. L’homme représente « la misère », la classe des pauvres. Le texte décrit très précisément le moment où le personnage cesse d’être pour l’auteur un être réel, de chair et de sang, un individu parmi d’autres, et où il se transforme en une entité abstraite, de valeur symbolique : « Cet homme n’était pas pour moi un homme, c’était le spectre de la misère » l.21-22. La phrase suivante généralise à nouveau le propos par l’utilisation de l’adjectif substantivé : « Autrefois le pauvre coudoyait le riche » (l.23-24). Le lecteur comprend, même si ce n’est pas précisé, que la dame dans la voiture représente elle aussi sa classe : celle des riches, la bourgeoisie, l’aristocratie. Dès lors, l’indifférence de la femme vis à vis de l’homme et le regard de l’homme fixé sur elle prennent à leur tour une valeur politique générale. Ils signifient l’aveuglement de la classe dominante sur les périls qui la menacent à partir du moment où le prolétariat a ouvert les yeux, c’est à dire a pris conscience de son

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