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Analyse de Sieyès par chapitre

TD : Analyse de Sieyès par chapitre. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Novembre 2019  •  TD  •  7 055 Mots (29 Pages)  •  795 Vues

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Sieyès

Qu'est-ce que le tiers état ?

Chapitre I :

Le tiers-état est une nation complète

Sieyès démontre que pour subsister, une nation a besoin de deux choses. La première étant les travaux particuliers, qui sont composés de quatre classes : les ressources naturelles, prisent en charge par des agriculteurs dans le but de leur exploitation agricole ou autre, puis l'industrie humaine, dominée par les ouvriers qui transforment et vendent les resssources en y ajoutant de la valeur, il y a également l'artisanat, confié aux marchands qui sont chargés du débit, et aux négociants qui comparent les besoins de l'artisannat. Les trois premières classes désignent donc notamment des citoyens qui s'effectuent au labeur et qui aident au bon fonctionnement de la société en s'occupant des tâches qui incombent de la responsabilité de leur classe respective. En fin nous avons les professions scientifiques et libérales, accompagnées des services domestiques, regroupant tout ce qui rend la vie plus agréable et ce qui est « diretement » utile à la société.  Selon l'auteur, le tiers-état serait chargé de tout ce qui est pénible que les ordres qu'il qualifie de « privilégiés » refusent d'accomplir et ainsi il se voit affublé de la seconde chose dont une nation a besoin pour exister qui sont les fonctions publiques. Ces dernières se divisent en quatre dénominations connues, qui sont l'Epée, la Robe, l'Eglise et l'Administration. Les places dites «lucratives et honorifiques », autrement dit, les hautes fonctions, sont réservés aux classes de la société autres que le Tiers-Etat.

Sieyès, en reconnaissant la souffrance vécue par la part de la société qui représente la majorité du peuple, pose toutefois la question du mérite. Ainsi il en vient à conclure que si le tiers-état n'était pas en mesure d'opérer ses fonctions alors les ordres privilégiés diviseraient ses missions pour se les partager. Mais le fait demeure qu'à l'époque les membres de la ''haute société'' procèdent à un refus social systématique quant à la recognition de la société du bas qu'elle mériterait. Au-delà même de l'ignorer, la haute société interdit cette même recognition, estimant que le tiers-état remplit ses missions dans l'odre naturel des choses, c-est-à-dire, étant séparé des autres classes sociales plus prestigieuses.

L'auteur, va cependant montrer que cette exclusion sociale est malgré tout utile à la société dans la mesure elle met en valeur ceux qui sont utiles et qui le demeurent grâce à la frustration due à leur exclusion qui les pousse vers le progrès et qu'elle dévoile la facette cachée des favorisés qui tendent à s'asseoir sur leurs lauriers de vainqueurs. Selon Sieyès, on enlève une concurrence trop puissante pour le tiers-état en interdisant l'ascension de celui-ci. De plus, si tous les citoyens confiés avec une fonction quelconque étaient rémunérés, alors cela soulèverait un problème, aux yeux de l'abbé, car il faudrait alors même rémunérer les citoyens les moins utiles faisant partie du tiers-état. Il avance, par ailleurs l'argument comme quoi si les gouvernés se saisissent du gouvernement, alors le gouvernement ne serait plus basé sur le besoin des gouvernés mais bel et bien sur celui des gouvernants de nouveau. Il se base sur l'exemple de l'Egypte antique et des Indes qu'il qualifie de contre-productif par leur manque de progrès social dû au fait qu'ils avaient, soit, pour l'Egypte antique, un gouvernement qui ne se basait que sur le besoin des gouvernants, soit un gouvernement se basant sur l'unité des gouvernés et donc étant inexistant pour les peuples des Indes. L'absence de fonctions publiques a causé un retard social de ces peuples selon Sieyès.

Cependant, l'Abbé de Sieyès considère le fait que le tiers-état est composé de tous les éléments pour assurer un gouvernement fort, ne demandant qu'à être libéré et dirigé pour se débarasser des ordres privilégiés. Le tiers-état lui semble essentiel, contrairement aux autres ordres existants, tels que l'ordre  noble que l'auteur de ne va point s'empêcher de dénoncer. Ainsi, par sa critique dénonciative de la noblesse, Sieyès insiste sur le fait que le clergé, n'est pas un ordre noble. Pour lui, un corps chargé d'un service public appartient à une organisation sociale, faisant que tout service public fait partie intégrante du gouvernement. Pour cette raison, le clergé est nommé «profession » dans l'oeuvre de l'auteur, car il est réel et parmi les individus. Il ne s'agit pas seulement d'un ordre représenté, puisqu'il est présent dans la vie physique des individus, par le biais d'évènements religieux divers.  Donc, le clergé n'est pas un ordre, néanmoins cela ne fait pas de lui une institution inférieure à la noblesse.

CRITIQUE : En cela on peut se demander si l'auteur, qui, rappelons-le, est un membre du clergé, fait preuve d'une objectivité absolue en affirmant ce propos, puisqu'il refuse non-seulement de considérer les intérêts financiers et politiques qui ont été reconnus comme appartenant à l'Eglise catholique en France, mais également d'admettre que le clergé est dispensé des tâches pénibles des travaux particuliers, bien qu'il soit responsable de certains aspects juridiques de la vie des citoyens en disposant de tribunaux, et qu'il influence le pouvoir que la noblesse asseoit sur le tiers-état.

Pour revenir à la question des ordres, Sieyès estime que la société ferait mieux sans, car les différents membres naissent dans leur ordre respectif, différant du principe de la profession où il serait plus productif d'accorder des privilèges à des hommes élus qui n'ont qu'à présenter un extrait de baptême pour soutenir leurs « prétentions ». Cela empêcherait des hommes sans talent ou sans valeurs d'entrer dans le clergé. Ce système fait que le clergé n'est pas un ordre, mais bien une profession pour Sieyès.

CRITIQUE : Sauf que cela dévoile toutefois l'hypocrisie ambiante de l'Eglise quant à l'acceptation de ses membres, puisqu'elle se voit remplie de la charge d'éduquer les jeunesses de l'élite noble, avec le principe des cadets des grandes familles confiés aux rangs religieux, qui ne vont qu'élir comme représentant ceux qu'ils voient comme pouvant leur être du plus d'intérêt.

C'est selon les propos précédents que Sieyès va qualifier la noblesse de charge sociétale, puisqu'elle est composée de paresseux qui ne contribuent en rien à la société et qui seraient trop adeptes des règles d'exception et des abus qui leurs sont propres. Or, moins il ya d'abus, mieux l'Etat fonctionne, donc il faut se débarasser des particuliers isolés qui causent sa cission par une classe entière de citoyens «immobile » qui va seulement consommer les biens, sans les créer, détruisant toute chance de progrès social. Par ailleurs, les nobles disposent de prérogatives civiles, telles que le fait que ce même ordre de nobles a des privilèges et dispenses qui sont justifés par des droits spécifiques, non-communs aux droits de la majorité des citoyens du tiers-état. Or, une loi commune régit mieux une nation, donc elle doit être imposée aux nobles également : « imperium in imperio ».

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