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Suffrage universel et partis politiques

Dissertation : Suffrage universel et partis politiques. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Février 2021  •  Dissertation  •  2 774 Mots (12 Pages)  •  387 Vues

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Sujet : Evolution du suffrage universel et partis politiques.

Rémi Lefebvre et Frédéric Sawicki dans La société des socialistes. Le PS aujourd’hui, un ouvrage paru en 2006, affirment que “les partis ne sont plus ce qu’ils n’ont jamais été”. Par là, ils jettent les jalons d’une réalité historique qui est celle de ces instances du pouvoir, qui n’ont jamais fait l’unanimité et dont la construction n’est pas allée de soi historiquement.

De fait, les partis politiques n’ont jamais connu d’essor, de période d’apogée réelle en France notamment. Littéralement, ils renvoient à une organisation politique à la tête de laquelle se trouve un “chef” dont l’objectif est de conquérir le pouvoir. En ce sens, Weiner et La Palombara, dès 1966, ont apporté des détails supplémentaires à une définition déjà consensuelle de ces formes d’organisations du pouvoir politiques. En outre, les partis politiques seraient des organisations durables, dont l’espérance de vie de l’idéologie transcende celle des dirigeants, qui revendiquent une conquête délibérée du pouvoir par la recherche de soutiens populaires. Mais il n’en demeure pas moins que ces partis politiques ne sont pas des formes naturelles du pouvoir politique. D’ailleurs, leur construction doit être prise en compte non pas de manière ahistorique, mais dans le cadre d’un processus lent qui prend son point de départ au moment de l’avènement du suffrage universel masculin, par le décret Ledru-Rollin, à l’orée de l’année 1848, qui marque, à cette occasion, un tournant particulier dans l’histoire de la compétition politique en France. En l’espèce, l’évolution du suffrage universel tel qu’il a été instauré, nous donne un certain nombre de clefs de compréhension de l’évolution même de la compétition intra partisane, au même titre que celle d’une collectivisation de la vie politique. Bien que les partis politiques n’aient pas eu bonne presse jusqu’à la fin de la IIIe République en France, on perçoit la percée d’une “période électorale” à partir de 1875, qui signale l’autorisation d’une propagande électorale sans autorisation préalable. A partir de là, la politique devient une affaire collective et un travail de propagande de tous les instants. Si le vote ne va pas de soi historiquement, il a tout de même permis l’émergence de “machines électorales” que sont les partis politiques. Autrement dit, les partis politiques, puisqu’ils mettent en branle l’exercice du suffrage universel de nos jours, participent à légitimer un régime représentatif qui se démocratise.

Pourtant, ces lieux d’apprentissage d’une civilité électorale, dont l’essor a été permis par le développement sans précédent d’une procédure électorale standardisée, subissent une bureaucratisation grandissante. De cette manière, si le droit de vote est devenu un rituel et a renforcé le rôle des partis politiques, on constate toutefois un relatif “dégel”, voire un déclin des fonctions traditionnelles des partis. A ce titre, en quoi l’émergence de la civilité électorale rend-elle compte d’un processus de rationalisation des arènes du pouvoir qu’incarnent les partis politiques ?

D’emblée, historiquement, l’avènement du suffrage universel en France n’est pas allé de soi. Mais il reste qu’il a permis la naissance d’une vie politique collective.

Le suffrage universel proclamé, il met fin au modèle notabiliaire et encourage la mise au jour d’une “République des avocats”

Avant la proclamation du suffrage universel masculin en 1848, la vie politique était dominée par des notables.

Le droit d'éligibilité étant élevé, le marché électoral était peu concurrencé, marqué par très peu d’enjeux. Les notables bénéficiaient d’un capital économique qui en faisaient de véritables “rentiers” dans l’esprit de Weber. Ils jouissaient d’un monopole local et de relations interpersonnelles avec un électorat restreint. (relations de clientélisme.

Max Weber, Le Savant et le Politique (1919).

C’est l’image de l’homme “économiquement disponible” qui fait de la politique une activité accessoire, qui ne vit que pour la politique.

André Siegfried affirme qu’il s’agissait de la “ratification de leur autorité sociale évidente”

Avec l’avènement du suffrage universel masculin, le besoin de trouver d’autres ressources, plus symboliques, s’est fait ressentir. La compétition politique s’est ouverte aux professions libérales.

Le mythe du citoyen-électeur se développe et questionne en même temps que les campagnes électorales se généralisent.

Ce sont les “nouveaux entrepreneurs politiques” dont parle Michel Offerlé. = ont permis une rationalisation des moyens de faire de la politique.

L’électeur est celui qui intériorise des mœurs et des pratiques électorales. Mais, tous les individus doivent-ils posséder le droit de vote ou seulement les plus éclairés? La démocratisation des campagnes électorales permet un élargissement de l’électorat.

En 1906, les ⅔ des députés étaient issus de ces professions libérales (avocats, enseignants, médecins). Ils vivent pour et de la politique et n’exercent pas uniquement leur fonction de manière honorifique.

Le mythe du citoyen-électeur : Le nombre ou la raison de Phélippeau et les 3 âges de la communication politique Farrel et Norris.

L’augmentation des indemnités a permis aussi l’éclosion de ces professions libérales à la tête de postes électifs

Augmentation des possibilités de faire carrière en politique.

1889 : les postes de parlementaires sont rémunérés.

1906 : la loi des 15 000, augmente la rémunération des parlementaires

Par voie de conséquence, la nécessité de rationaliser les modes de conquête du pouvoir est apparue.

Le vote était majoritairement communautaire jusqu’à la fin de la IIIe République en France

encadré par des notables comme Alexis de Tocqueville (1835, De la démocratie en Amérique). Il marquait l’adhésion à un groupe à l’échelle locale.

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