Pourquoi se cultiver ?

Benjamin

Bouchard

Pourquoi se cultiver ?        

        Suis-je cultivé ? Sommes-nous cultivés ? Etes-vous cultivé ? Qui est cultivé ? Pouvons nous être cultivé ? Mais se cultiver de quoi ? De sa culture ou des cultures ? Connaître seulement sa propre culture revient-il à être cultivé ? La culture étant multiforme et propre à chaque ethnie, est-ce possible de se cultiver de tout et de pouvoir ainsi être considéré comme cultivé ou bien est-ce un idéal social, une perfection vers laquelle nous essayons de tendre pour donner sens à notre existence. Mais être cultivé, ne permet-il pas d’obtenir une situation sociale de domination ?

        Ceux qui se disent cultivés et profitent de cette certaine supériorité sociale qui leur est accordée sont-ils vraiment cultivés ou est-ce une illusion qu’ils renvoient pour pouvoir dominer les autres. Ils sont, dans un sens, plus cultivés que les autres, ayant compris que cette illusion permettait de dominer car si tout le monde le comprenait tout le monde ferait comme eux. Tous les hommes ne veulent-ils pas dominer ? L’oracle de la Pythie déclare : « Il n’existe personne de plus sage que Socrate ». Ce qui induit, tacitement, que tous ceux qui se déclarent sages, du temps de Socrate, ne le sont pas réellement ou en tout cas ils sont moins légitimes d’exercer leur domination sociale que Socrate le serait. Pourtant, il déclare que lorsqu’on est sage on doit pousser les autres à trouver la voie pour s’en rapprocher et non pas les dominer. Alors l’ambition de dominer serait une preuve de manque de sagesse. La sagesse étant atteinte par la culture, finalement, ceux qui utilisent leur présumé culture pour dominer serait en manque de culture

        La culture ne permet-elle pas de nous différencier ? Si, parfaitement, toutes les cultures sont différentes. Mais derrière cela ne se cache-t-il pas quelque chose d’universel ? Effectivement, elles ont un point commun : elles ont toutes été créées par des hommes. La culture est le propre de l’homme. Alors ne pas se cultiver n’est-ce pas abandonner une partie de son humanité ? Inversement, la culture ne permet-elle pas d’humaniser l’homme en lui faisant prendre compte du relativisme culturel et ainsi en transformant le « nous » communautaire au « nous » universel ?

        Néanmoins, toutes les cultures se valent-elles ? D’un point de vue formel,  toutes les cultures se valent car elles sont toutes une création de l’homme. Mais, cela signifie-t-il qu’il ne faille pas les critiques ou les juger ? Bien sûr qu’il faut les critiquer mais pas avec ethnocentrisme ! L’ethnocentrisme est la confusion entre le naturel et le culturel, au sens où l’on croit que notre culture est la seule et que les autres sont inférieurs voir même illégitime d’exister ; cela revient à nier l’humanité d’autres ethnies. Cette confusion est à l’origine de barbarie et de violence comme durant les conquêtes maritimes du nouveau monde ou bien même, dès l’Antiquité, pour les Grecs, tous ceux qui ne parlent pas la langue grecque sont des barbares, ou très récemment avec le nazisme. Parallèlement, la confusion entre ethnicité et humanité est tout aussi dangereuse. Certains voient leur ethnicité comme l’humanité alors que ce sont toutes les ethnicités qui forment l’humanité et donc toutes les cultures.

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