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En quoi le nationalisme maurassien se différencie-t-il du nationalisme gaullien ?

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Par   •  26 Novembre 2020  •  Dissertation  •  3 527 Mots (15 Pages)  •  454 Vues

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      « Le patriotisme, c’est aimer son pays. Le nationalisme, c’est détester celui des autres. » selon Charles de Gaulles.

C’est bien de l’idée de nationalisme que nous allons parler, Le mot nationalisme devient un courant à la fin du XIXe siècle : il sert alors à designer toute doctrine qui met la Nation, constituée en État, au premier rang des valeurs politiques et sociales, toute doctrine dont la valeur suprême est l’intérêt national, intérêt collectif placé au-dessus de tous les autres. Le nationalisme est souvent présenté comme un combat contre l’étranger, de l’extérieur ou de l’intérieur, caractérisé par une agressivité ou une hostilité envers l’Autre. C’est cela qui le distinguerait du patriotisme. Comme le dit et le confirme également Romain Gary, « Le patriotisme c’est l’amour des siens. Le nationalisme c’est la haine des autres. »

Charles Maurras né en 1968 et mort en 1952 est un poète, écrivain et homme politique Français aux idées fascistes et antisémites, qui fut l’un des fondateurs de l’action Française

Charles De Gaulle au contraire a été le chef de la France libre durant la seconde guerre mondiale et le fondateur de la cinquième république. Pénétré du sens de l’histoire et animé par une volonté farouche de défendre et d’incarner son pays, il aura eu à diriger la France au cours de la seconde guerre mondiale ainsi qu’au cours de la guerre d’Algérie.

Charles Maurras et Charles De Gaulle ont un nationalisme et une vision de celui-ci diamétralement opposé

Par conséquent, En quoi le nationalisme Maurassien se différencie-t-il du nationalisme gaulliste ?

Afin de répondre à cette question nous montrerons dans un premier temps que les systèmes politiques voulu respectivement par Maurras et De Gaulle dans leur nationalisme ainsi que l’organisation et les caractéristiques de ces systèmes les opposent. Puis, nous montrerons dans un second temps que les objectifs et idéaux des auteurs les opposent à nouveau.

Dans la première partie intitulée les systèmes politiques voulu par les auteurs et l’organisation et les caractéristiques de ces systèmes selon eux nous montrerons que dans un premier temps ce qui oppose Charles Maurras de Charles De Gaulle c’est le système politique qu’ils envisagent. Puis, dans un second temps nous montrerons que ce qui oppose ces deux auteurs c’est avant tout l’organisation et les caractéristiques qu’ils souhaitent donner et établir au sein de leur système politique.

I – a)    Tout d’abord le système politique envisagé dans le nationalisme de Charles Maurras est différent du système politique qu’envisage le nationalisme fait par De Gaulle. En effet, Maurras réalise un nationalisme qui peut être qualifié de nationalisme intégral, son nationalisme se fonde sur un rejet de l’anti-France et sur une volonté de retour à l’ancienne France. Comme le dit si bien Maurras « Le nationalisme réagit contre l’égoisme du vieux parti républicain, en même temps qu’il réagit contre l’indifférence de ce parti aux grands intérêts nationaux. » De plus lors d’un séjour en Grèce qu’il effectue en 1896 est pour lui l’occasion d’une réflexion sur la distinction que les anciens grecs faisaient entre civilisation et barbarie. Il comprend que la civilisation est l’œuvre des hommes « bien né » qui ont crées une aristocratie, et qu’en revanche, l’égalité démocratique signifie le retour au chaos et la mort. Il rentre par conséquent de Grèce avec la conviction que la France est précipitée dans un cycle de décadence ce qui consolide ses convictions monarchistes. Selon lui, « la monarchie héréditaire est en France la constitution naturelle, rationnelle, la seule constitution possible du pouvoir central. Sans roi, tout ce qu’ils veulent réformer durera et s’aggravera ou, à peine détruit, reparaîtra sous des formes équivalentes. Condition de toute réforme, la monarchie en est aussi le complément normal et indispensable. » Maurras en vient à dire et penser que le seul système politique convenable à la France est la monarchie car pour lui seul un pouvoir royal fort est susceptible d’accomplir le redressement national. Par conséquent le système politique envisagé par Maurras dans son nationalisme intégral n’est d’autre que la monarchie et d’après lui, « le royalisme correspond aux divers postulats du nationalisme : il est lui-même le nationalisme intégral ». Au contraire, le nationalisme de Charles De Gaulle est diamétralement opposé à celui de Maurras. Le gaullisme est d’abord un nationalisme. De Gaulle lui-même présente son action comme le produit de l’histoire tragique du printemps 1940, et la définit comme une « entreprise de rénovation nationale qui a le service de la France pour raison d’être, pour loi et pour ressort ». De Gaulle réalise un nationalisme qui peut être qualifié d’humaniste ou bien encore de nationalisme démocratique dans la mesure où de Gaulle veut restituer à la France «sa vocation humaine au milieu de l’humanité ». C’est cette « humanité » qui différencie fondamentalement de Gaulle de Maurras. Le maurrassisme sépare deux Frances exclusives l’une de l’autre : la France d’Ancien régime qu’il faut restaurer, et la France démocratique et républicaine, qu’il faut abattre. Le gaullisme ne connaît qu’une seule France, une seule histoire de France, à laquelle Danton et Clemenceau appartiennent aussi bien que Jeanne d’Arc. Le nationalisme du général De Gaulle est œcuménique et syncrétique tandis que le nationalisme intégral de Charles Maurras est sectaire et exclusif. L’objectif du gaullisme réside dans le dépassement de tout clivage politique et le rassemblement du peuple français en vue de rétablir la grandeur de la France. De Gaulle a toujours considéré le peuple comme le souverain, son nationalisme est par conséquent démocratique. Mais à la différence du libéralisme, dont l’individualisme débouche naturellement sur le pluralisme, le gaullisme priviligie nettement le thème du rassemblement. Il prêche la communion de tous les Français, c’est-à-dire celle des Français d’aujourd’hui avec ceux d’hier. Le système politique envisagé dans le nationalisme de De Gaulle est donc la république. Contrairement à Charles Maurras qui était contre la république et qui a notamment publié dans l’action Française afin de le faire savoir. Maurras nous a notamment dit que « la république, c’est le mal ». « La république nous impose tous les déchirements ; tracassière ou menaçante envers qui possède et fait travailler, elle est aussi le gouvernement qui a versé le plus de sang ouvrier en Europe ». Mais De Gaulle au contraire, nous demande de nous interroger sur ce que serait une dictature en tant que système politique « qu'est la dictature, sinon une grande aventure ? Sans doute, ses débuts semblent avantageux. Au milieu de l'enthousiasme des uns et de la résignation des autres, dans la rigueur de l'ordre qu'elle impose, à la faveur d'un décor éclatant et d'une propagande à sens unique, elle prend d'abord un tour de dynamisme qui fait contraste avec l'anarchie qui l'avait précédée. Mais c'est le destin de la dictature d'exagérer ses entreprises. A mesure que se font jour parmi les citoyens l'impatience des contraintes et la nostalgie de la liberté, il lui faut à tout prix leur offrir en compensation des réussites sans cesse plus étendues. La nation devient une machine à laquelle le maître imprime une accélération effrénée. Qu'il s'agisse de desseins intérieurs ou extérieurs, les buts, les risques, les efforts, dépassent peu à peu toute mesure. A chaque pas se dressent, au-dehors et au-dedans, des obstacles multipliés. A la fin, le ressort se brise. L'édifice grandiose s'écroule dans le malheur et dans le sang. La nation se retrouve rompue, plus bas qu'elle n'était avant que l'aventure commençât. » autrement dit sans république pour De Gaulle la nation finirait par se briser, et c’est pour cela et éviter cela que les nouvelles institutions démocratiques ont un rôle crucial. C’est de ce point de vu, que les systèmes politiques envisagé dans les nationalismes respectifs de ces deux auteurs les opposent. Maurras est pour la monarchie tandis que De Gaulle est pour la république et le peuple selon leurs nationalismes respectif.              

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