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Voltaire

Commentaire de texte : Voltaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Janvier 2016  •  Commentaire de texte  •  569 Mots (3 Pages)  •  839 Vues

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Après le bon accueil réservé aux Lettres philosophiques en 1734, Voltaire rédige en moins de 6 mois ce poème en décasyllabes qui salue l’avènement du début du règne prospère de Louis XV. Le caractère sarcastique du passage nait de l’éloge provocateur du luxe dans un siècle encore influencé par l’austérité de l’église et sa vision pessimiste de l’Homme. En quoi Voltaire propose-t-il une conception matérialiste du bonheur bien opposé à l’idée du Salut éternel ?

L’analyse portera d’abord sûr une désacralisation de « l’Age d’or » puis sûr l’éloge de la civilisation considéré comme « l’Age de fer ».

Voltaire commence par tourné en dérision le mythe de l’Age d’or qui situe dans un passé irrémédiablement disparu le bonheur de l’Humanité. Selon les ouvrages d’Hésiode, l’histoire humaine aurait suivi une lente dégradation passant de l’Age d’argent à l’Age d’airains puis de fer. L’auteur utilise des périphrases ironiques pour évoquer cette période révolue qu’il assimile de façon sacrilège à la Genèse biblique, en coordonnant les expressions « le bon vieux temps, le règne d’Astrée, les beaux jours de Saturne et de Rhée » et « le jardin de nos premiers parents ». Cette lecture mythologique rejoint la tradition chrétienne selon laquelle l’Homme fut chassé du paradis terrestre et condamné à travailler pour vivre. En ravalant les saintes écritures au rang de mythe païen, l’auteur provoque ainsi l’église et les partisans de l’austérité qu’il désigne par les termes dépréciatifs « qui veux » (vers 1) et « tristes frondeurs » (vers 7). Paradis ou Age d’or cultive la nostalgie d’un homme oisif comme l’indique la question rhétorique du vers 48, vivant en paix avec la création vers 30 ne connaissant aucuns besoins, ni alimentaires, (vers 38-39) ni vestimentaires (vers 34-40).

Pour Voltaire au contraire ce mythe ne renvoi à aucune vérité : il suppose malicieusement qu’à l’état initial de l’Humanité, ce n’était pas le bonheur qui en découlait mais le dépouillement, à travers les nombreuses tournures négatives (vers 33, 39 et 40) et le champ lexical des privations : « ils étaient nues, sobres, ils leur manquait ». De plus, la répétition du terme « ignorance » à la rime des vers 31 et 45 décrit l’Age d’or comme une période archaïque et contraire au progrès humain dont toute nostalgie paraît absurde : « admirez-vous pour cela nos aïeux ? » « Est-ce vertu ? C’était pure ignorance ».

A cette satire des mythes succède un éloge paradoxal de la civilisation envisagé comme Age de fer et régression.

  • Autoportrait de Voltaire en philosophe éclairé des lumières favorable au progrès, honnête homme, prêcheur décomplexé (vers 9) utilisation du lexique des 7 péchés capitaux, l’auteur se défini également comme Mondain (homme de Cour)
  • Eloge de la civilisation comme facteur d’abondance, de prospérité économique (vers 10-11+14), facteurs d’échanges commerciaux, facteurs d’échanges diplomatiques (vers 24 à 27), exploitations des ressources naturelles (vers 18-19), confort matériels, richesses par le travail et le génie humain.
  • Image du bonheur terrestre et épicurien développé par Voltaire fondé sur la foi dans l’Homme apposé à une vision janséniste du siècle précédent, enthousiasme pour son siècle critiqué (vers 21), il encourage ses contemporains à profiter comme lui d’un bonheur terrestre et immédiat ainsi que des avantages de leur temps.

En définitive, ce à quoi Voltaire s’attaque, c’est à une vision trop pessimiste du monde incapable d’apprécier ses aspects heureux et qui situe dans l’au-delà la récompense ou le châtiment réservé à l’Homme.

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