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Olivier REMAUD, Solitude volontaire (2017)

Commentaire d'oeuvre : Olivier REMAUD, Solitude volontaire (2017). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Janvier 2021  •  Commentaire d'oeuvre  •  729 Mots (3 Pages)  •  784 Vues

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Olivier REMAUD, Solitude volontaire (2017)

Le philosophe contemporain Olivier Remaud, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), défend dans cet essai stimulant une thèse profondément originale : la « volonté de solitude » est aussi une « volonté de société ». Loin d’entraîner l’isolement et le repli sur soi, la solitude volontaire ouvre au contraire à la plénitude d’une vie intérieure qui invite au partage et à l’ouverture aux autres.

[La solitude n’est pas l’opposé de la société]

Dans le passage d’un « monde » à l’autre, la volonté de solitude ne devient pas différente de la volonté de société. Lorsque nous choisissons la solitude, nous espérons autant en jouir qu’en user. Nous souhaitons connaître une période de recueillement après avoir été affairés et aspirons à nous rapprocher de nous-mêmes. Nous savons pourtant que rien de tout cela ne s’obtient si nous nous détachons trop de la société. Nous comprenons qu’il n’y a pas deux volontés en nous qui tantôt s’accordent, tantôt se désaccordent. Notre volonté est une. Elle a simplement deux finalités : la solitude et la société. Il est vain de les rapporter à deux volontés qui seraient distinctes.

Idée : La solitude et la société, deux termes indissociables pour jouir intégralement de l’avantage de rapprochement de nous-même…

        Bien des solitudes volontaires  sont en ce sens des fictions politiques. Elles sont feintes, aménagées, mises en scène. Elles théâtralisent les fuites et les retours, les « traversées du désert », les échappées belles et certains exils. Quand nous voulons être seuls, nous ne cessons pas d’appartenir corps et âme à la société. Nous expérimentons la solitude en sachant qu’elle ne durera pas longtemps. Si elle était totale, la solitude serait intolérable. Par ailleurs, elle n’aurait aucune suite pratique. Le solitaire se bornerait à refuser les conventions sociales. Nombre de résistances civiles plus constructives s’élaborent dans des expériences de semi-solitude ou de solitude provisoire.

Idée : La solitude est un moyen de s’éloigner de la société pour mieux y revenir

        Comprenons : la solitude n’est peut-être pas toujours aimable, mais on aime être seul. Car il est une solitude que l’individu supporte sans peine. C’est la solitude du pas de côté. Elle combine le désengagement et l’engagement, le retrait et la participation, la quiétude et l’inquiétude. Elle satisfait le besoin de recueillement et fait redécouvrir la joie du grand air. Elle assouvit le désir de fuir vers les marges, dans la nature ou ailleurs. Jusqu’au moment où elle rappelle la nécessité de revenir au centre. Quand on fait un pas de côté, on rejoint un poste d’observation qui n’est jamais très éloigné de la société. Avec un peu de recul, et de tranquillité, nous discernons mieux ses imperfections, les injustices qui doivent être combattues et les réformes institutionnelles qu’il convient de mener. Le pas de côté est une sorte de danse indienne autour du foyer qui énonce les normes communes. Il s’agit d’en extraire l’esprit de liberté.

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