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Le quatrième mur de Sorj Chalandon

Commentaire de texte : Le quatrième mur de Sorj Chalandon. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Mars 2019  •  Commentaire de texte  •  1 658 Mots (7 Pages)  •  5 282 Vues

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Lecture analytique corrigée – Le Quatrième mur de Sorj Chalandon

Sorj Chalandon est journaliste (Libération, Le Canard enchaîné). Il a été reporter de guerre durant vingt ans. Il est originaire du Liban. Ce livre a mûri en lui longtemps. Sorj met en scène Georges, son alter ego, son deuxième prénom. Sam demande à Georges de mettre en scène Antigone à Beyrouth et de prendre les acteurs dans chacun des camps. L’idée est non de faire la paix mais de faire taire la guerre durant deux heures. Comme Georges, Sorj Chalandon est entré dans le camp de Chatila, en septembre 1982. « Notre rôle à nous, c’est de recueillir les larmes des autres et de ne pas laisser couler les siennes ». En créant Georges, il peut charger ce personnage de retourner à Chatila à sa place. A la différence de Georges, Sorj Chalandon a choisi de retourner à la paix, auprès de sa femme et de sa petite fille. Dans Le Quatrième mur, l’auteur choisit de sacrifier Georges pour pouvoir, lui, vivre en paix. L’extrait que nous allons étudier est l’incipit. Il commence in medias res et plonge d’emblée le lecteur dans la violence de la guerre. Nous nous demanderons alors comment cet incipit parvient à accrocher le lecteur tout en représentant la mort imminente. Dans une première partie, nous nous intéresserons à l’immersion du lecteur dans l’action puis nous verrons en quoi cet extrait nous donne à voir la conscience d’un homme au bord du renoncement.

I. Une scène d’action

a. Une immersion du lecteur

- Début in medias res et en point de vue interne : « je suis tombé ».

- Phrases courtes en lien avec la violence ressentie et que l’on retrouve dans les termes « brûlait », « arrachée » ou encore dans la personnification ligne 6 : « Le ciment en feu frappait tout autour avec un bruit de claques ». Tous les sens sont en alerte dans cette scène décrite avec réalisme = hypotypose.

- Georges se protège par tous les moyens de la scène qu’il est en train de vivre : « fermé les yeux », « les mains sur les oreilles » alors même que le lecteur est plongé d’emblée dans la guerre et suit le corps hésitant du personnage : « j’ai heurté un muret, glissé sur les câbles ».

- Vivacité de la scène exprimée grâce à l’emploi du discours direct aux lignes 16, 21. Le lecteur est plongé dans l’action dès la première page.

b. Un décor de destruction

- Texte qui débute sur un rythme ternaire (3 passés composés + « les flammes, la fumée, la poussière). Expression du choc ressenti et que l’on retrouve dans l’emploi du terme « titubant ». Le personnage est au milieu des ruines.

- Univers de destruction autour de lui : « gravats », « plâtre », « fumée », « poussière ».

- Texte qui donne une vision réaliste de la guerre : date et lieu avant le texte / réflexes développés en zone de guerre comme celui qui peut ici sembler dérisoire d’ouvrir la bouche.

- Danger et mort qui sont présents et s’incarnent dans la figure du tank qui est ici personnifié : « embusqué », « nous barrait la route », la carapace s’est réveillée », « un souffle », « la gueule d’acier » (ligne 23) + postposition de l’adjectif « immense » à la ligne 18.

c. Un sentiment d’urgence

- Urgence de la situation exprimée par les phrases nominales lignes 6 et 7. Le point de vue interne employé permet à l’auteur d’exprimer le présent sous forme d’images qui se succèdent. Les liaisons syntaxiques disparaissent sous l’effet du danger. L’abri trouvé prend la forme d’images différentes : « trou », « crevasse », fleur (« pétales ») ou « cœur de sable ».

- Urgence exprimée par les impératifs, les points d’exclamation et l’emploi d’un registre familier (que l’on retrouve à la ligne 18 « Mon Druze a juré »).

- Intrusion de l’immédiateté du danger dans la linéarité de la vie qui est exprimée ici par l’emploi de l’imparfait : « nous roulions », « le soleil se levait »

- Répétition de « tirer » et impossibilité dans une phrase exclamative : « il ne va pas » / « il ne peut pas » qui montrent au contraire que c’est bien ce qui va arriver.

- Choix entre deux cibles exprimé dans le parallélisme de construction : « moi qui », « lui qui » et le verbe « hésitait ». Le lecteur, tout comme le personnage, ne sait pas encore qui la mort va choisir. Comme au cinéma, le texte opère un zoom. Du tank, le narrateur ne voit maintenant plus que le canon personnifié à la fin du texte : « Il hésitait » : le danger se fait de plus en plus précis.

II. La conscience d’un personnage au bord du renoncement

a. Expression de la peur et de la souffrance

- Expression

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