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Jeannot et Colin questionnaire de lecture

Synthèse : Jeannot et Colin questionnaire de lecture. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Décembre 2020  •  Synthèse  •  1 467 Mots (6 Pages)  •  9 533 Vues

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VOLTAIRE, JEANNOT ET COLIN (1764)

QUESTIONNAIRE DE LECTURE

À traiter sur une copie dûment présentée, à rendre lors du retour en classe

(Travail noté)

Toutes les réponses doivent être rédigées et justifiées. Passez au moins une ligne après chaque réponse.

  1. En quoi ce récit s’apparente-t-il à un conte traditionnel ?

 

  1. Quelle morale est proposée à la fin du récit ? Quelles vertus (ou qualités) le lecteur est-il invité à reconnaître chez Colin ? Quels vices est-il invité à condamner à travers le comportement de Jeannot et celui de ses parents ?

  1. Le premier souci des parents de Jeannot pour favoriser son entrée dans le monde parisien est de lui donner de l’éducation. Mettez en évidence la manière dont Voltaire ironise alors sur l’ignorance de l’auteur à la mode qu’ils invitent à dîner.

  1. L’ascension sociale et la chute de Jeannot permettent à Voltaire de critiquer la société parisienne. Faites la liste des vices de la « bonne société » que dénonce le récit et identifiez les procédés satiriques employés par Voltaire pour les mettre en évidence.
  1. Étudiez le passage dans lequel Jeannot rend visite au confesseur de sa mère. Quels violents reproches Voltaire adresse-t-il au clergé à travers ces quelques lignes ?
  1. Comment l’amitié de Colin pour Jeannot se manifeste-t-elle à la fin du récit ?
  1. Quelles idées chères aux philosophes des Lumières retrouve-t-on dans ce récit ?

REPONSES

  1. Ce récit s’apparente en effet à un conte traditionnel. D’une part, il n’y a aucun élément surnaturel ou merveilleux, au contraire, l’histoire contée est ancrée dans la réalité du XVIIe siècle, celle de l’ancien régime (avant la révolution française) : c’est une France rurale, dont la population (le tiers état) est écrasée par les impôts. D’autre part, le texte respecte le schéma narratif du conte. En effet, il possède une situation initiale (les deux premiers paragraphes), un élément perturbateur (lorsque Jeannot accède à la richesse), des péripéties, un dénouement (lorsque Colin paye les dettes des parents de Jeannot) et une situation finale heureuse (Jeannot travaille avec Colin et épouse une de ses sœurs). De plus, les personnages sont peu nombreux et n’ont pas de véritable psychologie ; ils sont sans épaisseur (le gentil/le méchant ; le pauvre/le riche). Et pour finir, le récit présente une moralité à la fin.

  1. Comme indiqué par la dernière phrase du récit « Et Jeannot le père, et Jeannotte la mère, et Jeannot le fils, virent que le bonheur n’est pas dans la vanité. », la morale que Voltaire essaie de faire passer à la fin du récit est que « le bonheur n’est pas dans la vanité ». En effet, Voltaire reproche aux gens de croire que le fait d’être fortuné les rend au-dessus de tout. Ainsi, il faut faire bon usage de l’argent et par-dessus tout, se rappeler que l’amour et l’amitié ne s’achètent pas. Si quelqu’un a de l’argent, il doit tenter de se faire de vrais amis au lieu de voir uniquement les gens superficiels qui ne s’intéressent qu’à l’argent qu’il possède car tous les faux amis ne lui accorderont plus aucune attention s’il est ruiné car il ne fait plus partie de « leur monde » ; tandis que de vrais amis le soutiendront dans n’importe quelle situation. Dans le récit, Colin est « un brave laboureur » écrasé par les impôts qui reste lié à sa terre natale et à ses valeurs. Il est courageux, honnête, humble, optimiste et très attaché à Jeannot. De plus, il lui reste fidèle et continue à lui écrire malgré qu’il ne reçoive jamais de réponses.

Jeannot, de même que Colin, est présenté comme fort joli. Seulement, à partir moment où ses parents s’enrichissent, il dédaigne son camarade et se montre méprisant. Il passe son temps devant les miroirs et devient narcissique. Il est vaniteux et paresseux. Les parents Jeannot n'ont que des idées reçues, ils sont totalement dépendants des apparences sociales car ils ne sont pas instruits.

  1. Les parents de Jeannot invitent l’auteur à la mode à dîner. Celui-ci incarne l’homme du monde. Dans le récit, il est désigné par des antiphrases. Effectivement, l’auteur avoue son ignorance du latin mais le narrateur l’appelle tout de même « bel esprit » (page 66 ligne 64). De plus, il conseille aux parents de Jeannot de le maintenir dans l’ignorance et le narrateur l’appelle « ami », ce qui est assez contradictoire puisqu’il a évidemment mal conseillé les parents de Jeannot. Ensuite, l’auteur discrédite toutes les disciplines telles le latin, les sciences, l’histoire, la géométrie, et il continue à mal conseiller les parents en incitant Jeannot à la danse et au chant. Enfin, l’homme de monde ne se gêne pas et tente de séduire la mère de Jeannot en lui faisant des avances, notamment sur son charme : « et s’il sait les moyens de plaire, il saura tout : c’est un art qu’il apprendra chez madame sa mère, sans que ni l’un ni l’autre se donnent la moindre peine » (page 68 ligne 101-103).                                                                                      

  1. L’ascension sociale et la chute de Jeannot permettent à Voltaire de critiquer la société parisienne. En effet, le récit dénonce environ cinq vices de la « bonne société » qui sont mis en évidence par des procédés satiriques :
  • Le bavardage et le commérage qui sont mis en évidences par quelques paradoxes : « l’art de parler sans s’entendre » (page 72 ligne 189-190) ;
  • L’avarice, la vénalité mises en évidence par une périphrase : « Une jeune veuve de qualité, leur voisine, qui n’avait qu’une fortune médiocre, voulut bien se résoudre à mettre en sûreté les grands biens de monsieur et de madame de La Jeannotière, en se les appropriant en épousant le jeune marquis. » (Page 72 ligne 199-203) ;
  • La manipulation, les manœuvres mises en évidence par une gradation : « Elle l’attira chez elle, se laissa aimer, lui fit entrevoir qu’il ne lui était pas indifférent, le conduisit par degrés, l’enchanta, la subjugua sans peine. » (page 72 ligne 203-205) ;
  • L’immoralité et l’audace mises en évidence par la dérision, l’ironie : « Allez chercher cette pauvre femme, et dites-lui que je lui veux toujours du bien : j’ai besoin d’une femme de chambre et je lui donnerai la préférence. » (page 74 ligne 240-242) ;
  • L’égocentrisme qui est mis en évidence par une mise en scène notamment lorsque le confesseur fuit parce qu’il a appris que la famille de Jeannot était ruinée.
  1. A travers la visite de Jeannot au confesseur de sa mère, Voltaire adresse de violents reproches au clergé. En effet, le confesseur incarne les défauts du clergé tels :
  • La frivolité illustrée ici par des liaisons que le prêtre entretient avec des femmes nobles : « c’était un théatin très accrédité, qui ne dirigeait que les femmes de la première considération » (page 74 ligne 255-257) ;
  • L’intérêt : il se désintéresse de ceux qui ne lui apporte rien, comme on peut voir dans la gradation « A mesure qu’il s’expliquait, le théatin prenait une mine plus grave plus indifférente, plus imposante » (page 75 ligne 260-262). Effectivement, on ressent la progressive détermination du religieux à cesser toute relation avec la famille ruinée ;
  • L’hypocrisie : « Mon fils, voilà où Dieu vous voulait ; les richesses ne servent qu’à corrompre le cœur » (page 75 ligne 262-264), cette réponse témoigne de la mauvaise foi et du manque de compassion du prêtre ;
  • La lâcheté : en effet, suite à ces confessions, le prêtre s’empresse de quitter Jeannot sous prétexte qu’une dame de la cour l’attend : « Adieu, mon fils ; il y a une dame de la cour qui m’attend. » (page 75 ligne 267-268).
  1. A la fin du récit, Colin s’empresse de saluer et d’embrasser son vieil ami. De plus, il lui pardonne son abandon et lui déclare son amitié toujours présente : « Tu m’as abandonné, dit Colin ; mais tu as beau être grand seigneur, je t’aimerais toujours. » (page 76 ligne 287-288). Enfin, Colin paie les dettes des parents de Jeannot, il se montre généreux.
  1. Dans ce récit, Voltaire reprend des idées chères aux philosophes des Lumières telles la critique morale des vices de la noblesse et du clergé, la réprimande de l’hypocrisie (les religieux qui font le contraire de ce qu’ils prônent), et de la frivolité (les femmes séductrices, volages et manipulatrices) …

 

 

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