Lorenzaccio, Musset. Questionnaire de lecture

Quest 1 : En quoi réside l’originalité de l’espace dans la pièce Lorenzaccio de Musset ?

Lorenzaccio est un drame romantique écrit par Musset en 1833 sur une idée de George Sand, qui lui avait fait lire son manuscrit Une conspiration en 1537.

Rappelons que la pièce à tout d’abord été écrite pour être lu et non pour être représentée.

Le drame théâtral est renouvelé grâce au romantisme, il se fonde durant la première moitié du 19 è siècle et est lié à l’histoire sociaux politique de l’époque le rôle principal est alors de revaloriser la sensibilité face à l’usage de la raison.

Liberté, imagination exaltée, évasion, sont alors les mots d’ordre de ces dramaturges.

A cette période de l'histoire, le romantisme, est alors le meilleur moyen à l'époque pour les auteurs d'exprimer leurs sentiments personnels. Cependant la politique en France était en crise, et donc le drame romantique français ne se concentrera que sur les sentiments de l'auteur

En effet, il se situe entre l'empire napoléonien et la seconde république, et à cette époque, se succèdent de nombreux régimes politiques, Napoléon est chassé du pouvoir, la deuxième reconstitution commence à peine qu'elle est renversée par la révolution de juillet 1830. Il est donc normal que les romantiques aient décidé de faire de ces crises les thèmes principaux de leurs œuvres et s’inspirent des problèmes de l’époque. Mais aborder de tels sujets n'auraient pas été possible si les auteurs n'avaient pas eut ce désir du romantisme d'exprimer leur mal être : en effet, il n'était plus possible, à cette période de l'histoire, pour les jeunes, de s'investir dans le pays comme c'était le cas à l'époque de Napoléon, et ils ont voulu exprimer leur dégoût par ces drames en parlant des problèmes politiques. Le drame romantique est donc un genre théâtral qui connaît un très court succès et qui a été influencé par le contexte historique de la France.

Ainsi dans Lorenzaccio, l'assassinat inutile du duc par Lorenzo représente la révolution ratée de Juillet 1830 et la succession de Côme à Alexandre, le remplacement de Charles X par Louis-Philippe.

Tout d’abord nous pouvons voir dans le pièce qu’il y a le refus de la règle des 3 unités de la part de Musset, qui sont donc à savoir : lieu, temps, action.

En effet nous pouvons voir que dès la deuxième scène l’unité de lieu n’est pas respectée, car le lieu change suivant la scène. Dans l’acte I scène 1, la scène qui se déroulait dans un jardin sur un pavillon au clair de Lune entre les deux personnages principaux se passe désormais dans une rue entre L’Orfèvre et le marchand dans l’acte I scène 2, le lieu, le décor et les personnages changent tout au plus à chaque scène. Contrairement au théâtre classique où il n’y a alors qu’un décor. Musset propose donc une multitude de lieux ce qui a donc des conséquences sur l’action, il y a une importante liste/fourchette de personnages. Mais également sur la mise en scène : chaque lieu implique une caractérisation concrète par un décor et des entrées et sorties de scène des personnages. Puisque le théâtre de Musset était d’abord destiné à être lu et non représenté c’est ce qu’on appelle le « spectacle dans un fauteuil ». L’auteur s’offre donc une très grande liberté lorsqu’il s’agit de l’espace, il y a 17 lieux dans la pièce (Une église, une rue, les palais, un quai, une plaine…) contrairement au théâtre classique, ainsi que 39 scènes différentes l’espace de la pièce est donc volontairement conçu de manière fractionnée ce qui contribue à donner du sens à la pièce : si l’espace est complexe et multiple, c’est que la réalité l’est tout autant, on peut donc faire un rapprochement entre la situation de Florence à cette époque, les souci sociaux politique.

Il doit être donc très difficile voire impossible de représenter cette pièce en vue des nombreuses scènes et actions entrecoupées.

Une temporalité élargie, la pièce ne dure pas 24h comme l’exige le théâtre classique mais plusieurs jours, nous pouvons penser que la pièce se déroule durant l’hiver d’où la réplique du duc « Il fait un froid de tous les diables » à l’acte I scène I, la pièce s’ouvre alors que la nuit est tombée et l’œuvre s’ouvre donc sur une scène « in medias res » donc qui emmène le lecteur dans une action qui est en train de se produire ce qui perturbe en partie ce dernier qui dès la scène d’exposition prend sur le fait Lorenzo et Alexandre le duc en train de manigancer leur « embuscade », dans l’attente de la jeune Gabrielle depuis déjà plusieurs minutes. La variance de temps jour/nuit nous indique que la pièce se déroule donc en plusieurs jours

L’action qui doit se dérouler en 24 maximum se passe ici en plusieurs jours plongeant alors le lecteur dans la découverte du projet de Lorenzo qui s’affine et se précise donc.

Certains lieux de la pièce peuvent être considérés comme le miroir de l’intériorité des personnages par exemples les bords de l’Arno pour Marie et Catherine à l’acte I de la scène 6, d’autres organisent la résistance de l’autre moitié du peuple chez les Strozzi, les plaines extérieures à la ville qui représentent la prise de distance, voire l’exil, certains symbolisent l’atmosphère corrompue et pervertie de Florence (l’intimité des chambres), ou encore la tyrannie (le palais ducal). C’est d’ailleurs sur le lieu de la tyrannie que se clôt la pièce, la grande place de Florence qui réunit le pouvoir politique et l’aspect festif de la ville.

CONCLUSION : Dans son œuvre Musset omet (s’affranchit) donc des règles du théâtre classique afin d’exercer le style libre des dramaturges romantiques. Et conçoit donc une œuvre complexe aux multiples intrigues qui doivent converger les unes aux autres ainsi qu’un important catalogue de personnages qui occupent donc cet espace et où le traitement du temps est aussi complexe sachant que les actions sont courtes et rapides et ou Musset plonge la plupart du temps le lecteur dans une action en cours. Il impose donc le style des dramaturges romantiques par la liberté qu’il prend en sculptant ainsi chaque scène et la diversité de celles-ci de la sorte que par la symbolique des lieux qui témoignent du climat politiques de l’époque et crée donc l’originalité. Il prône donc le style libre et se détache du théâtre classique en faisant abstraction des principales règles, tous ces

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