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Camus - L'étranger

Fiche de lecture : Camus - L'étranger. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Octobre 2017  •  Fiche de lecture  •  1 833 Mots (8 Pages)  •  667 Vues

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L'étranger, un roman d'Albert Camus :

  Résumé de l'intrigue : Le narrateur de « l'Étranger », c'est l'étranger lui-même. Il s'appelle Meursault mais en réalité, il n'a pas vraiment de nom. Au commencement du récit, il enterre sa mère et l’événement le laisse plutôt froid. Il détaille la cérémonie d'un regard clinique et échange avec le directeur de l'asile des propos désincarnés.

  Le lendemain, un dimanche, il va à la piscine et tombe amoureux de Marie. Il couche avec elle et va voir au cinéma un film de Fernandel. Les jours suivants, il croise d'autres personnages notamment Raymond, un proxénète qui veut se venger d'une fille ne voulant pas travailler pour lui. Sans aucune animosité, le narrateur aide Raymond en écrivant une lettre pour l'attirer. Mais le frère de cette dernière poursuit Raymond qu'il cherche à corriger.

  Un autre jour, sur la plage, le narrateur se retrouve un peu par hasard face à ce frère vengeur et avec une arme dans sa poche. Il tire et le tue sans avoir vraiment de bonnes raisons hormis le soleil qui le brûle et l'éblouis.

  La seconde partie du roman, c'est son procès pour ce meurtre, sa condamnation à mort puis son exécution. Un procureur et un avocat se rejoue les événement à sa place, la mort de sa mère, Marie, Fernandel, Raymond et les coups de feu sur la plage. On lui reproche tout. On lui reproche d'être un monstre et de ne pas avoir pleuré à l'enterrement de sa mère.

  Donc, ce roman de Camus est un monument qui s'aborde avec modestie c'est-à-dire par le bas et en grimpant les étages un par un pour arriver au sommet : quatre étages pour être exacte. Mais mieux que des étages, ce sont quatre dimensions différentes et même quatre niveaux de réflexion que nous allons analyser :

  Le premier étage nous saute aux yeux dès les première phrases. Les deux premières phrases célèbres entre toutes :

« Aujourd'hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. »

  Ces deux phrases sont exceptionnelles car elles introduisent en quelques mots seulement ce qui fait le premier étage : l'attirance étrange que nous éprouvons pour son personnage principal. Un homme qui parle de la mort de sa mère comme d'un événement ordinaire. Il s'appelle Meursault mais enfaite son nom n’apparaît quasiment jamais. Le récit est écrit à la première personne à l'aide d'une grammaire très simple, c'est ce qui le rend accessible à tous. Il nous fait rentrer dans l'esprit simple de cet homme qui va nous passionner par sa façon extraordinaire de percevoir le monde qui l'entoure. Cet homme qui, pour dire les choses simplement, est dépourvu d'empathie.

L'empathie c'est la capacité que nous avons à éprouver a leur place les sentiments des autres

  L'étranger éprouve des choses pour lui-même, il n'est pas insensible, mais rien pour les autres. Voilà par exemple ce qu'il dit de sa mère après sa mort :

« Lors de ses premiers jours à l'asile, elle pleurait souvent mais c'était à cause l'habitude. Si on l'avait retiré de l'asile quelques mois plus tard elle aurait pleuré, toujours à cause de l'habitude. C'est pourquoi, lors des derniers mois, je n'y presque plus allé et aussi parce que cela me prenait mon dimanche. »

  Ça pourrait paraître cynique mais c'est juste qu'il est dénué d'empathie. Il observe les autres comme on observe un insecte cloué sur une planche. D'ailleurs cette citation nous montre le deuxième point intéressant du personnage : il est sincère. Il ne connaît pas le mensonge donc il voit les autres et même la société toute entière avec un regard très original. Il nous montre notre société sans le filtre de l'émotion, ni du mensonge, ni de l'artifice.

Et donc le premier étage du monument, sa base, c'est notre curiosité pour cet étranger et sa vision de notre monde comme vu de l'extérieur. Ce premier étage repose sur le style et la construction d'un personnage de fiction hors du commun.

  Au delà de la curiosité, on s'interroge sur le monde qu'à construit Camus. C'est le deuxième étage. Par exemple, au début du roman, l'étranger parle avec le directeur de l'asile qui explique qu'après les obsèques, les patients sont nerveux pendant deux ou trois jours. Tiens, se dit-on en lisant la scène, le directeur lui-aussi est insensible au autres ? La société toute entière est donc psychopathe ?

  Cela se produit tout au long du roman, on compare les autres personnages à l'étranger et on leur trouve milles ressemblances. Leurs vies sont toutes aussi vides que celle de l'étranger. Même Marie qui semble si positive, va voir un film de Fernandel après la mort de sa mère. Au début, elle s'insurge et puis elle n'y pense plus. Ce monde nous paraît futile et cynique. Les institutions de la justice, en particulier, où le procès n'est qu'un jeu entre un procureur et un avocat qui se moquent bien de la réalité. Le procureur répète qu'il ne juge que les faits alors qu'il fait tout l'inverse, s'attachant à des questions de morales, des phrases creuses et à des questions de principes. Tous ces gens qui nous paraissaient normaux semblent eux-aussi manquer terriblement d'empathie. A se demander au final ce que l'étranger a de si monstrueux pour qu'on l’exécute.

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