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Définitions de la qualité d'audit

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Par   •  1 Décembre 2025  •  Dissertation  •  4 843 Mots (20 Pages)  •  27 Vues

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Définitions de la qualité d’audit

 Il existe un débat considérable autour de la définition de la qualité de l’audit (QAUD), ainsi que d'un manque de reconnaissance et d’acceptation mondiales d’une définition universelle de ce concept, bien qu'il s'agisse d'un sujet ancien et récurrent. La littérature, tant académique que professionnelle, met en évidence la diversité des approches utilisées pour mesurer la QAUD, sans qu’un consensus n’ait encore été établi sur la manière de l’évaluer.  

Ainsi, la définition de la qualité de l’audit varie en fonction des perspectives et des attentes des différents acteurs impliqués. Chaque partie prenante – qu’il s’agisse de l’auditeur, de l’audité, du régulateur ou des normalisateurs – perçoit cette qualité sous un angle distinct (Knechel et al., 2013).

Attributs de qualité de l’audit inhérents à l’auditeur

 Les normes et la littérature professionnelles mettent en évidence divers facteurs qui peuvent soutenir la QAUD, et qui peuvent être considérés comme la capacité et la conduite professionnelle des auditeurs (Catanach et Walker, 1999).

Approche traditionnelle (indépendance et compétence)

Watts et Zimmerman (1979) opérationnalisent l’utilité perçue de l’audit par les parties prenantes de l’entreprise en l’assimilant à la probabilité de divulgation de l’auditeur d’une anomalie existante. Cette dernière probabilité exprime l’indépendance de l’auditeur vis-à-vis de son client. Cependant, cette définition met en lumière que si l’entreprise ne présente aucune anomalie significative dans l’élaboration de ses comptes, l’utilité de l’auditeur ne sera pas valorisée par les parties prenantes et ce quels que soient les gages de compétence et d’indépendance apportés par l’auditeur.

Toutefois, la majorité des écrits en la matière considère se réfèrent couramment à la définition proposée par DeAngelo (1981) qui définit la qualité de l’audit comme étant la probabilité conjointe pour un auditeur externe, de détecter une anomalie dans les états financiers de son client (compétence) et de communiquer cette anomalie auprès des utilisateurs de ces états financiers (indépendance). L’indépendance renvoie davantage à des qualités éthiques, propres à chaque individu et se caractérisent par l’impartialité de jugement et l’honnêteté intellectuelle. De façon générale, ses facteurs (compétence et indépendance) sont difficilement observables par quiconque (DeAngelo 1981).

Certes, pour la plupart des recherches, seule la dimension "indépendance" a fait l'objet de plusieurs études empiriques, notamment dans le contexte anglo-américain (ex. DeAngelo 1981 ; et plus récemment Lin et Hwang 2010 ; Srinidhi et al. 2014). La littérature opère la distinction entre « indépendance réelle » et « indépendance perçue ». Ainsi, tandis que l’indépendance de fait ou réelle est liée au processus mental, à l'attitude d'impartialité et d'objectivité de l'auditeur. L’indépendance d'apparence ou perçue est le schéma mental que les utilisateurs de l'information financière et comptable se font de l’indépendance de l’auditeur (Bédard et al. 2001).  

Du fait de la difficulté majeure pour les investisseurs à observer l’indépendance réelle ou de fait de l’auditeur, c’est l’indépendance d’apparence qui retenue dans la littérature comme mesure. Elle pourrait donc être le reflet de la qualité de l’audit (Bedard et al. 2001). Même si l’indépendance de l’auditeur est définie par les lois et les règles de façon objective (Prat-Dit-Hauret 2003, 105), Watts et Zimmerman (1983) soulignaient par ailleurs que les auditeurs ont intérêt à maintenir leur indépendance même en l’absence de régulations gouvernementales.

 De l’approche classique mettant en avant la compétence et l’indépendance de l’auditeur, diverses études ont examiné plusieurs attributs inhérents à ce dernier, tels que la taille, l’expérience, les honoraires, la durée du mandat, ainsi que la spécialisation, entre autres.

Taille

 Pour surmonter la difficulté d’évaluer l’indépendance, plusieurs auteurs ont tenté d’associer la notion de « compétence » à la taille et à la réputation de l’auditeur. Ainsi, de nombreuses études antérieures apportent des preuves empiriques montrant que la taille du cabinet d’audit constitue un indicateur de la qualité de l’audit (DeAngelo, 1981 ; Jeong et Rho, 2004 ; Abdullah et al., 2016 ; Chang et al., 2008). Ces recherches suggèrent que les grands cabinets d’audit sont en mesure de fournir une meilleure qualité d’audit, notamment en raison de leurs ressources plus importantes et de leur capacité à attirer des professionnels hautement qualifiés et compétents (Chang et al., 2008 ; Soltani 2002).

La plupart des études antérieures présument que les cabinets d’audit du Big 4 (PricewaterhouseCoopers, KPMG, Ernst & Young et Deloitte Touche) offrent une meilleure qualité d’audit que les cabinets non classés parmi les quatre premiers (Francis et Wilson, 1988). La réputation des « Big 4 » repose sur leur rigueur et leurs ressources bien organisées, ce qui leur a permis de développer une notoriété valorisée sur le marché. Ainsi, une certification émise par un grand cabinet est généralement perçue comme plus fiable que celle délivrée par un cabinet de plus petite taille. Les « Big 4 » ont tout intérêt à préserver leur réputation, celle-ci étant étroitement associée à une meilleure qualité d’audit (DeAngelo, 1981 ; Francis et Wilson, 1988 ; Teoh et Wong, 1993).

Honoraires

Hoitash et al. (2007) argumentent que l’indépendance perçue est influencée par le montant des honoraires perçus par l’auditeur. Ainsi, les grands cabinets d’audit, souvent rémunérés à des niveaux plus élevés que leurs homologues de plus petite taille, disposent de ressources accrues leur permettant d’améliorer la qualité de leurs audits. DeAngelo (1981) précise que l’augmentation des honoraires d’audit incite les auditeurs à maintenir des standards élevés pour répondre aux attentes des clients et préserver leur réputation.

Plusieurs études confirment que les honoraires d’audit peuvent être considérés comme un indicateur de la QAE (Hoitash et al., 2007 ; Deis et Giroux, 1996). Des recherches antérieures corroborent cette idée en utilisant les honoraires d’audit comme proxy de la qualité de l’audit (O’Sullivan, 2000 ; Kane et Velury, 2004). Ceci est en rapport avec l'effort d'audit accru, car les auditeurs sont spécialisés et possèdent les connaissances requises. De plus, en raison du désir de rembourser le coût élevé du capital de la réputation (c'est-à-dire une grande taille), ils sont incités à maintenir des standards élevés (Craswell et al., 1995 ; Ferguson et Stokes, 2002).

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