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Biographie de Molière

Fiche : Biographie de Molière. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Décembre 2012  •  Fiche  •  10 398 Mots (42 Pages)  •  800 Vues

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La jeunesse de Molière

Molière est né au coin de la rue Sauval (anciennement des Vieilles-Etuves) et de la rue Saint-Honoré (maison détruite en 1802). Toute la famille habite le quartier des Halles (détail du plan de Turgot, 1739).

Sa famille

Jean Poquelin, que l’on appellera Jean-Baptiste et qui sera Molière, est né le 15 janvier 1622 à Saint-Eustache, dans le quartier des Halles à Paris5.

Il est né dans la maison (1 sur le plan ci-contre6) où son père, Jean Poquelin, marchand tapissier, a installé son fonds de commerce deux ans plus tôt avant d’épouser sa mère Marie Cressé. Son grand-père paternel et son grand-père maternel, tous deux marchands tapissiers, exercent leur métier dans le voisinage, rue de la Lingerie (2 et 3 sur le plan).

Les Poquelin et les Cressé sont des bourgeois riches qui vivent à leur aise dans des demeures confortables et agréablement meublées7. Le grand-père Cressé a une maison de campagne à Saint-Ouen. Un oncle de Molière est musicien et collabore à la musique des ballets de cour8.

En 1631, le père de Molière rachète à son frère cadet un office de « tapissier ordinaire de la maison du roi9».

Le petit Molière aura trois frères et deux sœurs, dont aucun ne lui survivra. À dix ans, il perd sa mère. Son père se remarie avec Catherine Fleurette, dont il a trois filles, mais qui meurt en 1636. En 1637, le père de Molière, qui ne se remarie pas, obtient la survivance de sa charge pour son fils qui a quinze ans.

Ses études

Sur ses études et sa formation littéraire, Molière n’a pas fait de confidence et il n’existe aucun document. Les témoignages sont tardifs, contradictoires et entachés de polémiques :

Dans une courte biographie en tête des Œuvres complètes parues dix ans après sa mort et attribuée à deux fidèles, La Grange et Vivot, on lit qu’il fit ses études secondaires au collège de Clermont (lycée Louis-le-Grand) chez les jésuites, un des meilleurs collèges de Paris, où « sa vivacité d’esprit le distingua de tous les autres ».

Grimarest, le premier à avoir écrit une Vie de Molière en 1705 en consultant sa famille10 et s’appuyant sur les confidences du seul Baron (certes son comédien préféré, mais très mal informé11), raconte12 qu’au collège il avait comme condisciples Bernier et Chapelle, fils naturel d’un riche conseiller au parlement de Metz. Ce dernier avait comme précepteur Gassendi, philosophe sceptique et épicurien, qui aurait admis Molière parce qu’il avait remarqué chez lui des dispositions philosophiques, ainsi que Bernier et Cyrano de Bergerac. Mais toutes ces affirmations sont probablement inventées13, comme une bonne part de cette Vie de Molière, que Boileau avait condamnée sans appel l'année suivant sa publication14. On peut seulement déduire de la lecture de ses pièces que Molière aurait été imprégné de gassendisme (philosophie atomistique mêlant épicurisme et scepticisme) et se serait plus particulièrement intéressé à la doctrine d'Épicure, exprimée sous sa forme la plus poétique, mais aussi la plus radicale, par Lucrèce, qu'il a d'ailleurs traduit (pas moins de six témoignages contemporains font état de cette traduction15) et dont il reprendra quelques vers dans Le Misanthrope16.

À sa sortie du collège, selon un contemporain bien renseigné, Le Boulanger de Chalussay, qui publie en 1670 une comédie satirique contre Molière, « en quarante (en 1640 Molière a dix-huit ans), ou fort peu de temps auparavant,/ Il sortit du collège, âne comme devant ;/ Mais son père ayant su que, moyennant finance,/ Dans Orléans un âne obtenait sa licence,/ Il l’endoctora moyennant sa pécune,/ Et croyant qu’au barreau ce fils ferait fortune,/ Il le fit avocat, ainsi qu’il vous l’a dit17 ». Grimarest est hésitant : « Molière a-t-il été avocat : On s’étonnera peut-être que je n’aie point fait M. de Molière avocat. Mais ce fait m’avait absolument été contesté par des personnes que je devais supposer en savoir mieux la vérité que le public… Cependant sa famille m’a positivement assuré du contraire18 ».

Molière ne s’est jamais paré de son titre et aucune mention de son nom n'est faite dans les registres de l'Université d'Orléans ou du barreau de Paris19.

« Au point qu’on doit se demander, écrit Roger Duchêne20, ce qui était impensable pour ses premiers biographes qui le présentaient comme un nouveau Térence, si on a vraiment mis le fils Poquelin au collège de Clermont. A-t-il fait des études régulières ? A-t-on voulu masquer qu’au départ il n’a reçu qu’une formation de tapissier ? » L'hypothèse d'une absence totale d'études est cependant peu vraisemblable: le fait que dans sa violente comédie-pamphlet Élomire hypocondre ou les médecins vengés, Le Boulanger de Chalussay (bien renseigné par ailleurs) ne conteste pas que Molière ait pris ses licences de droit à Orléans, mais précise qu'il n'y est allé qu'un jour pour les acheter (ce que fit effectivement pour sa part Charles Perrault, comme il l'avoue au commencement de ses mémoires), donne à penser que si Molière a pu laisser croire cela dans son entourage (c'est-à-dire la possibilité d'être inscrit dans une faculté de droit), c'est parce que tout le monde savait qu'il avait au moins terminé ses études secondaires (avec leurs deux années de philosophie) dans un collège parisien. Rappelons que Racine arrêta lui aussi ses études après ses deux années de philosophie.

En 1642, selon Grimarest, Molière aurait exercé la charge de tapissier ordinaire du roi et suivi la cour de Louis XIII à Narbonne.

Des débuts difficiles

L'Illustre Théâtre

La nouvelle troupe transforme le jeu de paume des Mestayers en théâtre : une scène dans la largeur de la salle (environ 12 mètres), une galerie dans sa longueur (30 mètres), et des loges au-dessus.

À 21 ans, Molière s’engage dans la carrière théâtrale. Le 30 juin 1643, par devant notaire, il s’associe avec les trois Béjart21 (Joseph l’aîné et ses sœurs Madeleine, 25 ans, qui va partager sa carrière et sa vie, et Geneviève, 19 ans) et quelques amis, la plupart « fils de famille » comme lui, en tout six hommes et quatre femmes, pour constituer une nouvelle troupe de comédiens, « l’Illustre Théâtre ». C’est la troisième à Paris après les comédiens de l’Hôtel de Bourgogne et ceux de « la troupe du roi au Marais » (à laquelle Pierre Corneille

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