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Résumé d'un témoignage d'Amadou Hampaté Ba

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Par   •  24 Janvier 2014  •  9 732 Mots (39 Pages)  •  1 442 Vues

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AMADOU HAMPATE BA, UN TEMOIGNAGE

Bintou Sanankoua

Résumé

Amadou Hampaté Ba est une figure majeure de traditionaliste et d’humaniste

africain du XXème siècle. Ce texte, écrit essentiellement à partir de souvenirs

personnels et de conversations directes avec lui et certaines personnes de son

environnement familial, montre le parcours atypique et le combat secret d’un

homme hors du commun, à la recherche de ses racines.

Ecrivain, homme politique et diplomate, chef spirituel et religieux, philosophe,

traditionaliste, le texte montre comment Amadou Hampaté Ba est devenu tout

cela à la fois, comment il a vécu les violences et l’injustice du colonialisme

français et comment il a retrouvé ses racines grâce à la tradition orale. C’est la

tradition orale qui le réconcilie avec lui-même, lui permet de se réinsérer, selon

les normes, dans une société peule d’où l’avaient éjecté les violences des guerres

coloniales. Le texte montre comment ce parcours fait de lui le défenseur acharné

des cultures, traditions et langues africaines qui a su admirablement utiliser la

tribune de l’UNESCO à cet effet.

AMADOU HAMPATE BA, UN TEMOIGNAGE

Ma présentation n’est pas une communication à proprement parler, comme le

souhaitaient les organisateurs, mais plutôt un témoignage. Je témoigne ici en

tant que fille, au sens africain du terme. Je suis arrivée chez A. H. Ba à son

domicile bamakois de Médine en 1958, et je n’en suis jamais pratiquement

partie, malgré une carrière professionnelle et une vie de famille indépendantes à

partir de 1970. Je l’ai côtoyé de très près pendant toutes ces années, vécu avec

lui dans toutes ses résidences, beaucoup discuté avec lui sur des sujets divers.

Pendant mes années de collège, nous étions trois adolescentes chez lui

1auxquelles il s’intéressait particulièrement. Coumba Cissé, qu’il appelait

Napoléon, était la fille de son ami Ousmane Cissé. Forte personnalité, en

rébellion constante contre les conventions traditionnelles, elle trouvait toujours

une oreille attentive et compréhensive auprès de A. H. Ba. Il appelait Gabdo

Thiam, la fille de son frère Sékou Thiam, la reine d’Angleterre. Gabdo Thiam

était très belle et particulièrement choyée par Kadidia que tout le monde appelait

Poulo1

, la mère de A. H. Ba et sa grand’mère, qui lui passait toutes ses caprices.

Il m’appelait moi, la fille de son ami médecin Mamadou Sanankoua, la reine de

Hollande. Je n’ai jamais pensé à lui demander pourquoi. Sur les trois filles qu’il

avait à l’époque, Kadia Ba, l’aînée de tous ses enfants, Fanta Ba et Ami Ba,

seules les deux dernières ont été scolarisées, mais très vite déscolarisées. Il

s’intéressait particulièrement aux filles sous sa tutelle qui partaient à l’école. Il

aimait dire à ses visiteurs non africains qu’il avait des reines chez lui. Je ne sais

toujours pas pourquoi il m’a toujours appelé la reine de Hollande. Un heureux

hasard me donne l’opportunité de parler de lui ici en Hollande. Le fait que je

sois la seule fille de sa maison à faire des études universitaires a sans doute

contribué à faire de moi sa « fille préférée ». Je témoignage ici en tant que telle.

La source de tout ce que je dirai sera tirée de mes conversations avec lui, des

archives en ma possession que j’ai directement obtenues de lui ou d’Hélène2

, ou

des conversations avec mon frère Thierno Ba, son fils marabout, homonyme de

son maître vénéré, Thierno Bokar Saliou Tall. Je pense que ce témoignage de

tradition orale a sa place dans notre workshop.

1

C’est à Bougouni, que les Bamanan ont appelé Kadidia Poulo, en référence à son ethnie peule. Cette

appellation lui restera même après son retour chez elle. Nous l’appellerons dans ce texte indifféremment Kadidia

ou Poulo.

2

Hélène Heckmann que nous appelions à la maison tantie Nouria, était pour nous la femme toubab de A.H.Ba.

Elle habitait 5, rue Impasse Thoréton dans le 15ème

arrondissement à Paris, où il habitait quand il venait en

France. C’est elle qui servait d’interlocuteur à ceux qui s’intéressaient à ses travaux. Il la désigne son légataire

testamentaire pour l’ensemble de sa production intellectuelle. C’est elle qui fait publier à titre posthume

AMKOULLEL, L’ENFANT PEUL, et OUI MON COMMANDANT dont les manuscrits étaient déjà prêts, chez

Actes Sud en 1992 et 1994. Elle contribuera à travers conférences, débats, interviews et Le Cercle des Amis de

A.H.Ba, l’association qu’elle à créée avec d’autres

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