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Martin Nadaud

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Par   •  18 Juin 2022  •  Résumé  •  3 334 Mots (14 Pages)  •  287 Vues

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Martin Nadaud (1815 – 1898)

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http://www.janinetissot.fdaf.org/jt_nadaud.htm

« Quand le bâtiment va tout va ! »

Cette célèbre phrase a été prononcée le 7 mai 1850 à la Chambre des députés par un député de la Creuse, un homme au parcours extraordinaire. En effet, Martin Nadaud en est l’auteur, et malgré le fait que son nom ait été oublié de la majorité des mémoires, il mérite pourtant d’être connu grâce à son évolution incroyable et tout à fait atypique. Martin Nadaud est né le 17 novembre 1815 à La Martinèche d’un père maçon, Léonard Nadaud et de Marie Julien. Il est donc issu d’une famille modeste et fait partie des maçons de la Creuse. Cet homme a pourtant réussi à se hisser en haut de l’échelle sociale en devenant député. Il gardera malgré tout un respect important pour son métier d’origine, d’où le dicton cité au début de cet exposé, et surtout l’amour de son département et c’est pour cette raison qu’il s’est éteint le 28 décembre 1898 dans le village qui l’a vu grandir, La Martinèche.

Mais comment un simple maçon de la Creuse a-t-il pu se hisser en haut de la société et quels sont les aboutissements de son parcours exceptionnel ?

Nous allons donc tout d’abord étudier ses origines, de son enfance dans un milieu classique dans la creuse à son voyage à Paris qui fut un véritable tremplin pour lui, puis nous approfondirons le sujet en examinant son ascension fulgurante qui s’est vite transformé en descente aux enfers et pour terminer nous constaterons que Martin Nadaud a réussi à remonter la pente et à s’inscrire éternellement dans l’histoire politique de la France.

  1. Ses origines

1) Un maçon de la Creuse

Martin Nadaud est donc né le 17 novembre 1815 à la Martinèche. Léonard Nadaud et Marie Julien, ont une petite exploitation agricole mais c’est difficile à faire vivre la famille. Le père est comme les autres hommes, un maçon de la Creuse. Martin a une enfance pauvre et dure comme les campagnards de son âge, il aide aux travaux des champs et garde les moutons. Martin critique les maçons de la Creuse dans son ouvrage Mémoires de Léonard, ancien garçon de maçon. La plupart des paysans creusois sont contraints d'aller travailler à Lyon ou à Paris. Ainsi ils laissent leurs femmes s’occuper des exploitations agricoles, et de ce fait leur vie familiale est restreinte à quelques mois par an, voir à quelques mois toutes les quelques années. Les mariages sont négociés entre les familles lors des retours des émigrants ; les intéressants récits que nous fait Nadaud de ses diverses tentatives de mariage, qui sont rarement aboutis du fait des dettes de sa famille, les fiançailles sont souvent rapides, l'homme repart pour la ville quelques semaines après le mariage. Les femmes jouent donc un rôle essentiel dans l'exploitation des terres, elles les font tourner.  L'alimentation de la famille Nadaud, est sans viande, il dit dans l’un de ses livres " en m'élevant chez nous, ma mère ne nous avait nourri que de soupe, de pain, de tourteaux, de pommes de terre et de bons laitages ». C'est seulement lors de son arrivée à Paris qu’on lui propose de la viande, à l'âge de quinze ans, et malgré l'insistance de son père, il ne parvient pas à avaler le morceau de viande qui fait partie de la ration des maçons, son estomac en a pas l’habitude d’en avoir, et il lui faut plus d'un an pour enfin s’y habituer. La vie des maçons creusois est donc rude et c’est dans ce contexte qu’évolue Martin Nadaud, dans une vie au cœur des problèmes du peuple.

2) L’instruction dû à son père

Martin Nadaud était donc le fils de Léonard Nadaud, un maçon de la Creuse. Dans ce milieu modeste les enfants étaient rarement envoyés à l’école, peu d’entre eux savaient lire et écrire et cela ne les empêchait pas de travailler. Cependant, lors d’un séjour à Paris, son père Léonard Nadaud se rendit compte de l’importance que prenait l’instruction dans leur société et prit la décision d’envoyer Martin Nadaud à l’école. Cette décision ne fut pas partagée par le grand-père et la mère de Martin Nadaud qui pensaient que la place d’un jeune garçon était essentiellement au travail pour nourrir la famille et garder les bêtes. La mère de Martin Nadaud était elle aussi analphabète et ne parlait même pas le français. Mais ce fut son père qui eut le dernier mot et Martin Nadaud apprit à lire et à écrire entre 1825 et 1829 à partir de ces 10 ans. Cette instruction ne fut pas sans peine car le jeune garçon devait cumuler son travail au sein de la famille et son apprentissage. De plus, il a côtoyé plusieurs écoles éloignées de son village dirigées par des groupes de personnes sans qualification particulière.  Un instituteur lui a pourtant marqué l’esprit, monsieur Rioublanc, dans une très bonne école qu’il avait fondée à Pontarion. Grâce à cette instruction, Martin Nadaud fut le premier de sa famille à être alphabétisé. Grâce à ses connaissances il permit même à sa propre femme, une de ses sœurs et deux filles de son village d’avoir accès à une certaine instruction en leur apprenant lui-même à lire.

3) Paris : le tremplin de Martin Nadaud

Martin part à Paris le 26 mars 1830, à l'âge de 14 ans, avec son père, en étant maçon de la Creuse comme lui. Il découvre alors les difficiles conditions de travail des maçons, ils ont des journées de 12 à 13 heures de travail, les travaux sur les échafaudages sont très dangereux, Martin lui-même à plusieurs accidents notamment, lors d'une chute sur un chantier, il se brise les deux bras ; ils font face à la malnutrition et aux logements insalubres. Il y a évidemment d’autres conditions tout autant difficiles à surmonter. La première expérience de 1' ex-paysan creusois en ville, c'est le voyage, qui est très dur pour les plus jeunes, Martin Nadaud le fait à l’âge de 15ans. En effet, le voyage se fait à pied de la Creuse jusqu'à Orléans, avec des étapes de soixante kilomètres par jour. Les émigrants sont trente par chambre, dans des lits dont les draps sont changés deux fois par an. Dans sa chambre, il rapporte que "il y avait six lits et douze locataires. On y était tellement entassé les uns sur les autres qu'il ne restait qu'un passage de cinquante centimètres, pour servir de couloir le long de cette chambre » et il dit aussi « Le seul cabinet d'aisance qu'il y eut dans la maison, à l'usage de plus de 60 personnes, se trouvait sur notre carré, et j’avoue qu'il n'était pas facile d'y pénétrer bien qu'il y eut de chaque côté de la lunette pierres sur pierres". À 19 ans, il est chef d'atelier. Il intègre la Société des Droits de l'Homme. C’est une association républicaine qui défend la souveraineté populaire, importante sous la monarchie de juillet de 1830 à 1848. Elle est formée en 1830 et est développée en 1832, après la disparition de la « Société des amis du peuple ». A Paris, on compte 3000 membres pour 170 sections, cela reprend le modèle de la « Charbonnerie ». La Société des droits de l’Homme, dispose d’une presse la « Tribune des départements », tenu par Armand Marrast. Les idées proposées sont d’extrême gauche.

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