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Jules Verne

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Par   •  29 Septembre 2022  •  Résumé  •  2 936 Mots (12 Pages)  •  256 Vues

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Jules Verne et son œuvre

Quelle curiosité ne nous attire pas vers la personnalité unique de cet écrivain dont l’imagination a pressenti tant de découvertes scientifiques et tenu sous son charme des générations d’écoliers! Il semble que, pour avoir pu décrire avec tant d’ampleur et de précision à la fois la multitude de paysages terrestres et aériens, Jules Verne les ait fouillés de son regard et, inlassablement, soit allé leur demander leur secret.

On le voit, navigateur éternel, parcourant ces mers dont il connait les formes diverses, les courants et les sillons, la végétation somptueuse et la faune étrange. On le voit, pionnier audacieux, se lançant au cœur des continents inexplorés et relevant lui-même les traces de terres inconnues. On le voit enfin, chercheur aventureux, s’élancer vers les modes aériens et violer le silence des étendues stellaires.

Si modeste qu’elle a été, la vie de Jules Verne, parce qu’elle porte la marque d’un travail inlassable, d’une curiosité féconde, conserve un caractère de beauté que nulle affabulation ne saurait contrebalancer. Et puis, elle présente l’avantage de ramener à sa patrie véritable : la France, ce grand esprit inventif qui par mille traits, se révèle lui appartenir.

Jules Verne est de bonne et pure souche française. Descendant d’une famille de bourgeois de Nantes, il a pu écrire lui-même : Quand je remonte l’échelle de mes ancêtres, j’y vois des militaires, des magistrats, des avocats et des marins. Brillant élève du collège de Nantes, licencié en droit à vingt un ans, il était orienté lui-même, par ses parents, vers la carrière d’avocat. Destinée bien sédentaire, si l’on songe aux mirages enchanteurs qui, déjà, devaient habiter son esprit. Car il n’était pas sans avoir ressenti l’attrait de la mer si proche et des grands navires qui venaient mouiller en plein fleuve sous les fenêtres mêmes de sa maison.

Le spectacle, - il l’a dit lui-même, - était splendide et c’est là que, plus tard, il aimait amarrer, parmi la forêt des mâts, son petit navire de plaisance : le Saint-Michel. Le théâtre d’abord le tenta, comme tous ceux à qui la vie apparait sous sa forme active. Secrétaire de Perrin, le directeur de l’Opéra-Comique, il collabora en même temps à la revue : le Musée des familles. Puis, en 1854, il entra chez un financier et se lança dans la vie des affaires, celle qui apprend à l’homme les réalités concrètes et lui donne le goût du risque. Son charme personnel, ses qualités d’esprit lui permirent de s’entourer d’un groupe d’amis choisis : musiciens, littérateurs, artistes, parmi lesquels les deux Dumas. Travaillant avec le fils, il écrivit en collaboration une pièce en un acte : Pailles rompues, qui fut représentée au Théâtre Historique, puis, avec Michel Carré, des livrets d’opéra. Mais au même moment, seul et comme en secret, il cherchait ses premières études de géographie descriptive et d’histoire des voyages, qui devaient l’amener à écrire ce livre précis et scientifique : La découverte de la terre. Mis en rapport avec l’éditeur Hetzel, qui revenait d’un exil de huit années à Bruxelles, il lui soumit son projet. Ces deux esprits pénétrer du même désir de renouveler la littérature pour la jeunesse, se comprirent aussitôt. Grâce à la fusion de leurs efforts, la voie de l’un était trouvée, la fortune de l’autre était faite. Ils conclurent un traité pour vingt ans qui, en fait, dura quarante-et-un ans, c’est-à-dire jusqu’à la mort de Jules Verne.

Quel était le plan qu’il avait soumis à Hetzel? Tout simplement celui de son premier livre de Voyages extraordinaires : Cinq semaines en ballon (1863), dont le thème était entièrement neuf, vraisemblable et fantaisiste tout ensemble, devait redonner aux Français le goût du roman d’aventures qui, sous sa forme supérieure, est fécond entre tous. Sans connaître encore le succès qui devait accueillir son livre. Jules Verne en eut comme la sûre intuition. Délaissant les finances, il put dire alors à ses amis : Mes enfants, je crois que je vais vous quitter. Je viens de faire un roman d’une forme nouvelle ; une idée à moi. S’il réussit, ce sera, j’en suis certain, un filon ouvert. Dès lors, son choix est fait et sa vie fixée. Pour renouveler ses matériaux et nourrir en lui la faculté inventive, il va, comme il le dit, suivre à par furtifs les découvertes de la science.

Le labeur énorme de Jules Verne

Labeur énorme, car, pour lui, c’est la totalité des sciences qu’il faut aborder et fouiller jusqu’en leurs résultats extrêmes. De leurs certitudes, il faut déduire les découvertes futures, les tentatives prochaines de l’homme pour maîtriser la matière et inspecter jusqu’en ses confins de l’univers. Tâche exaltante, parce qu’elle ne voit pas la recherche de l’homme sous ses aspects fixés, mais dans ses rapports avec l’action. Ce qu’il veut placer devant les esprits, c’est la science en mouvement, appliquant ses principes à des choses réalisées et tentant par elles d’étendre l’empire de l’homme.

Pour obtenir les effets voulus, la tâche était double. Il fallait étendre sans cesse son savoir et il fallait sans cesse développer en soi le sens visionnaire. C’est là que réside toute l’originalité de Jules Verne et sa grandeur. Par la sûreté de ses connaissances, il pose sur les hardiesses de ses inventions l’argument du possible ; par la vigueur de son imagination, il entraîne les esprits jusqu’à ces domaines sans fin de l’utopie où l’homme, libéré des lois de la nature, construit à sa fantaisie des mondes nouveaux. Or, c’est par la méditation et non par l’activité dévorante que Jules Verne a pu réaliser son immense projet de transporter tout le réel et tout le connu dans l’imaginaire et le vraisemblable. Dès l’instant où il sentit qu’il avait trouvé sa voie véritable, il organisa son existence de façon à la rendre au maximum productive. Retiré à Amiens, dans une charmante maison, aux côtés de sa femme et de ses enfants, il s’adonna entièrement au travail, ne coupant son labeur que par des excursions en mer, d’ailleurs brèves et peu périlleuses. Tout au plus visita-t-il, en 1861, la Scandinavie, en 1867, l’Amérique du Nord; en 1885, l’Adriatique et une partie de l’Italie.

La Grande auberge du tour du monde

Malgré cette vie retirée et laborieuse, Jules Verne resta éminemment sociale. Nulle ne vint à lui qui n’eût à se louer de la simplicité de ses manières et de sa franche hospitalité. A deux reprises même, il offrit à la société d’Amiens des bals masqués plein d’imprévu et d’entrain. Pour l’un d’eux, il avait fait imprimer un programme conviant à la Grande auberge du tour du monde tenue par M. et Mme Jules Verne. Il y parut en costume de maître d’hôtel, afin de répondre à l’invitation qu’il avait faite d’offrir gratuitement à manger, à boire et à danser. Dans cette vie si unie et si remplie par le travail et le succès, un seul incident douloureux se révèle. En 1886, son neveu atteint de folie, tira contre lui deux balles de revolver dont l’une atteignit à la jambe et lui rendit depuis la marche difficile. Il s’éteignit en 1905, en pleine gloire, ayant vu ses romans traduits dans toutes les langues et goûtés par la jeunesse du monde entier. Jules Verne nous a livré lui-même le secret de sa recherche passionnée, de son goût pour cette science à qui nul ne peut imposer de limites. Quoi que j’invente, disait-il, quoi que je fasse, je serai toujours au-dessous de la vérité. Il viendra toujours un moment où les créations de la science dépasseront celles de l’imagination. Tentative grandiose, qui visait à parcourir le cycle de toutes les découvertes, à les mettre en action, à les pousser jusqu’à leurs extrêmes conséquences, en imaginant le bouleversement que de telles transformations pourraient amener dans l’histoire de l’humanité. Car, s’il voit en mouvement tout ce que la science a instauré, Jules Verne considère du même regard, porté à l’infini, la série des peuples qui se partagent les continents et, cherchant le cadre qui convient à de tels faits et à des visions si étendues, c’est la terre elle-même dans son universalité qu’il choisit. Ainsi, ouvrant l’essor à l’imagination, c’est l’espace, l’étendue, l’infini qu’il offre à ses voyages. On circule avec lui à travers l’univers connu, sans laisser borner son horizon par les frontières qui marquent les limites du possible. Ses héros marchent ou naviguent au milieu d’un panorama immense et divers, et, à leur suite, nous explorons les diverses contrées du globe. Dans les frères Kip, c’est la Tasmanie qui nous est décrite; dans La Jangada, le fleuve Amazone et ses forêts éblouissantes; dans La maison à vapeur, l’Inde et ses secrets millénaires; dans Michel Strogoff, cette longue suite de steppes et de contrées glacées que, plus tard, le Transsibérien devait rendre accessible. Dans Le tour du monde en 80 jours, c’est la terre entière en sa rotondité et telle que la parcourent les grandes voies ferrées et les lignes de navigation. Dans Cinq semaines en ballon, c’est toute l’Afrique, celle où périrent tant d’explorateurs intrépides et dont tous les secrets n’avaient pas encore été livrés. Dans De la terre à la lune, c’est au-delà de notre globe, dans les zones infinies de l’espace qui mènent à la planète morte que se lancent les hardis explorateurs aériens. Dans Vingt mille lieues sous les mers, nous nous enfonçons avec le Nautilus, dans l’abîme insondable des océans où s’anime et se multiplie une vie intense et multiforme.

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