LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Jean Guitton

Mémoire : Jean Guitton. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Février 2015  •  958 Mots (4 Pages)  •  912 Vues

Page 1 sur 4

Jean Guitton naît au sein d'une famille catholique de la bourgeoisie stéphanoise : catholique traditionnel du côté paternel, et catholique humaniste du côté maternel1, son grand-père maternel faisant preuve d'agnosticisme. Cette diversité dans les expressions de la foi marque l'originalité de sa pensée. Son frère, Henri Guitton (1904-1992), devint un économiste très réputé. Il est le cousin du poète Jean Desthieux.

Élève au Lycée de Saint-Étienne, il y fait de brillantes études qui le mènent à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm (promotion 1920). En 1921, il rencontre Jacques Chevalier qui fut pour lui son premier maître2, il lui fit découvrir le Père Pouget, Lord Halifax. Jacques Chevalier le convint au bout d'un an de quitter la section des lettres pour la philosophie. Il y obtient alors l'agrégation de philosophie en 1923 et devient docteur ès lettres en 1933. Il obtient l'une de ses premières affectations au lycée Théodore-de-Banville à Moulins (Allier) ; Jean Guitton avait de solides racines bourbonnaises (à Saint-Pourçain-sur-Sioule). Sa thèse porte sur Le Temps et l'éternité chez Plotin et saint Augustin. Il enseigne au lycée pendant plusieurs années avant d'être nommé à l'université de Montpellier en 1937.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il est prisonnier de guerre à l'Oflag IV-D (Elsterhorst). La captivité est pour lui l'occasion d'écrire et de publier un essai métaphysique et politique sur l'identité française : Fondements de la communauté française3. Dans cet ouvrage, préfacé par le maréchal Pétain à qui est dédié le texte, Jean Guitton propose de redonner à la « France nouvelle » qu'il pense voir naître depuis la Défaite, une « mystique » (II, 3) qui réussirait la synthèse du meilleur de l'Ancien Régime et de la Révolution française4. Son Journal de captivité 1942-19435 se fait aussi l'écho de ses préoccupations politiques : il y raconte, entre autres choses, son engagement dans le « Cercle Pétain » du camp, où il donne des conférences et organise des rencontres entre officiers français et allemands6. Plusieurs pages du Journal sont publiées, dès le 7 mars 1943, dans l'hebdomadaire pétainiste Demain, dont la mission était de rassembler les catholiques de tous bords autour du maréchal Pétain7. La publication du Journal lui vaut une condamnation devant un tribunal pour « intelligence avec l'ennemi et aide à la propagande allemande » 8. Le jugement a été cassé par le Conseil d'État en 1948 ou 1949 9.

Pendant sa période de détention, Jean Guitton organise des cours sur la pensée de Bergson, dont nul n'ignorait qu'il était juif10. « Il va sans dire que mon enseignement était particulièrement écouté par les officiers allemands. Le sonderführer était venu me dissuader de poursuivre ce cours dangereux pour moi10. » Après que l'ambassadeur allemand à Paris, Abetz, lui eut donné une autorisation exceptionnelle de libération à cause de sa limite d'âge[réf. à confirmer], ce même Abetz expliqua ensuite que sa libération était impossible car il avait fait en captivité des cours sur le juif Bergson. Guitton, toutefois, demeura positif : « Il m'arriva souvent de me dire avec satisfaction que je souffrais pour Israël. »10

Ami

...

Télécharger au format  txt (6.1 Kb)   pdf (85.9 Kb)   docx (10.6 Kb)  
Voir 3 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com