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Biographie de Mikhaïl Lomonossov.

Analyse sectorielle : Biographie de Mikhaïl Lomonossov.. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Décembre 2013  •  Analyse sectorielle  •  2 151 Mots (9 Pages)  •  791 Vues

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onossov est précocément attiré par l'étude. Il lit beaucoup, d'abord des livres religieux, puis des ouvrages plus généraux comme La Grammaire slave de de Smotriski ou L'Arithmétique de Léonti Magnitski, qui devient son livre préféré2.

« Mon père était un homme de cœur, mais il était très ignorant ; méchante et envieuse, ma belle-mère s'employait à le monter contre moi en lui disant que mes lectures étaient un prétexte pour ne rien faire. C'est pourquoi j'étais souvent obligé de me cacher pour lire et étudier, en me réfugiant dans des endroits isolés et déserts où je souffrais du froid et de la faim… »

— Mikhaïl Lomonossov, Lettre à Ivan Chouvalov du 31 mai 17533.

En décembre 1730, Mikhaïl, âgé de 19 ans, quitte de son village natal et se rend à pied à Moscou en suivant un chargement de poisson fumé4. Il arrive en janvier 17315 et parvient à s’inscrire à l’Académie slavo-gréco-latine en se faisant passer pour un fils d'un noble de Kholmogory (les paysans n’avaient pas accès aux études). Il y étudie le latin, le slavon, la versification, la rhétorique, la philosophie et la théologie. De plus, il apprend seul le grec ancien et peut lire les auteurs de l'Antiquité dans la langue originale. Malgré des conditions matérielles extrêmement difficiles (il ne reçoit pratiquement aucun soutien financier de son père), et les moqueries de ses camarades de classe beaucoup plus jeune que lui, il réussit en cinq ans le cursus des études, qui en demande habituellement huit.

« D'une part, mon père, qui n'avait pas d'autres enfants, disait que, fils unique, j'avais abandonné les biens qu'il avait amassés pour moi en peinant dur et qu'après sa mort ils seraient dilapidés par des étrangers. D'autre part, une pauvreté inouïe, avec une bourse d'un altyneN 2 par jour, il était impossible de dépenser plus d'un demi-kopeck pour le pain, un autre demi pour le kvas et le reste pour le papier, les chaussures et autres besoins… Et puis les écoliers, les petits enfants qui criaient : « Regardez cette grande bête de vingt ans qui est venue pour apprendre le latin…». »

— Mikhaïl Lomonossov6.

À la fin des ses études à l'Académie slavo-gréco-latine, le Sénat remarque ses brillants résultats et l'envoie avec douze de ses condisciples à l'Académie des science de Saint-Pétersbourg, précisément à un moment où l'étudiant commence à douter de l'utilité de ses efforts. Mais le séjour dans la « capitale du Nord » est de courte durée, à peine sept mois. Une bourse d’étude est offerte à trois étudiants de l'Académie pour aller étudier la métallurgie et la science moderne en Allemagne. Parmi les élus, Lomonossov.

Dans les universités allemandes[modifier | modifier le code]

Marbourg[modifier | modifier le code]

Le 19 septembre 1736, les trois boursiers embarquent à Kronstadt, ils arrivent à Marbourg le 3 novembre 17367. Ils s'inscrivent à l'université de Marbourg. Lomonossov loge chez le vice-directeur de l'université, le professeur Christian WolffN 3, dont il suit assidûment les cours de philosophie. Il étudie également les mathématiques et les sciences physiques et la chimie, une science encore rudimentaire à l'époque, auprès du professeur Druysing, qui ne tarit pas d'éloges à son endroit.

« Jeune homme très doué, Mikhaïll Lomonossov, dès son arrivée à Marbourg, a fréquenté régulièrement mes cours de mathématiques, de philosophie et surtout ceux de physique et cherche toujours passionnément à approfondir ses connaissances. Je ne doute pas, s'il poursuit ses études avec la même application, qu'il pourra, avec le temps, être utile à son pays, ce que je souhaite de mon cœur. »

— Druysing, Lettre au baron Korff8.

En quelques mois, le jeune homme apprend également l'allemand et le français.

Freiberg[modifier | modifier le code]

De juillet 1739 à mai 1740, Lomonossov est inscrit à l'École des mines de Freiberg, en Saxe, pour y étudier la métallurgie. Il suit les cours de Johann Friedrich Henckel (de), un praticien de la vieille école qui n'hésite pas à proclamer : « l'alchimie est la chimie par excellence9 ». Les rapports avec Henckel ne sont pas bons : apparemment par cupidité, celui-ci renâcle à verser leur bourses aux trois étudiants qui ont, semble-t-il, laissé quelques dettes à Marbourg. Cependant, Lomonossov se consacre de plus en plus à la littérature et s'intéresse beaucoup à la versification. Sous l’influence de la poésie allemande, il conclut que le développement de la littérature russe est impossible sans réforme de la langue et des règles de versification. En 1739, sur les conseils de W. Junker, professeur de philosophie politique et morale à Freiberg, il écrit ses Lettres sur les règles de la versification russe accompagnées d’un exemple : Ode sur la victoire sur les Turcs et les Tatars et sur la prise de Khotine, qu'il dédie à l'impératrice Anna Ivanovna. Les deux textes font une grande impression auprès de l'Académie10. Fondant sa métrique sur le principe syllabo-tonique (au lieu de l'ancienne prosodie syllabique), l'auteur affirme que le vers peut être binaire ou tertiaire, dont le dactyle. Il mélange rimes masculines et rimes féminines.

Junker fait aussi part à l'étudiant russe de ses résultats sur le traitement du sel, la fabrication de la faïence, de la porcelaine et de la verrerie10.

Au printemps 1740, la querelle avec son professeur s'envenimant, Lomonossov cesse de suivre les cours et quitte Freiberg sans en prévenir l'Académie de Pétersbourg9. Le retour en Russie s'avère compliqué, car Lomonossov est sans le sou. Ses tentatives de contacter l'ambassadeur de Russie à Leipzig et Kassel échouent. L'ancien étudiant tente alors vainement de rejoindre Arkhangelsk par bateau au départ de Rotterdam et de La Haye. Suit une mésaventure digne du Candide11 de Voltaire : alors qu'il retourne à Marbourg, Lomonossov entre en contact avec des soldats du roi de Prusse en Westphalie. Ceux-ci le saoûlent et l'enrôlent dans l'armée prussienne : Lomonossov est envoyé à la forteresse de Wesel. Il parvient cependant à s'évader et revient à Marbourg. Il se décide à redonner signe de vie à l'Académie, qui lui fournit alors l'argent pour rentrer en Russie.

Durant son séjour, Lomonossov a fait la connaissance

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