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Biographie de Guy de Maupassant

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Par   •  8 Février 2015  •  3 243 Mots (13 Pages)  •  781 Vues

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bio de maupassant

La famille Maupassant, venue de Lorraine, s’est installée en Seine-Inférieure (aujourd'hui Seine-Maritime) au milieu du xixe siècle. Le père de Guy, Gustave de Maupassant (né Maupassant. Il a obtenu par décision du tribunal civil de Rouen, le 9 juillet 1846 le droit à la particule3), homme volage, a épousé en 1846 Laure Le Poittevin, une demoiselle de la bonne bourgeoisie. Avec son frère Alfred, elle est l’amie de Gustave Flaubert, le fils d’un chirurgien de Rouen, qui devait exercer une certaine influence sur la vie de son fils. Elle fut une femme d’une culture littéraire peu commune, aimant beaucoup les classiques, particulièrement Shakespeare. En 1854, la famille s’installe au château Blanc de Grainville-Ymauville, près du Havre. En 1856 naît Hervé, le frère cadet de Guy. En 1859, Gustave de Maupassant trouve un emploi à la banque Stolz à Paris, Guy est scolarisé au lycée impérial Napoléon (lycée Henri-IV). Séparée de son mari volage en décembre 1860, Laure s'installe avec ses deux fils à Étretat (elle survivra à ses deux fils, comme leur père).

Guy passe le reste de son enfance dans la maison « Les Verguies », une grande bâtisse du xviiie siècle à Étretat - que Laure sur les conseils de son frère, Alfred Le Poittevin, a acquise avant son mariage4 - où, entre mer et campagne, il grandit dans l’amour de la nature et des sports en plein air ; il va pêcher avec les pêcheurs de la côte et parle patois avec les paysans. Il est profondément attaché à sa mère.

À treize ans, il est pensionnaire de l'Institution ecclésiastique d'Yvetot, selon le souhait de sa mère. C’est en ces lieux qu’il commence à versifier. De sa première éducation catholique, il conservera une hostilité marquée envers la religion ; il finira par se faire renvoyer. Il est alors inscrit au lycée de Rouen, où il se montre bon élève, s’adonnant à la poésie et participant beaucoup aux pièces de théâtre. À cette époque, il côtoie Louis Bouilhet et surtout Gustave Flaubert, dont il devient le disciple. En 1868 en vacances à Étretat, il sauve de la noyade le poète anglais décadent Charles Algernon Swinburne qui l'invite à dîner en remerciement pour son courage. Il voit à cette occasion une main coupée (il en tirera la nouvelle La Main d'écorché). Bachelier des lettres en 1869, il part étudier le droit à Paris sur le conseil de sa mère et de Flaubert. La guerre qui s'annonce va contrarier ces plans.

En 1870, il s’enrôle comme volontaire lors de la guerre franco-prussienne. Affecté d’abord dans les services d’intendance puis dans l’artillerie, il participe à la retraite des armées normandes devant l’avancée allemande. Après la guerre, il paie un remplaçant pour achever à sa place son service militaire5 et quitte la Normandie pour s'installer durablement à Paris.

À Paris, Guy de Maupassant passe dix années comme commis d’abord au ministère de la Marine 6 puis au ministère de l’Instruction publique où il est transféré en 1878 grâce à Flaubert ; il y restera jusqu'en 1882. Le soir, il travaille d'arrache-pied à ses travaux littéraires. En février 1875, il publie son premier conte, La Main écorchée, sous le pseudonyme de Joseph Prunier, dans L'Almanach lorrain de Pont-à-Mousson et Le Bulletin Français publie le 10 mars 1876, sous la signature de Guy de Valmont son conte En canot7. Fin janvier 1877, le romancier russe Tourgueniev le rencontre et le trouve tout décati. Le diagnostic tombe : syphilis. Cette maladie — il en mourra — ne cessera d'empoisonner l'existence du jeune homme, même s'il s'en gausse alors :

« J'ai la vérole ! enfin la vraie, pas la misérable chaude-pisse, pas l'ecclésiastique christalline, pas les bourgeoises crêtes de coq, les légumineux choux-fleurs, non, non, la grande vérole, celle dont est mort François Ier. Et j'en suis fier, malheur, et je méprise par-dessus tout les bourgeois. Alléluia, j'ai la vérole, par conséquent, je n'ai plus peur de l'attraper ! ... »

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Pendant huit ans, de 1872 à 1880, sa distraction est le canotage sur la Seine, toujours en galante compagnie, le dimanche, et pendant les vacances. Il va à Bezons, Argenteuil, Sartrouville, Chatou, Bougival et le plus souvent se rend à l’auberge Poulin à Bezons, à la Maison Fournaise à Chatou et à La Grenouillère, un radeau-établissement de bains située face à Croissy-sur-Seine9,10. Une autre activité de Maupassant est la chasse : il ne manquera que rarement « l'ouverture », dosant la poudre de ses cartouches et sélectionnant ses chiens d'arrêt. L'activité cynégétique de l'auteur est surtout présente dans l'imaginaire des contes, et les métaphores relatives au « beau sexe » tenant le rôle de « gibier » abondent11.

Flaubert le prend sous sa protection et devient pour lui une sorte de mentor littéraire, guidant ses débuts dans le journalisme et la littérature. Le 31 mai 1877, dans l'atelier du peintre Becker, dans le VIe arrondissement, en présence de Flaubert - la princesse Mathilde voulait venir à tout prix, masquée... L'ermite de Croisset l'en dissuada - et d'Edmond de Goncourt, Maupassant et ses amis organisent une seconde représentation de la pièce À la feuille de rose, maison turque12. Au mois d'août de la même année, le jeune Maupassant suit une cure à Loèche dans le Valais suisse : Flaubert à cette occasion rapporte à Tourgueniev : « Aucune nouvelle des amis, sauf le jeune Guy. Il m'a écrit récemment qu'en trois jours il avait tiré dix-neuf coups ! C'est beau ! Mais j'ai peur qu'il ne finisse par s'en aller en sperme... »13 Flaubert cependant ne craint pas de le rappeler à l'ordre, comme en témoigne cette lettre du 15 août 1878 : « Il faut, entendez-vous, jeune homme, il faut travailler plus que cela. J'arrive à vous soupçonner d'être légèrement caleux. Trop de putains ! trop de canotage ! trop d'exercice ! oui, monsieur ! Le civilisé n'a pas tant besoin de locomotion que prétendent les médecins. Vous êtes né pour faire des vers, faites-en ! "Tout le reste est vain" à commencer par vos plaisirs et votre santé ; foutez-vous cela dans la boule »14,15. Chez Flaubert, outre Tourgueniev, il rencontre Émile Zola, ainsi que de nombreux écrivains appartenant aux écoles naturalistes et réalistes. Il écrit beaucoup de vers et de courtes pièces. Il commence aussi à fournir des articles à plusieurs journaux importants comme Le Figaro, Gil Blas, Le Gaulois et L'Écho

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