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Biographie de Cicéron

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Par   •  3 Mai 2013  •  Cours  •  2 283 Mots (10 Pages)  •  1 166 Vues

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Cicéron

(3 Janvier 106 av JC- 7 décembre 43 av JC)

Marcus Tullius (Cicéron) naît en 106 av. J.-C., dans le municipe d’Arpinum (à 110 km au sud-est de Rome). Sa mère se prénommait Helvia. Il est d’une famille d’origine plébéienne élevée au rang de la classe des chevaliers (equites).

Son cognomen, Cicero, peut être traduit par « pois chiche, verrue ». Ce cognomen lui viendrait d’un de ses ancêtres dont le bout du nez aurait eu la forme du pois chiche ou qui aurait été marchand de pois chiches

Cicéron est envoyé à Rome pour étudier le droit ; il a les plus célèbres professeurs de l’époque. Ces études de droit vont s’accompagner d’une solide philosophique, auprès de l’académicien Philon de Larissa et auprès du stoïcien Diodote. A Rome, il suit des cours d’éloquence.

Comme tous les jeunes citoyens romains, Cicéron fait son service militaire à 17 ans : il se trouve sous les ordres de Pompeius Strabo, c’est sans doute à cette époque qu’il fait la connaissance de Pompée.

Démobilisé à la fin du conflit en 81 av. J.-C., il revient à ses études de droit.

Cicéron fait un début remarqué comme avocat en 81 av. J.-C. avec le Pro Quinctio (discours sur un problème de succession). En 80 av. J.-C., il prononce le Pro Roscio Amerino ; il s’attaque à un affranchi du dictateur romain Sylla, se sentant soutenu par la nobilitas. L’orateur s’impose et gagne le procès mais juge plus prudent de s'éloigner quelque temps de Rome.

C'est pourquoi il s'en va poursuivre sa formation en Grèce, de 79 à 77 av. J.-C. Il y apprendra des techniques d’éloquences plus sobres.

C’est également à Athènes qu’il se lie d’amitié avec Atticus, qui restera l'un de ses principaux correspondants épistolaires.

À la fin de cette période de formation, tant oratoire qu’intellectuelle et philosophique car il rencontrera les maîtres de la philosophie, Cicéron revient à Rome. Il y épouse Terentia, qui lui donne une fille, Tullia, et un fils, Marcus..

Les débuts en politique

Ayant atteint l'âge minimum légal de 30 ans pour postuler aux magistratures, Cicéron se lance dans la carrière politique.

En 76 av.J.-C. il entame le cursus honorum en étant élu questeur (magistrat chargé de l’administration financière). Il exerce ses fonctions à Lilybée en Sicile occidentale, et cela lui ouvre l'admission au Sénat.

Il acquiert sa célébrité en août 70 av.J.-C. en défendant les Siciliens dans leur procès contre Verres, ancien propréteur de Sicile qui est impliqué dans des affaires de corruption, et qui a mis en place un système de pillage d’œuvres d’art. Tandis que Verres tente, en achetant les électeurs, de faire échouer la candidature de Cicéron à l'édilité, ce dernier recueille de nombreuses preuves en Sicile et sera élu édile.

L’accusation contre Verres portée par Cicéron est si forte et si bien menée avec des témoins à charge que Verrès, s’exile à Marseille immédiatement après le premier discours (l'actio prima). En s’en prenant à Verres, Cicéron prenait parti contre la noblesse qui soutenait Verres.

Cicéron fait publier l’ensemble des discours qu’il a prévus (les Verrines), afin d’établir sa réputation d’avocat engagé contre la corruption.

Après cet événement qui marque véritablement son entrée dans la vie judiciaire et politique, Cicéron suit les étapes du cursus honorum..

Il devient préteur en 67 av.J.-C. : il défend cette année-là le projet de loi du tribun de la plèbe Manilius, qui propose de nommer Pompée commandant en chef des opérations d’Orient, contre Mithridate VI. Lors de son discours De lege Manilia il prend de la distance par rapport au parti conservateur des optimates, qui sont opposés à ce projet.

Dès cette époque, il songe à incarner une troisième voie en politique, celle des viri boni (« hommes de bien »), entre le conservatisme des optimates et le « réformisme » de plus en plus radical des populares

A partir de 66 av.J.-C, .l’émergence de personnalités comme César ou Catilina dans le camp des populares, qui prônent des réformes radicales, conduit Cicéron à se rapprocher des optimates.

Le consulat

Désormais proche du parti conservateur, Cicéron est élu pour l'année 63 av. J.-C. consul contre Catilina.

Catilina, ayant de nouveau échoué aux élections consulaires en octobre 63 av. J.-C., prépare un coup d'État, dont Cicéron est informé par des fuites. Le 8 novembre, il apostrophe violemment Catilina en pleine session du Sénat.

Découvert, Catilina quitte Rome pour préparer une insurrection en Étrurie, confiant à ses complices l'exécution du coup d'État à Rome

Le Sénat confia a Cicéron la mission de défendre la République.

Cicéron informe et rassure la foule romaine en prononçant son deuxième Catilinaire, et promet l’amnistie à ceux qui abandonneront leurs projets criminels. Puis il parvient à faire voter par le Sénat romain un senatus consultum ultimum (procédure exceptionnelle votée lors de crises graves, et qui donne notamment à son(ses) bénéficiaire(s) le droit de lever une armée, de faire la guerre, de contenir par tous les moyens alliés et concitoyens, d'avoir au-dedans et au-dehors l'autorité suprême, militaire et civile.

Mais un scandale politique vient compliquer la crise : le consul désigné pour 62 av. J.-C., Lucius Licinius Murena, est accusé par son concurrent malheureux Servius Sulpicius Rufus d’avoir acheté les électeurs. Pour Cicéron, il est hors de question dans un tel contexte d’annuler l’élection et d’en organiser de nouvelles. Il assure donc la défense de Murena (pro Murena) et le fait relaxer, malgré une probable culpabilité.

Pendant ce temps, les conjurés restés à Rome s’organisent et recrutent des complices. Ils contactent des délégués allobroges, promettant de faire droit à leurs plaintes fiscales s’ils suscitent une révolte en Gaule narbonnaise. Les délégués, méfiants, avertissent les sénateurs. Cicéron leur suggère d’exiger des conjurés des engagements écrits, qu’ils obtiennent. Ayant récupéré ces preuves matérielles indiscutables, Cicéron confond publiquement cinq conjurés.

Après débat au Sénat (quatrième Catilinaire), il les fait exécuter sans jugement public. Catilina est tué peu après avec ses partisans dans une bataille à Pistoia.

Cicéron avait ainsi sauvé l’état et la république. Le titre de Pater patriae (père de la patrie) lui fut décerné et cela fut un motif de gloire pour lui.

L’exil

Après le coup d’éclat de l’affaire Catilina, la carrière politique de Cicéron se poursuit en demi-teinte, en retrait d’une vie politique dominée par les ambitieux et les démagogues.

En 60 av JC, Pompée, Crassus et César s’allient pour partager le pouvoir dans la république romaine. Cicéron s’opposera à eux.

En 58 av. J.-C., ses ennemis politiques et notamment Clodius le font exiler en Théssalie pour avoir fait exécuter sans jugement les complices de Catilina. Sa maison sur le Palatin sera détruite par Clodius.

À Rome, ses amis tentent d'organiser un vote annulant la loi de Clodius. Mais Clodius s'oppose à toutes les tentatives légales grâce aux vetos des tribuns, puis avec ses bandes armées. Le nouveau tribun de la plèbe Titus Annius Milon, partisan de Cicéron, forme à son tour des bandes ; les affrontements se multiplient. Pour avoir l'avantage du nombre, Pompée fait venir en masse à Rome des citoyens de villes italiennes, et obtient le 4 août 57 av. J.-C. un vote annulant l'exil de Cicéron.

Le retour

Cet exil affecta Cicéron particulièrement et il crut sa carrière terminée mais il peut revenir triomphalement à Rome début septembre 57 av. J.-C.. Il reprend aussitôt l’activité judiciaire et défend avec succès Publius Sestius (Pro Sestio), puis Caelius (pro Caelio), impliqués dans les émeutes qui opposent désormais les bandes armées de Milon à celles de Clodius. Par son discours de retour au Sénat (Post Reditum in Senatu), il obtient que l’État l’indemnise pour la destruction de ses biens.

Les luttes politiques dégénèrent en affrontements violents entre groupes partisans des populares et des optimates, empêchant la tenue normale des élections. Clodius est tué début 52 av. J.-C. dans l'une de ces rencontres. Cicéron prend la défense du meurtrier, Milon. Mais la tension est telle lors du procès que Cicéron, apeuré, ne peut plaider efficacement et perd la cause. Milon s'exile à Marseille. Cicéron publiera néanmoins la défense prévue dans son fameux Pro Milone.

Entre 56 et 52 avant JC, il composera de nombreuses œuvres de réflexion sur la formation de l’orateur et de l’art oratoire ainsi que des ouvrages politiques ( De Oratore, De Republica, De legibus).

Un nouveau départ

En 51 av JC, Cicéron obtient un mandat de proconsul en Cilicie, petite province romaine d’Asie mineure. Selon Plutarque, Cicéron gouverne avec intégrité. Lors de son mandat, Cicéron doit affronter une révolte dans les Monts Amanus proches de la Syrie. Il lève des troupes et nomme légat son frère, qui a acquis l'expérience de l'action militaire lors de la guerre des Gaules. Après deux mois de siège de la cité de Pindenissus, foyer de l'insurrection, les insurgés capitulent. Pour ce fait d'armes, Cicéron est salué imperator par ses soldats, et songe à demander à son retour la célébration du triomphe.

Un nouveau retour sans politique

À son retour à Rome en 50 av. J.-C., une crise politique oppose César à Pompée et aux conservateurs du Sénat. Cicéron prend le parti de Pompée, tout en essayant d'élaborer un compromis acceptable par César, sans succès. Cicéron traverse alors une période de doute.

En 49 av JC, il soutient Pompée et le parti gouvernemental contre César qui s’est mis dans l’illégalité en franchissant le Rubicon. C’est la guerre civile et Cicéron quitte de nouveau Rome.

Cicéron reviendra en Italie en 48 av JC après que César ait gagné la bataille de Pharsale. César pardonne à Cicéron de l’avoir laissé mais Cicéron ne jouera plus aucun rôle politique et se consacrera à ses écrits, à la traduction des philosophes grecs, et à la rédaction de poésies pendant quelques années.

Sa vie privée est perturbée : il divorce de Terentia en -46, et épouse peu après la jeune Publilia. En février 45 av. J.-C., sa fille Tullia meurt, lui causant une peine profonde exprimée dans son traité sur la douleur, les Tusculanes. Il divorce alors de Publilia qui s'était réjouie du décès deTullia.

Sa fin

Ses relations avec César sont devenues assez distantes et il apprendra en mars 44 av JC son assassinat. Cicéron croit qu’il va pouvoir à nouveau jouer un rôle dans la république. Mais Marc Antoine, lieutenant de César, revendique sa succession et s’impose. Cicéron prononcera contre lui des discours violents, les Philippines en soutenant le jeune Octave, fils adoptif de César.

Peu de temps après, Octave et Marc-Antoine s’allient et constituent avec Lépide, le Second triumvirat, qui reçoit les pleins pouvoirs. Les trois hommes s’accorderont contre leurs ennemis. Malgré l’attachement d’Octave pour son ancien allié, il laisse Marc-Antoine proscrire Cicéron. L'orateur est assassiné le 7 décembre 43 av. J.-C. ; sa tête et ses mains sont exposées sur les Rostres, au forum, sur ordre de Marc-Antoine, ce qui choqua fortement l'opinion romaine.

Conclusion

Cicéron fut sans doute un grand avocat et ses plaidoyers sont des modèles du genre.

Comme homme politique, Cicéron a sauvé l’Etat Romain en écrasant le coup d’Etat de Catilina, il a surtout tenté de sauver les valeurs républicaines et la liberté. Il s’est aussi interrogé sur la meilleure forme de gouvernement et sur la philosophie individuelle.

Ses œuvres :

Cicéron est considéré comme le plus grand auteur latin classique, La partie de son œuvre qui nous est parvenue est une des plus importantes de la littérature latine. Il a écrit des discours juridiques et politiques, des traités de rhétorique, des traités philosophiques, et écrit beaucoup de correspondance.

Plaidoiries et discours

Parmi les discours de Cicéron, 88 sont connus, et 58 ont été conservés. On peut noter :

- 81 : Pro Quinctio

- 80 : Pro Roscio Amerino

- 77 : Pro Roscio Comodeo

- 70 : In Verrem (Contre Verrès)

- 69 : Pro Tullio ; Pro Fonteio ; Pro Cæcina

- 66 : discours Pro lege Manilia, dit aussi De Imperio Cn. Pompei

- 66 : Pro Cluentio

- 63 : Discours De Lege agraria contra Rullum ; Pro Rabirio Perduellionis Reo ; In Catilinam I-IV ; Pro Murena

- 62 : Pro Sulla ; Pro Archia

- 59 : Pro Flacco

- 57 : Post Reditum in Quirites ; Post Reditum in Senatu, Pro Domo sua; De Haruspicum responsises)

- 56 : Pro Sestio ; In Vatinium ; Pro Cælio ; Pro Balbo , De Provinciis consularibus

- 55 : In Pisonem

- 54 : Pro Cn. Plancio ; Pro Rabirio Postumo ; Pro Scauro

- 52 : Pro Milone : Pour Milon (procès perdu)

- 46 (discours devant César) : Pro Marcello ; Pro Q. Ligario ; Pro rege Deiotaro

- 44 : Philippiques, discours contre Marc Antoine

Traités de rhétorique

Six ouvrages de Cicéron nous sont conservés, traitant de l’art de la rhétorique :

- 84 : De inuentione, sur la composition de l’argumentation en rhétorique

- 55 : De oratore, sur l’art oratoire

- 54 : De partitionibus oratoriis, sur les subdivisions du discours

- 52 : De optimo genere oratorum, sur le meilleur style d’orateur

- 46 : Brutus (brève histoire de l’art oratoire romain) ; Orator ad Brutum (Sur l’Orateur),

- 44 : Topica, éléments de l’argumentation

Œuvres philosophiques

• 54 : De Republica (De la République)

• 52 : De legibus (Des lois)

• 45 : Hortensius ; Academia Posteriora

• 45 : De finibus bonorum et malorum (Sur la fin des bonnes et mauvaises choses); Tusculanæ disputationes (Tusculanes) ; De natura deorum (De la nature des dieux) ; De divinatione (De la divination) ; De fato (Du destin)

• 44 : Cato Maior de senectute (Caton l'Ancien, de la vieillesse) ; Laelius de amicitia (Laelius, de l'amitié) ; De officiis (Des devoirs)

Lettres

La correspondance de Cicéron fut abondante tout au long de sa vie. Ces lettres sont regroupées par destinataires :

• ad Atticum, lettres à Atticus, son ami et banquier

• ad Familiares, lettres à ses amis et à ses clients, Sulpicius, Ligarius, Marcellus, Trebatius Testa, Cælius Rufus, Caton, etc

• ad Quintum, lettres à son frère Quintus Tullius Cicero

• ad Brutum, lettres à Marcus Junius Brutus

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