Biographie d'Otto von Bismarck

Fiche biographique

Bismarck (1815-1898) : Homme d’Etat allemand. D’une famille de junkers luthériens, il fit des études de droit à Göttingen puis, plus sérieusement à Berlin, et entra dans l’administration prussienne. N’acceptant pas la monotonie de ses fonctions, il démissionna en 1839 et vécut quelque temps sur ses terres en Poméranie sans se désintéresser de la vie politique. Elu au Landtag de Prusse en 1847, dans les rangs de l’extrême droite, il refusa la faiblesse de Frédéric-Guillaume IV pendant la révolution de mars 1848 et le décida à organiser la répression. Son conservatisme le fit envoyer comme plénipotentiaire prussien à la diète de Francfort où il prit une attitude autrichienne de plus en plus marquée. Il fut alors nommé à l’ambassade de Saint-Pétersbourg puis à celle de Paris, et rappelé par Guillaume Ier, il devient premier ministre le 23 septembre 1862. Avec la confiance de son souverain, il put établir une véritable dictature (budget voté par la seule chambre Chambre haute, limitation de la liberté de la presse) qui devait lui donner les moyens de réaliser, son unique objectif : La grandeur de la Prusse. Sûr de son armée devenue la première du monde, il poussa habilement l’Autriche à la guerre afin de l’exclure de l’Allemagne, après avoir réglé la question des duchés et s’être assuré de la neutralité des autres pays européens (entrevue avec Napoléon III à Biarritz). La victoire prussienne contre l’Autriche à Sadowa le 3 juillet 1866, suivie du traité de Prague, aboutit à la création de la Confédération de l’Allemagne du Nord sous la tutelle de la Prusse, dont furent exclus les Habsbourg. Pour la première fois, le territoire de la Prusse était d’un seul tenant. Ce succès rallia une partie des libéraux à Bismarck, qui avait assoupli sa politique intérieure. Pour réaliser la seconde phase de son programme, il lui fallait le soutien des Etats du Sud. Par la ruse, il signa avec eux une alliance offensive et défensive en prenant pour prétexte des ambitions territoriales de Napoléon III (ce que Bismarck appelait la politique des pourboires). Puis, il les entraina dans une guerre contre la France, à la suite d’une habile falsification diplomatique. La défaite des troupes impériales à Sedan rallia aussitôt à Bismarck les Etats de l’Allemagne du Sud, y compris la Bavière, et le 18 janvier 1871 fut signé l’acte de fondation du l’Empire Allemand. Devenu chancelier du Reich et président du Conseil de Prusse, il eut dès lors pour seul souci de consolider l’empire, en réduisant toute force hostile à l’unitarisme prussien. A 56 ans, il détenait des pouvoirs immenses : il n’était responsable que devant l’empereur (Guillaume Ier était âgé et de plus en plus conciliant) ; mais il lui fallait tenir compte de la tendance majoritaire du Reichstag. Usant de compromis, il gouverna donc en s’appuyant successivement sur les différents partis. Tout d’abord allié aux nationaux-libéraux, il engagea le Kulturkamph contre le centre catholique qu’il soupçonnait d’être plus fidèle à Rome qu’à Berlin. Ce fut un échec, car le parti du centre avec Windthorst s’en trouva consolidé et, à partir de 1880, devant la montée du socialisme, Bismarck ayant abandonné une partie des « lois de mai », gouverna avec le centre et les conservateurs. Il commença par rétablir le

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