Biographie d'Eugène Delacroix

EUGÈNE

DELACROIX

Une puissante imagination, le goût pour l'Orient, les scènes dramatiques et l'utilisation nouvelle de la couleur font de Delacroix l'un des plus grands peintres romantiques français.

Le mystère des origines de Delacroix n'a jamais été élucidé. Il naît à Charenton, près de Paris, en 1798. Son père officiel est alors ambassadeur de la République, mais peut-être son vrai père est-il Talleyrand, le célèbre ministre des Affaires étrangères.

Eugène entre dans l'atelier de Pierre-Narcisse Guérin où il rencontre Géricault, qui deviendra son ami et influencera toute son œuvre. En 1816, il s'inscrit à l'école des Beaux-Arts.

La Barque du Dante qu'il présente au Salon de 1822 choque les néo-classiques qui réfutent les couleurs trop dramatiques et la touche rapide, irrégulière et l'accusent d'avoir plagié Le Radeau de La Méduse que Géricault avait présenté en 1819. Il s'agit pourtant de son premier chefs-d'oeuvre dans lequel il révèle son admiration pour Michel-Ange, Rubens et, bien sûr, Géricault.

A 27 ans, il parcourt tous les musées de Londres, fait la connaissance des paysagistes anglais, surtout

des aquarellistes et particulièrement de Constable. Comme Géricault, dont la mort en 1824 l'a beaucoup affecté, il s'intéresse à la lithographie et aux événements de son temps.

Épris de liberté, il peint La Liberté guidant le peuple en 1830. Le sujet dérange : il s'agit de l'une des trois glorieuses journées révolutionnaires de juillet 1830 qui mettent fin au règne autoritaire et réactionnaire de Charles X. Cette oeuvre connaîtra faveur et défaveur au gré des changements politiques.

A 34 ans, il voyage en Afrique du Nord où il découvre les couleurs éclatantes et la beauté de la lumière orientale. Son intérêt s'exprime notamment dans Femmes d'Alger. Ses carnets de voyage sont remplis de notes et d'aquarelles qui traduisent son enthousiasme.

Delacroix ne cherche pas à représenter les choses telles qu'elles sont mais telles qu'elles apparaissent à son imagination. C'est là la grande nouveauté de son oeuvre, admirée par Baudelaire qui voit en lui « un artiste que préoccupent le mouvement, la couleur et l'atmosphère ». D'où « un contour un peu indécis, des lignes légères et flottantes... »

Delacroix reçoit plusieurs commandes officielles dont, en 1838, L'Entrée des croisés à Constantinople pour le château de Versailles, oeuvrer qui rassemble deux thèmes chers aux romantiques : l'Orient et le Moyen Age. La décoration du plafond de la galerie d'Apollon au Louvre (1850-1851) et celle de la chapelle des Saints-Anges de l'église Saint-Sulpice à Paris (1856-1861) occupent les dernières années de sa vie.

Malade depuis 1842, Delacroix meurt à Paris en 1863, en pleine gloire. Accompagné par une foule immense, il est enterré, selon sa volonté, au Père-Lachaise.

Le Massacre de Scio, présenté au Salon de 1824, exprime tout le pathétisme et le drame humain, thèmes privilégiés du romantisme qui compatit

...