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Biographie d'Albert Modiano

Note de Recherches : Biographie d'Albert Modiano. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Mars 2013  •  3 003 Mots (13 Pages)  •  1 147 Vues

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Son père, orphelin à quatre ans5, n'a pas connu le sien, un aventurier5 toscan6 déjudaïsé5 d'Alexandrie5, né à Salonique5 et établi en 1903 avec la nationalité espagnole5, après une première vie à Caracas5, comme antiquaire à Paris, 5 rue de Châteaudun5. Élevé dans un certain abandon7 avec son frère7, square Pétrelle6 puis square d'Hauteville7, par une mère anglo5 picarde5, c'est âgé de trente ans que ce futur père rencontre dans le Paris occupé, en octobre 19428, sa future mère, traductrice à la Continental3.

Τrafiquant amateur dans sa jeunesse7, Albert Modiano a été, après quelques échecs dans la finance7 et le pétrole9, gérant d'une boutique chic, sise 71 boulevard Malesherbes9, de 1937 jusqu'à la guerre. Après sa démobilisation9, il s'est trouvé sous le coup de la loi du 3 octobre 1940 contre les « juifs » mais ne s'est pas déclaré au commissariat10 comme il avait obligation de faire. En février 1942, soit six mois avant le décret du 6 juin 1942 portant application de cette loi et organisant les déportations, il est entré dans la clandestinité à la suite d'une rafle10 et d'une évasion11. Introduit dans ces circonstances par un ami banquier italien12, ou par la maîtresse d'un de ses dirigeants13, au bureau d'achat du SD12 qu'il fournira par le marché noir14, « Aldo Modiano7 » a, au moment de sa rencontre avec Louisa Colpeyn, commencé d'accumuler une fortune12 qui durera jusqu'en 194715. Désormais protégé des arrestations mais pas des poursuites16, il s'installe début 194317 15 quai de Conti3 avec sa nouvelle compagne. Le couple mènera la vie de château17 et fréquentera la pègre18 jusqu'à la Libération, qui coïncide avec la naissance de leur fils aîné et le baby boom.

L'enfant est confié à ses grand parents maternels venus à Paris pour cela15. La langue maternelle de Patrick Modiano a été le flamand15. En septembre 1949, sa mère rentre de vacances à Biarritz sans lui, l'y laissant pour deux ans à la nourrice19 de son frère Rudy né le 5 octobre 194715. C'est là qu'à cinq ans il est baptisé, en l'absence de ses parents, et inscrit dans une école catholique19. Début 1952, sa mère, rejetante20, installe les deux frères à Jouy-en-Josas, où ils deviennent enfants de chœur, chez une amie dont la maison sert à des rendez vous interlopes21. L'arrestation en février 1953 de cette amie pour cambriolage22 le ramène pour trois ans23 dans un foyer désuni21 où les seuls signes d'attention viennent du catéchisme23.

L'atmosphère particulière de cette enfance, entre l'absence de son père — au sujet duquel il entend des récits troubles — et les tournées de sa mère, le rend très proche de son frère Rudy. La mort de celui ci à la suite d'une maladie à l'âge de dix ans, en février 195724, sonne la fin de l'enfance. L'écrivain gardera une nostalgie marquée de cette période et dédiera ses premiers ouvrages, publiés entre 1967 et 1982, à ce frère disparu en une semaine.

L'adolescence terrible (1957-1962)

D'octobre 195625 à juin 196026, il est mis en pensionnat, avec d'autres adolescents infortunés de parents fortunés27, à l'école du Montcel à Jouy-en-Josas, où la discipline et le fonctionnement militaires28 en font un fugueur29 récidiviste26. De septembre 196030 à juin 196231, on l'éloigne un peu plus30 en le confiant aux pères du collège Saint-Joseph de Thônes, en Haute-Savoie30, prison32 où il attrape la gale33 dans un linge rarement changé34 et éprouve avec ses camarades paysans35 la solidarité de la faim36. De retour d'une tournée ruineuse37 de vingt-deux mois à travers l'Espagne38, sa mère trouve en juillet 1961 son père en ménage avec une Italienne blonde en instance de divorce de vingt ans plus jeune que lui39 qu'il épousera un an plus tard40. Ses parents vivront désormais chacun à un étage différent de leur duplex commun41.

Soutenu depuis l'âge de quinze ans par Raymond Queneau, ami de sa mère rencontré en 1960 qui lui donne des leçons particulières de géométrie, il décroche son baccalauréat à Annecy en juin 196231, avec un an d'avance. Comme son père, il a l'ambition balzacienne de faire fortune mais en devenant écrivain42. Toutefois, éthéromane19, il abandonne définitivement31 les études à la rentrée suivante, en novembre 196240, en désertant l'internat43 du lycée Henri-IV à Paris où il a été inscrit en philosophie44. Sa belle-mère refuse de l'héberger chez elle, quai Conti, à quelque dix-huit cents mètres de là40.

Il vient habiter, à la place de son père, chez sa mère45. Là, neuf mois plus tôt, en février 196241, il a connu ses premiers ébats amoureux. Sa partenaire, amie de sa mère, était de plus de dix ans son aînée46. Pour subvenir aux besoins de cette mère47 qui n'a pas de contrat43, il mendie45 auprès de son père, qui organise48 leurs rencontres à l'insu de sa nouvelle épouse49.

Respirer un air plus léger (1963-1966)

Ce n'est que dans le foyer d'une ex baby sitter et de son mari vétérinaire aux haras de Saint-Lô, qu'il peut goûter, le temps renouvelé de quelques vacances, un semblant de vie familiale50. À partir de l'été 196347, toujours pour pallier l'impécuniosité de sa mère, il revend à des libraires des éditions remarquables volées chez des particuliers ou dans des bibliothèques51. Trois ou quatre fois, la dédicace d'un grand auteur ajoutée de sa main augmente fortement la plus-value, falsification qui deviendra un jeu52.

En septembre 196453, une inscription contre son gré en hypokhâgne au lycée Michel-Montaigne à Bordeaux54, en forme de bannissement ourdi par sa belle-mère54, se solde par une nouvelle fugue55 et une rupture avec son père56 qui durera près de deux ans57. Le soir du 8 avril 1965, envoyé par sa mère chercher auprès de celui-ci un secours financier, il est emmené par la maréchaussée abusivement alertée par cette belle-mère58. Son père, sans un mot pour lui, le dénonce au commissaire comme un « voyou »59.

À la rentrée 1965, il s'inscrit à la Sorbonne en Faculté de Lettres pour prolonger son sursis militaire60. Il n'assiste à aucun cours60 mais fréquente, à Saint-Germain des Prés, des adeptes du psychédélisme et du tourisme hippy à Ibiza61. Il retrouve au Flore leurs précurseurs du mouvement Panique62 auxquels il soumet son premier manuscrit63. C'est donc à un connaisseur qu'en 1966 Le Crapouillot commande pour son « spécial LSD »

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