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Baudelaire, la démarche du poète

Cours : Baudelaire, la démarche du poète. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Février 2013  •  Cours  •  1 982 Mots (8 Pages)  •  1 171 Vues

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Selon Marcel Arland, de l’Académie Française : « … tous les prestiges de l’art et les dons de l’incantation, Baudelaire ne les a pas employés à la gloire d’un mythe, d’une passion ou d’une heure privilégiée ; ce qu’il choisit, c’est ce qui, presque toujours, fut dédaigné ; ce qu’il célèbre, c’est, dans l’homme et dans le jour, cette part qui semblait se refuser à la poésie. Mais la part la plus intime et peut être la plus constante : l’habituel tissu de la vie, la trame confuse de l’âme, les secrètes rumeurs du sang, l’attente, l’échec, l’ennui le piétinement, la meurtrissure, l’attente encore, qui survit à tous les échecs, tout ce qui peut sans doute paraître médiocre, jusqu’à l’instant où un grand poète lui confère une mystérieuse valeur, tout ce que dénoncé Pascal comme étant privé de la grâce, et qui soudain, par la vertu de la revendication poétique, manifeste la Grâce la plus singulière.

Mais encore, quelle sorte de Grâce ? Et d’où vient elle ? L’accent, la démarche et la pensée du poète, le double caractère du sacrement et de la révolte. S’il ne célèbre pas un mythe, il est pourtant possible de trouver dans son œuvre une ébauche de mythologie. On n’aborde point cette œuvre sans être frappé par les deux principes qu’elle oppose l’un à l’autre, ou qu’elle semble opposer : celui du Bien, et celui du Mal, Dieu et Satan. Entre ces deux principes, Baudelaire affirme un choix. Davantage, c’est une véritable transmutation de valeurs qu’il se livre. »

Et Marcel Arland de conclure : « Rien ne fût resté de son œuvre, que le bruit d’un furtif scandale, s’il n’eût servi et créé autant qu’il détruisait, si, détruisant une image de l’homme épuisée, il n’eût proposé de l’homme une image plus juste à cette heure, plus humaine et plus émouvante. Ce n’est point par miracle que ce poète singulier et d’un art si hautain est devenu l’un des grands poètes du monde. Il a élargi et approfondi, il a renouvelé notre univers. Je dirais plus : il ne cesse de nous apprendre à aimer. »

Charles Baudelaire est né à Paris le 9 avril 1821 à Paris, 13, rue Hautefeuille, il est le fils de François Baudelaire et Caroline Archimbaut-Dufays. Le père de Baudelaire était précepteur dans la famille du duc, et plus tard chef du bureau du Sénat impérial. Le père du poète meurt le 10 février 1827. La mère de Charles Baudelaire se remarie un an plus tard avec le Général Aupick ; Charles Baudelaire n’acceptera jamais cette union.

Placé d'abord en pension à Lyon, il entra ensuite au lycée Louis-le-Grand à Paris, pour y étudier le droit. Ce périple ancra profondément chez Baudelaire le goût de l'exotisme, thème très présent dans son œuvre. De ce voyage, Baudelaire rapporta également les premiers poèmes de son principal recueil, les Fleurs du mal.

Peu après son retour en France, en 1842, Baudelaire rencontra Jeanne Duval, dont il fit la «Vénus noire» de son œuvre : l'incarnation de la femme exotique, sensuelle et dangereuse, il l’aima malgré leurs relations orageuses. Cette liaison n'empêcha pas le poète de s'éprendre de Marie D’Aubrun en 1847 et de Mme Sabatier en 1852. Il fit de cette dernière une figure spirituelle : la «Muse et la Madone» des Fleurs du mal.

Le jeune poète mena alors - grâce à l'héritage paternel reçu à sa majorité, en 1842 - une vie de dandy et d'esthète; à cette époque, il fit l'acquisition de coûteuses œuvres d'art et expérimenta l'opium et l'alcool : ses « paradis artificiels ». Il usa de la moitié de son héritage les six premiers sa fortune, son beau-père et sa mère le firent placer sous tutelle judiciaire. Le jeune poète souffrit dès lors de ne pouvoir disposer librement de son bien, et dut travailler pour vivre.

C'est poussé par le besoin d'argent qu'il se lança dans la critique d'art et qu'il publia dans diverses revues sous le nom de Baudelaire-Dufaÿs : il fit paraître de la sorte des poèmes qui figureront plus tard dans les Fleurs du mal, mais aussi des essais littéraires et esthétiques, ainsi qu'une nouvelle, la Fanfarlo (1847). En 1848, il commença à traduire les œuvres de l'auteur américain Edgar Allan Poe. Baudelaire n'eut aucun mal à s'identifier à cet écrivain tourmenté, en qui il voyait un double de lui-même.

En juin 1857, Baudelaire fit paraître, chez son ami et éditeur Poulet-Malassis, le recueil les Fleurs du mal, qui regroupait des poèmes déjà publiés en revue ainsi que des nouveaux poèmes. Mais, dès le mois d'août, il se vit intenter un procès pour «outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs». Condamné à une forte amende, le poète, très abattu par la sentence, dut en outre retrancher six poèmes de son recueil.

Après le scandale des Fleurs du mal, Baudelaire, toujours criblé de dettes, continua de publier en revue ses textes critiques et ses traductions de Poe, auxquels vinrent s'ajouter bientôt les poèmes en prose qui seront regroupés et publiés dans leur forme définitive après sa mort, sous le titre les Petits Poèmes en prose ou le Spleen de Paris. Les Petits Poèmes en prose sont le pendant des Fleurs du mal, dont ils reprennent la thématique, mais cette fois dans une prose poétique, sensuelle, étonnamment musicale. Le poème en prose était alors un genre nouveau, et Baudelaire avait pris pour modèle Aloysius Bertrand, précurseur du genre avec Gaspard de la nuit.

Au printemps 1866, pendant un séjour en Belgique, Baudelaire, déjà très malade, eut un grave malaise à Namur. Les conséquences furent irrémédiables : atteint de paralysie et d'aphasie, le poète fut ramené à Paris en juillet. Il y mourut un an plus tard, le 31 août 1867.

Les Fleurs du mal

Ce recueil de poèmes est l'œuvre maîtresse de Baudelaire, et il représente, à mon sens, une étape phare dans sa vie. Plus qu’une simple période de sa vie, « les fleurs du mal » est une représentation du « moi profond » de l’auteur.

Dans sa version la plus aboutie, il est composé de six parties : «Spleen et Idéal» (poèmes I à LXXXV), puis «Tableaux parisiens» (poèmes LXXXVI à CIII), «le

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