BARBARA KRUGER

BARBARA KRUGER

Barbara Kruger, née le 26 janvier 1945 à Newark (New Jersey) aux États-Unis, est une artiste conceptuelle américaine qui vit entre New York et Los Angeles où elle travaille également. Elle exécute depuis 1981 des photomontages qui l’ont rendu célebre. Dans son travail, elle détourne l’image publicitaire sur des sujets de société de consommation. Ce sont des réalisations en grand format accompagnées d’un slogan choc et agressif, écrit en caractère d’imprimerie avec des polices comme futura bold oblique ou helvetica ultra condensé et thera. L’utilisation de la couleur est en général limitée à 3 : blanc, noir, rouge et différents tons de gris. La violence des images et des propos prend pour cible la société de consommation ainsi que les minorités soumises à l’autorité et aux stéréotypes sociaux.Barbara Kruger fait partie d’une catégorie d’artistes que l’on nomme « artistes politiques », pratiquant une forme « d’art engagé » dans le milieu des années 1980. Ces artistes sont très marqués par l’industrie culturelle. Pour autant elle ne cherche pas, comme dans ses photomontages, à faire directement de la politique à proprement parler.

Dans ses ouvres on retrouve généralement les meme codes :

– nombre limité de couleurs (rouge, blanc, noir et différentes valeurs de gris),

– visuel simple qui accroche l’œil du spectateur (ici une main en gros plan),

– slogan positionné au centre de l’image et se détachant sur fond rouge, typographie blanche.

« Your body is a battleground », 1989, affiche sérigraphiée en plusieurs versions, le texte est adapté à la langue du pays. La composition originale de l’œuvre de Barbara Kruger fut d'abord conçue comme affiche pour une marche massive à Washington le 9 avril 1989 qui invite femmes et hommes à se rassembler et à manifester, afin de protéger le droit des femmes à l’avortement libre.

C'est une photographie frontale d’un visage féminin divisée en deux: de gauche à droite, l’image s’inverse de positif à négatif. Le slogan « your body is a battleground » est rédigé en blanc sur fond rouge comme la plupart des œuvres de Barbara Kruger. Il y a aussi de plus petit textes sur fonds rouge et noir qui donnent des informations, les causes et les obectifs de la manifestation. Une fois l’événement terminé, sur l’œuvre que l'on connaît aujourd'hui, seul le slogan principal sera conservé. Ici, elle critique objectivement les standards appliqués à la beauté féminine et perpétue le paradoxe des médias et la publicité. Elle évoque l’image de la femme, et son corps, qui sont toujours un champ de combat politique, dans la mesure où il y a toujours une quantité d’hommes ou de politiciens qui rêvent de soumettre la femme à plusieurs interdits. La liberté de la Femme étant un combat continu à travers le monde, y compris aux USA.

Barbara KRUGER, Don't be a jerk, 1984, sérigraphie collée

 C'est en 1984 que Barbara Kruger utilise pour la première fois ce slogan puis cette photographie.Il s'agit d'une foule très serrée d'hommes et de femmes allant tous dans la meme direction dont on ne discerne que les visages et les épaules, aucun accessoire ou élément autre n'apparaît. Cette photographie en noir et blanc est prise dans un magazine par Barbara Kruger qui par la suite l'agrandie afin de pouvoir l'exploiter aux dimensions de son choix.Le message court qui vient se plaquer dessus en plein milieu, est volontairement mis en avant dans un bandeau rouge aux lettres blanches, disant « Don’t be a jerk » :« ne sois pas un imbécile/ un idiot ». Cette texte a l'effet d'un slogan de par la reprise de ses codes. Le message s'adresse à ceux qui pourraient s'identifier dans l'image mais aussi à ceux qui lisent le message qui leur fait face. Le choix du format « monumental » a ici une vraie intention et a pour moyen de montrer ce que cette image symbolise, une masse anonyme qui peut être façonnée, influencée et contrôlée. L'artiste nous alerte donc en qualité de spectateur et de citoyen  Cette image est utilisée comme un fond, un arrière-plan, on pourra même parler de « papier peint visuel » dans l'usage monumental qu'elle fera dans l’œuvre qui s'intitule, sans titre, exploitée dans une première version datée de 1994/95 puis la seconde en 2013 et ce à chaque fois dans le même musée : Musée Ludwig à Cologne en Allemagne. À partir de cette image, L'artiste américaine se l'approprie dans une démarche conceptuelle pour illustrer et mettre en image ses idées et sa stratégie de communication plastique. Ainsi, son ré-emploi comme un leitmotiv trouvera sa place à plusieurs reprises dans des œuvres et ce, dans des dimensions variables.

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