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Albert Camus

Commentaire de texte : Albert Camus. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Avril 2022  •  Commentaire de texte  •  1 160 Mots (5 Pages)  •  291 Vues

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Urban Thibault

Commentaire de texte.

Albert Camus est né en 1913 en Algérie. Grand écrivain, journaliste et essayiste français, il écrit le roman L’étranger en 1942, en pleine Seconde Guerre Mondiale. Un contexte particulièrement impactant pour tous les domaines de l’époque, y compris la littérature. Or pour ce qui est de L’étranger, Albert Camus l’inclut dans ce cycle. Les actes et réflexions de son héros ou plutôt de son anti héros ; Meursault, nous dérouteront souvent par leur manque de sens. Cet extrait correspond au début de l'œuvre : Meursault relate la nouvelle de la mort de sa mère et les préparatifs de son départ pour la veillée funèbre et l'enterrement. En quoi cet incipit met-il en scène un anti-personnage ?

        Dans un premier temps,que il s'agit d'un incipit original, et ensuite, nous verrons que ce personnage est déconcertant.

I- Un incipit original

a- Un cadre spatio-temporel imprécis

 L’originalité de cette première page de roman repose sur l’imprécision de son cadre spatio-temporel. En effet, le but d’un incipit traditionnel est de présenter les personnages, l’intrigue, l’espace et le temps dans lesquels celle-ci va se dérouler. Pourtant ici, le lieu de l’action est très vague. C’est le lecteur qui doit, par déduction, l’identifier. La ligne 3, en donnant une indication sur la localisation de l’asile dans lequel se trouvait la mère de Meursault grâce au CC de lieu : « à Marengo, à quatre-vingts kilomètres d’Alger » semble suggérer que le personnage se trouve à Alger puisqu’il prend cette ville comme repère. Comme l’incipit est in medias res, il n’y a pas de moments antérieurs à l’histoire, le passé nous est inconnu. Le temps, en plus d’être imprécis, porte à confusion puisque nous pouvons noter des indications temporelles contradictoires en témoigne les CC de temps : « aujourd’hui », « hier » (l 1). Le lecteur partage, de la sorte, la confusion du personnage ignorant comme lui le cadre spatio-temporel.

 b- Une écriture orale

 L’originalité de cet incipit tient, en outre, à son oralité. En effet, le télégramme, reçu au début de cet extrait et son écriture fragmentaire, semble contaminer tout le texte. Les phrases nominales du télégramme : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » (l 1 et 2) précèdent des phrases brèves et simples : « Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier. » (l 2), « Il faisait très chaud. » (l 8), « Il a perdu son oncle, il y a quelques mois. » (l 10) semblent contaminer tout le texte en témoigne les phrases brèves qui jalonnent l’extrait : « Il n’a pas répondu. » (l 5), « Il faisait très chaud. » (l 8), « Il a perdu son oncle, il y a quelques mois. » (l 10) Cette oralité de l’écriture, de plus, se retrouve dans l’impression qu’a le lecteur de lire un journal intime comme nous l’indique l’utilisation du présent de narration et la présence d’actions banales narrées de façon chronologique.

        Maintenant que nous avons vu que cet incipit était original, nous allons voir que ce personnage de Meursault est déconcertant.

 II- Un personnage déconcertant

a-Un personnage détaché

 Si Meursault nous apparaît comme un personnage déconcertant, c’est avant tout car il semble insensible à l’annonce du décès de sa mère. Les asyndètes notables dans tout l’incipit montrent une narration des faits assez brute, dénuée d’émotions : « Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. » (l 1) Il affirme lorsqu’il reçoit le télégramme : « Cela ne veut rien dire » (l 2) alors que l’information donnée est très claire. Il donne l’impression d’être davantage préoccupé par le jour exact du décès : « aujourd’hui » ou « hier » que par la mort de sa mère. De plus, ce sont les personnages qui l’entourent qui paraissent éprouver de la peine, Meursault le souligne lui-même : « Ils avaient tous beaucoup de peine pour moi » (l 8) Il semble considérer la peine des autres mais sans parvenir à l’éprouver lui-même. Le discours rapporté de Céleste indique sa compassion : « On a qu’une mère ». (l 9) phrase à laquelle Meursault ne répond rien. De plus, si le terme affectif « maman » est utilisé par le narrateur à la ligne 1, la périphrase « une affaire classée » (l 7), pour la désigner une nouvelle fois, traduit un détachement des plus évidents. Il perdure dans son quotidien malgré cet événement exceptionnel et se rend au restaurant pour manger : « J’ai mangé au restaurant, chez Céleste, comme d’habitude » (l 8), ce qui semble indiquer qu’il n’est pas particulièrement troublé par la nouvelle qu’il vient de recevoir. Enfin, nous pouvons remarquer que le texte est marqué par l’absence totale d’un lexique psychologique qui exprimerait les sentiments ou émotions d’un narrateur. Lorsqu’il est « étourdi » (l 9) ce n’est que parce qu’il a monté des escaliers.

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