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Commentaire Composé de L'incipit L'etranger D'Albert Camus

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Par   •  8 Juin 2013  •  1 506 Mots (7 Pages)  •  1 442 Vues

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I : Une écriture désincarnée.

1 : Première personne et temps de l'écriture.

Omniprésence du « je », marqueurs temporels « aujourd'hui » ; « hier » ; « demain »... font tendre le texte vers le journal intime. Mais on ne trouve pas la logique narrative propre à ce genre. Mais par l'emploi du passé composé, proximité du texte avec le discours qui nous donne à voir l'intériorité du personnage et d'une conscience. On apprend son nom par l'allusion à celui de sa mère prononcé par le directeur de l'asile. On devine que l'action se passe à Alger d'où l'illusion du journal intime.

→ Un lecteur isolé dans le présent d'une conscience qui se déroule sous ses yeux. Mise à nu d'une conscience.

Oralité apparente du discours.

Phrases apparemment très simples. Voir les trois dernières lignes. Écriture parfois sous forme de notes « cela ne veut rien dire » ; « toujours à cause de l'habitude » « c'était vrai ». Structure très simple de la phrase : sujet-verbe-complément. Propositions placées de façon très classique : « Comme il était occupé, j'ai attendu un peu. ».

Marque du journal intime et gage de vérité, pas de soupçon du lecteur.

Succession d'actions mécanisées.

Le premier malaise arrive rapidement. Une succession d'évènements très brève, car les faits sont consignées de la façon la plus épurée possible. Absence frappante de mots de liaison ( asyndètes ) qui crée l'illusion d'une succession d'actions mécanisées. « l'asile est à deux km. J'ai fait le chemin à pied. J'ai voulu voir maman tout de suite. »

Conclusion partielle. Découverte d'une intériorité mais d'une intériorité particulière, qui si elle semble s'offrir au lecteur n'en est pas moins problématique par sa neutralité évidente.

→ Le lecteur se trouve face à un genre romanesque inhabituel et perd ses repères.

2 : Absence de descriptions.

La description est également source de malaise ou c'est plutôt l'absence de description qui le suscite.

Les personnages ne sont pas décrits. La mère décédée ne fait l'objet d'aucune description, alors qu'elle est au centre de la narration. Le parton, Céleste, Emmanuel, le concierge, le militaire sont réduits à leurs simples prénoms ou fonction et à leur propos. Seul le directeur de l'asile est légèrement décrit. Les lieux ne pas non plus décrits. Donc les actions n'en prennent que plus d'importance car le récit se concentre sur leur enchaînement. La personnalité des personnages est passé sous silence, il n'y a aucun signe de psychologie.

Une complète objectivité.

L'étude des temps et personnes conduit à parler de focalisation interne ( chaque événement est vu à travers les yeux du narrateur ). Cependant, l'absence de description s'accompagne d'absence totale de subjectivité, d'implication personnelle de Meursault.

→ Il exprime sa pensée et ses choix, mais sans jamais s'impliquer de façon affective. « J'ai dis oui pour ne plus avoir à parler ».

On ne sait pas pourquoi il ne veut pas parler. Le lecteur est donc amené à formuler lui-même des interprétations. L'impression de neutralité est totale. Les auto corrections vont dans le même sens, en montrant la volonté ferme de ne dire que le vrai : « aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier. Je ne sais pas ».

Être au plus près du réel.

On se demande alors le but de ces exigences du récit. Est-ce dans un but réaliste ? Mais l'absence de description tend à évincer ce choix du réalisme.

→ C'est au plus près de la conscience de Meursault que cette écriture nous place.

3 : On peut presque parler d'une conscience degré zéro.

Isolement du temps présent.

Isolement du présent de l'indicatif qui semble être la seule référence possible du narrateur. « Aujourd'hui » « hier » « demain ». Les trois instances apparaissent dès les premières lignes.

→ On a l'impression que le narrateur ne peut ni se souvenir, ni se projeter.

Disparition de la hiérarchie.

Un récit des évènements qui semble s'abstraire de toute échelle d'importance. C'est peut être cette donnée qui est surtout à l'origine du malaise. Finalement la date exacte de la mort de la mère est un acte aussi essentiel pour le lecteur que d'expliquer pourquoi Emmanuel a une cravate noire.

→ Les évènements s'enchaînent dans la même linéarité.

Aucune implication personnelle du héros.

Au final une impression que le héros ne s'implique jamais dans sa narration, tout est raconté sur le même ton.

La narration privée des prolepses, ellipses ou ralentissements, semble plate, machinale et désincarnée.

→ On en vient à se demander si, tout comme sa narration,

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