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Albert Camus

Note de Recherches : Albert Camus. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Avril 2013  •  5 101 Mots (21 Pages)  •  1 347 Vues

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1. Albert Camus

1.1. Une vie « absurde »

Le mot « Absurde » au sens propre signifie ce qui est contre la raison ou le sens commun, sans justification (médiadico.com – dictionnaire en ligne). Alors, une vie dite « absurde » est une vie différente des autres et ce qui vit une vie « absurde » est celui qui vie dans la déraison, dans des déchirements, toujours se lutte contre lui – même pour trouver ce qui est raison mais souvent échoué. Ce sont ces mots que je voudrais utilisé pour décrire la vie d’Albert Camus:

Le 7 novembre 1913, Albert Camus a vu le jour à Mondovi, un petit village du Constantinois, près de Bône (Algérie) dans une famille pauvre. Son père, Lucien Camus, un ouvrier caviste, est mobilisé et est blessé à la bataille de la Marne en septembre 1914. Il est enfin mort à l’hôpital militaire de Saint-Brieuc à l’âge de 28 ans. « Il était mort au champ d'honneur, comme on dit. En bonne place on peut voir, dans un cadre doré, la croix de guerre et la médaille militaire. » - L'Envers et l'Endroit. A cette époque, Albert Camus n’avait qu’un an, il a donc passé une enfance sans père. Tout ce qu’il connait de son père est une photographie et une anecdote significative : son dégout devant le spectacle d’une exécution capitale. Cette anecdote est bien gravée dans l’esprit de cet écrivain – philosophe. Sa mère, Catherine Sintès, d’origine espagnole, faisait des ménages pour nourrir ses deux fils, Lucien et Albert. Camus éprouve pour elle une affection sans bornes, mais il n’y avait jamais de véritable communication entre l’enfant et cette mère exténuée par le travail, à demi-sourde et presque analphabète, qui parlait peu et difficilement, « qui ne savait même pas lire ». Après la mort de son père, « L'hôpital a encore envoyé à la veuve un petit éclat d'obus retrouvé dans les chairs. La veuve l'a gardé. Il y a longtemps qu'elle n'a plus de chagrin. Elle a oublié son mari, mais parle encore du père de ses enfants. Pour élever ces derniers, elle travaille et donne son argent à sa mère. Celle-ci fait l'éducation des enfants avec une cravache. Quand elle frappe trop fort, sa fille lui dit : « Ne frappe pas sur la tête. » Parce que ce sont ses enfants, elle les aime bien. Elle les aime d'un égal amour qui ne s'est jamais révélé à eux. Quelquefois, revenue du travail exténuant (elle fait des ménages), elle trouve la maison vide. La vieille est aux commissions, les enfants encore à l'école. Elle se tasse alors sur une chaise et, les yeux vagues, se perd dans la poursuite éperdue d'une rainure du parquet. Autour d'elle, la nuit s'épaissit dans laquelle ce mutisme est d'une irrémédiable désolation. » - L'Envers et l'Endroit. Alors, c'est entre cette mère silencieuse qui « ne l'a jamais caressé puisqu'elle ne saurait pas » et une grand- mère « rude et dominatrice qui sacrifiait tout à un amour-propre de bête susceptible et qui avait longtemps dominé l'esprit faible de sa fille » que l'enfant a grandi dans ce quartier populaire de Belcourt, à Alger où la famille était venue s'établir. On peut penser qu'une partie de l'œuvre d’Albert Camus s'est édifiée pour tenter d'équilibrer cette absence et ce silence, ou de leur répondre.

Pendant les années 1923-1924 où il travaillait à l’école communale, au CM2, Albert Camus était un bon élève. Mais pendant ce temps - là, il n'y a pas de place au lycée pour les pauvres : les études et la culture sont le privilège de la classe riche. D'ailleurs comme le note Morvan Lebesgue : « il régnait à cette époque dans le petit peuple algérois un fort préjugé contre les études. On est pauvre: il faut travailler de ses mains. » En dépit de tous ces obstacles, Camus réussit à entrer au lycée grâce à l’aide de Louis Germain, son instituteur. Ce dernier a distingué Camus, a trouvé son intelligence et l’a fait travailler bénévolement après des heures de classe. De plus, cet instituteur dévoué a convaincu sa famille de présenter le jeune écolier au concours des bourses qui lui permettait d’aller au lycée. Reçu, Camus est entré au lycée Bugeaud d’Alger en 1924. Plus tard, pour témoigner sa reconnaissance, lors de la remise du prix Nobel de littérature, il a dédié Le discours de Suède – 1957 (un ensemble de discours prononcés par l'écrivain Albert Camus à la suite de l'obtention du prix Nobel de littérature.) à son instituteur grâce à qui il pouvait poursuivre ses études.

Pendant les années d’études, Camus paraissait un adolescent sensuel, amoureux de la mer et des paysages algériens. C'est un adolescent plein de vie qui s'intéresse aux plaisirs de son âge : théâtre amateur, football. « J'ai aimé mon équipe pour la joie des victoires, si merveilleuse lorsqu'elle s'allie à la fatigue qui suit l'effort, mais aussi pour cette stupide envie de pleurer des soirs de défaite... Les matches du dimanche, dans un stade plein à craquer, et le théâtre que j'ai aimé avec une passion sans égale sont les seuls endroits du monde où je me sente innocent. » C'est aussi un être profondément enraciné dans son sol natal. « Je n'ai jamais rien écrit qui ne se rattache de près ou de loin à la terre où je suis né.»

Après des années au lycée Bugeaud, en 1928, Camus est entré au Racing Universitaire d’Alger. Puis, en 1930, il a passé son baccalauréat. Malheureusement, c’est aussi dans cette année que notre jeune homme heureux de vivre et plein de rêve a découvert qu’il a atteint la tuberculose. Cette maladie lui a fait brutalement prendre conscience de l’injustice faite à l’homme et dès sa première manifestation, elle lui a appris qu’il était seul et mortel.

Pendant les années qui suivent, il a continué à poursuivre ses études de philosophie à l’Ecole normale supérieure d’Alger. En même temps, il a publié ses premiers essais, ses premiers écrits dans la revue Sud, est allé militer contre le fascisme et a adhéré au parti communiste. Malgré son amour pour sa carrière d’écrivain, sa passion pour la politique et pour l’humanisme, les premières atteintes de la tuberculose l’a contraint à de fréquents repos en cure, lui a fermé l’accès à l’agrégation (il est rejeté deux fois à l’examen médical) et du professorat auquel il s’est destinait.

Lors de la Guerre pour l’Indépendance d’Algérie contre la France, être témoin des dégâts matériels et surtout humains causés par la guerre, il n'a pas hésité à dénoncer les atrocités commises en Algérie (tortures,

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