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L'information entre le marché et l'Etat

Analyse sectorielle : L'information entre le marché et l'Etat. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Mars 2024  •  Analyse sectorielle  •  1 255 Mots (6 Pages)  •  26 Vues

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L’INFORMATION ENTRE LE MARCHE ET L’ÉTAT :

FOCUS SUR LE JALON « HISTOIRE DE L’AGENCE HAVAS ET DE L’AFP »

Enjeux : S’interroger sur les sources d’informations primaires, avant leur diffusion dans la presse ou sur différents médias. Comprendre l’importance d’un « marché de l’information » et de sa maîtrise à travers la situation d’une agence de presse par rapport à ses clients (le marché) et son rôle pour un État et l’affirmation de sa puissance. Saisir les rapports évolutifs d’une agence de presse avec l’État et comment celui-ci peut tour à tour, apparaitre comme influençant son fonctionnement ou garantir de son indépendance.

I/Période 1, 1835-1940 

Avec le développement nouveau de la presse, à partir de la première moitié du XIXe siècle, l’apport et la connaissance d’informations « primaires » deviennent des enjeux majeurs. Il peut être intéressant de s’interroger sur les modalités de construction des informations diffusées dans la presse puis d’autres médias.

 -Dans la première moitié du XIXe siècle, apparaissent les grandes agences de presse, et dans le cas français l’Agence Havas, sous la Monarchie de Juillet, comme Reuter au Royaume-Uni, Wolff (Continental) en Allemagne et Associated Press aux États-Unis. Initialement il y a une volonté de Charles-Louis Havas, fondateur de l’agence qui est aussi une agence de publicité, de fournir des informations aux milieux économiques mais les ambitions s’élargissent ensuite à la faveur de l’accroissement de l’offre de journaux d’informations. Il y a une certaine dépendance de la presse française aux dépêches de l’Agence Havas, souvent et longtemps les seules disponibles.

-Avec le développement de l’Agence, il y a la construction de réseaux de correspondants, d’abord des personnes vivant dans les États concernés, dont les informations sont traduites à Paris, puis progressivement des agents à temps plein, arrivés de France et installés sur place. Les métiers se diversifient aussi avec une progressive spécialisation des fonctions exercées, ainsi celle de reporter de guerre. Au départ les communications des informations se font via les réseaux télégraphiques, puis se fait jour une progressive adaptation aux renouveaux technologiques et notamment la radio. –

Progressivement s’affirme une entente entre les trois agences européennes (premiers accords en 1859 et 1870), et plus particulièrement Havas et Reuter pour mutualiser des informations « primaires » et se répartir leur diffusion selon différentes parties du monde à avec la diffusion d’informations apparait un marqueur nouveau de la puissance des États d’origine de ces agences (forme de soft power). Havas obtient la diffusion exclusive d’informations pour la France, la Suisse, l’Europe du Sud « latine », l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud, assure une diffusion partagée avec Reuter pour la Belgique, l’Égypte, la Grèce et l’Empire ottoman. Reuter obtient la diffusion pour l’ensemble de l’empire britannique, ainsi que l’extrême Orient. Wolff, devenant l’agence Continental en 1865, diffuse à destination de l’Allemagne, des Pays-Bas, des pays scandinaves de Saint Pétersbourg et Moscou. Il y a une situation de monopole de la vente d’informations dans les États concernés et une situation de relative dépendance de la presse aux dépêches de l’Agence Havas. Cependant une évolution vers une mise en concurrence des agences se fait jour, notamment après la Première guerre mondiale et la montée en puissance manifeste des agences étatsuniennes…

-Un questionnement sur la neutralité et la sélectivité de l’information peut être à envisager du fait de la double nature de l’agence Havas qui est aussi une agence de publicité. Par exemple, au moment de la guerre russo-japonaise de 1904-1905, alors que l’agence Havas œuvre à des actions de publicité pour les emprunts russe, elle reçoit également des fonds secrets du gouvernement russe, le conseiller du ministre des finances russe résidant en France […]. Selon X. Baron [historien qui a écrit sur Havas] : « compte-tenu de sa position dominante sur le marché de l’information et de la publicité, Havas gagne sur deux tableaux : en bénéficiant de la publicité officielle pour les emprunts russes et en touchant des fonds secrets. Cette face sombre de l’agence, qui n’est certes pas la seule dans ce cas, suscitera d’incessantes critiques pendant l’entre-deux guerres, et particulièrement les attaques de Léon Blum pendant le Front populaire. »

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