L'histoire de la rondité de la terre
Cours : L'histoire de la rondité de la terre. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar ClaraRoscade234 • 18 Mai 2025 • Cours • 1 243 Mots (5 Pages) • 110 Vues
Depuis toujours, les Hommes se sont interrogés sur la forme de la Terre. Aujourd’hui, grâce aux images satellites, on sait qu’elle est sphérique. Mais cette certitude, en réalité, est le fruit d’une très longue évolution, faite d’observations, de raisonnements et de débats scientifiques et philosophiques.
Premièrement, les premières conceptions : une Terre plate
Dans les civilisations anciennes, la Terre est souvent vue comme plate et circulaire.
Par exemple, en Chine, dès le IVe siècle avant notre ère, on la représente comme un disque plat, surmonté d’un demi-ciel où se déplace le Soleil.
Les philosophes grecs du Ve siècle avant J.-C. ont eux aussi une vision similaire : pour eux, la Terre est un disque entouré par le fleuve Océan et recouverte par une voûte céleste. C’est notamment le cas d’Anaxagore, qui imagine une Terre plate, mais commence à faire des calculs sur la distance entre la Terre et le Soleil. Ce qui est remarquable, c’est qu’il s’appuie sur des observations réelles, mais il part d’une hypothèse fausse. Et pour avoir remis en cause les croyances religieuses, il sera d’ailleurs banni d’Athènes.
Deuxièmement, l’apparition de l’idée d’une Terre sphérique
Dès le IVe siècle avant J.-C., certains philosophes commencent à remettre en cause cette vision.
Platon, par exemple, remarque que l’ombre de la Terre, projetée sur la Lune lors des éclipses, est toujours circulaire. Il observe aussi que les étoiles visibles changent selon la latitude. Il en déduit que la Terre doit être courbe.
Son disciple, Aristote, va encore plus loin. Il propose une explication physique : pour lui, la Terre est une sphère, car c’est la forme naturelle d’équilibre des éléments.
Troisièmement, des observations concrètes vont renforcer cette idée
Au Ier siècle avant notre ère, le géographe Strabon note que lorsqu’un bateau s’éloigne d’un port, on voit d’abord disparaître la coque, puis le mât, ce qui suggère que la surface de la Terre est incurvée.
Mais c’est Ératosthène, au IIIe siècle avant J.-C., qui va marquer un tournant : il propose la première estimation de la circonférence terrestre.
Il part d’une observation simple : à Syène, au solstice d’été, le Soleil éclaire le fond d’un puits à midi, alors qu’au même moment, à Alexandrie, le Soleil est incliné d’environ 7,2°. En supposant que la Terre est sphérique et en connaissant la distance entre les deux villes, il utilise la géométrie pour estimer le périmètre terrestre à environ 40 000 km. Une démonstration brillante, fondée sur un modèle mathématique.
Enfin, à l’époque moderne, la science devient norme
Beaucoup plus tard, à la fin du XVIIIe siècle, la question de la forme de la Terre refait surface dans un contexte politique et scientifique très particulier : la Révolution française.
Les savants Delambre et Méchain sont alors chargés de mesurer un arc de méridien entre Dunkerque et Barcelone.
Pour mesurer cette portion du méridien, deux scientifiques sont envoyés sur le terrain : Jean-Baptiste Delambre et Pierre Méchain.
Ils utilisent une méthode scientifique : la triangulation. Elle consiste à former une série de triangles en repérant des points d’altitude visibles à distance, comme des clochers ou des sommets, puis à mesurer certains côtés et angles pour calculer les autres.
Cette mission, commencée en 1792, va durer plus de sept ans. Au final, leurs calculs permettent d’obtenir une valeur suffisamment précise pour fixer la définition du mètre.
Ce travail a des conséquences
Sur le plan scientifique, il confirme une nouvelle fois la rotondité de la Terre, par des mesures fiables et cohérentes avec le modèle sphérique.
Sur le plan pratique, il marque la naissance du système métrique, qui deviendra plus tard le Système international d’unités, utilisé dans le monde entier.
La conception d’une Terre sphérique ne s’est donc pas imposée immédiatement. Elle résulte d’une succession d’observations, de raisonnements scientifiques et d'améliorations des outils de mesure. Cette évolution historique montre que les modèles scientifiques se construisent progressivement, en confrontant des hypothèses à l’observation du réel.
Si les savants de l’Antiquité ont su, grâce à l’observation et au raisonnement, poser les bases de la rotondité de la Terre, les avancées technologiques modernes permettent aujourd’hui d’en apporter des preuves directes et incontestables.
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