Explication linéaire du poème « Le Mal », extrait des Cahiers de Douai, Rimbaud, 1870
Commentaire de texte : Explication linéaire du poème « Le Mal », extrait des Cahiers de Douai, Rimbaud, 1870. Recherche parmi 303 000+ dissertationsPar Sacha Picolet • 10 Novembre 2025 • Commentaire de texte • 1 491 Mots (6 Pages) • 13 Vues
Explication linéaire du poème « Le Mal », extrait des Cahiers de Douai, Rimbaud, 1870
Introduction
Les cahiers de Douai constituent un recueil de 22 poèmes composé de deux liasse de feuillets épars sur lesquels les textes ont été recopié au propre par Rimbaud, puis remis à Paul Demeny, poète et codirecteur de la maison d’édition, la librairie artistique, en 1870 à Douai. Ils ont été écrit lors de nombreuses fugues, du poète et révèlent son désir de liberté par rapport à son environnement familial et social.
« Le mal » est un poème écrit en 1870 qui se trouve dans le premier feuillet. Il est écrit dans le contexte de la guerre franco-prussienne dont Rimbaud condamne la violence absurde. Le texte aborde les thèmes de la guerre et de la souffrance humaine, tout en faisant une critique de la religion. Rimbaud s’interroge ainsi sur le mal, qu’il soit politique, morale ou divin. Le poème conserve la forme classique du sonnet.(deux quatrain, de tercets en alexandrins rimes en abba abba ccd ede) mais utilise des mots modernes, des procédés qui rompent avec ce modèle classique, et il traite des thèmes novateur en dénonçant la guerre et surtout la religion. Il pose ainsi la beauté de la forme à l’horreur du contenu pour mieux dénoncer. Nous pouvons alors nous demander comment Rimbaud dans ce poème dénonce les différentes formes du mal, tout en conservant une forme poétique traditionnel.
Annonce du plan :
Premier mouvement vers 1 à 6 : représentation pictural de l’horreur d’un combat
Deuxième mouvement vers 7 à 8 : description de la nature et compassion
Troisième mouvement vers 9 à 14 : critique de Dieu, indifférent.
Quatrième mouvement vers 12 à 14 : misère du peuple et hypocrisie religieuse.
Le titre : le mal
Ce titre est court et frappant et devient un concept avec le choix de la majuscule : ce n’est pas d’un mal en particulier dont on parle, mais du mal dans toutes ces dimensions, qu’elle soit physique morale ou sociale. Rimbaud, prépare le lecteur en lui annonçant doubler la vocation du critiquer ce qui considère comme étant le mal.
I. Représentation sonore et picturale d'un combat
- Le poème commence par décrire une scène de bataille d’une violence inouïe. Les allitérations en « r » (« crachats rouges », « mitraille »…) et en « f » (« sifflent », « infini »…) imitent le bruit des bombardements, tandis que l’assonance en « i » (« tandis », « mitraille », « sifflent »…) évoque le sifflement des balles, et celle en « a » (« crachats », « mitraille »…) les cris des soldats. On retrouve aussi un champ lexical de la guerre qui renforce cette image (« mitraille », « bataillons », « feu »), de même que les métonymies du vers 3 où les termes « écarlates » et « verts » sont employés pour désigner les soldats français et prussiens.
- Rimbaud utilise aussi des procédés pour critiquer cette violence, comme avec la mitraille, qui est personnifiée au vers 1, envoyant des « crachats rouges » au lieu de simples balles. Le terme « crachats », qui est péjoratif, souligne la laideur esthétique et morale des tirs qui souillent le paysage. Cette idée est renforcée par la couleur rouge, qui, en s’opposant à « l'infini du ciel bleu » énoncé au vers deux, crée une antithèse montrant le déchirement de la nature sereine par la violence.
- Il critique aussi la responsabilité des puissants au vers 3 en décrivant le roi de Prusse près des combats, qui se moque de la mort de ses soldats. Par ailleurs, le mot « Roi » est écrit avec une majuscule, ce qui renforce sa présence et son pouvoir.
- Au vers 4, Rimbaud commence même à déshumaniser les soldats en décrivant les bataillons croulant dans le feu comme s’ils étaient des bûches. Cela, et la personnification du mot « folie », qui « broie » au vers 5, montrent la guerre telle une forme monstrueuse que plus rien ne contrôle. Par ailleurs, l’emploi du présent de description marque l’aspect répété de ce massacre, ce qui renforce l’image horrifiante du mouvement. Cette image se poursuit au vers 6 avec une réification où « cent milliers d’hommes » sont comparés à un « tas fumant ».
II. Description de la nature et compassion :
- Après l’horreur de la bataille, Rimbaud
...