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Pourquoi rêver d’une langue universelle ? Quels seraient les bénéfices d’une langue universelle ?

Dissertation : Pourquoi rêver d’une langue universelle ? Quels seraient les bénéfices d’une langue universelle ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Juin 2023  •  Dissertation  •  2 841 Mots (12 Pages)  •  230 Vues

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Travail sous formes de recherches sur le sujet : Pourquoi rêver d’une langue universelle ? 

Quels seraient les bénéfices d’une langue universelle ?

      → Cela permettrait que tous les hommes se comprennent. Il y aurait une égalité parfaite entre tous les hommes. Il n’y aurait pas de langues plus parlées que d’autres : les inégalités sociales liées à notre langue maternelle disparaîtraient. Par exemple, une personne dont la langue d’origine est l’anglais aura beaucoup plus de facilité à voyager, à communiquer, à trouver un emploi etc, qu’une personne parlant uniquement le basque ou le créole. Avec une langue universelle, tout le monde serait mis sur le même pied d’égalité, aurait les mêmes chances de réussite… Il n’y aurait plus non plus de barrière de la langue, tout le monde pourrait communiquer avec tout le monde. Il y aurait alors sans doute moins de conflits, car le dialogue serait plus simple…

      En effet, les rapports entre les humains, entre les peuples, ne seraient-ils pas plus pacifiques si l’humanité ne pratiquait qu’une seule langue? Les humains parlent et se parlent, c’est ce qui les rassemble. Mais chacun s’exprime dans une langue particulière, perdant du même coup son pouvoir de communiquer en toute transparence et lucidité avec autrui. Cette fracture des langues pèse alors comme un fardeau sur notre tentative de communication. De ce point de vue, la pluralité des langues est expérimentée alors comme une différence, comme une  distinction, puis petit à petit comme une séparation. Autrement dit, la pluralité des langues peut être vue et vécue comme concurrence, brouille, hostilité, conflit et, enfin, à terme, comme choc des civilisations !

      L’idée de créer une langue unique, universelle, est apparue vers le XVIIe siècle, pour 4 grandes raisons :

- par idéal universaliste, que l’on cherche à étendre à l’ensemble de l’humanité

- par idéal mystique, cherchant à libérer les hommes et effacer le châtiment de Babel (récit qui met en scène les hommes, qui décident de bâtir une tour « dont le sommet touche le ciel », et Dieu qui, courroucé, leur inflige un double châtiment : les bâtisseurs cesseront de pouvoir se servir d'une même langue et ils seront dispersés « sur toute la surface de la terre »)

- pour des raisons intellectuelles, culturelles ou scientifiques, qui permettrait une meilleure compréhension et donc une meilleure cohésion entre les hommes, ce qui serait une grande avancée dans le domaine scientifique (ex : à l’époque romaine, cette langue universelle était le latin)

- pour des raisons économiques, politiques voire militaires

      Un des exemples les plus connus serait celui de l’Espéranto : langue construite en 1887 par un jeune médecin ophtalmologiste, elle avait pour but de faciliter la communication entre tous ceux qui n'ont pas la même langue maternelle. N’étant la langue officielle d’aucun Etat, l’Espéranto vise à établir un pont neutre entre les cultures. C’est une langue qui nécessite un court apprentissage (grammaire régulière sans aucunes exceptions, nombre limité de racines lexicales…). Elle fut présentée comme solution efficace et économiquement équitable au problème de communication entre personnes de langues maternelles différentes.

Il est intéressant de noter que dans le terme même d’Espéranto, nous retrouvons la notion d’espoir : ce projet représentait l’espoir d’un monde meilleur.

      Les spécialistes reprochent également souvent aux langues naturelles leur manque de rigueur et de précision (liée peut-être à leur équivocité : un mot pouvant avoir une signification multiple, la langue est souvent source de malentendus, d’incompréhension entre les hommes. Une langue fabriquée serait sans doute plus univoque, et ne créerait pas ces mêmes problèmes). L’autre reproche majeur fait aux langues naturelles est que, en raison de leur grande dispersion, elles sont “babélisées” et représentent un obstacle à la libre communication entre les hommes, au “libre-échangisme” linguistique.

    Selon Descartes, « l’invention de cette langue [= universelle] dépend de la vraie Philosophie ; car il est impossible autrement de dénombrer toutes les pensées des hommes, ni seulement de les distinguer en sorte qu’elles soient claires et distinctes. » (Lettre à Mersenne du 20 novembre 1629).

    Mais peut-on vraiment décider d’inventer une langue ? Que cela vaut-il ? Si la langue est le reflet de la culture de son pays, une langue construite de toutes pièces représente t’elle vraiment quelque chose ?

      En effet, une langue est toujours le reflet d’une culture, d’une façon de vivre, de penser… Par exemple, les honorifiques de la langue coréenne montre à quel point les coréens sont extrêmement poli et respectueux, en particulier avec leurs aînés. Cette distinction est beaucoup moins présente dans la langue française, qui se contente du tutoiement et du vouvoiement (tandis que le coréen possède une multitude de formes différentes en fonction de la personne à laquelle on s’adresse, selon son âge, son statut social etc). Il y a donc une grande richesse intellectuelle et historique derrière chaque langue, que ne possède pas une langue artificielle telle que l’Espéranto. De plus, si tout le monde parlait la même langue, il n’y aurait plus d’apprentissage des autres langues, donc plus d’ouverture aux autres cultures. Il y aurait un appauvrissement intellectuel, ainsi qu’un appauvrissement de notre langage lui-même, que l’on chercherait à simplifier continuellement. En croyant rapprocher les hommes, cela ne les éloignerait-il pas en réalité ? 

Les langues fabriquées n’ont pas d’historique, pas de mémoire, pas d’histoire… Tandis qu’une langue naturelle est le reflet d’une culture, d’une civilisation, d’une histoire… Elle évolue et se réinvente en permanence ; c’est ce qui en fait sa richesse (lorsque l’on apprend une langue étrangère, on en apprend également sur tout ce qui l’entoure et la constitue, on en apprend sur le pays en lui-même, ce qui nous permet de nous ouvrir au monde et aux autres). La langue fabriquée n’est pas chargée de ces mêmes significations, elle n’est pas aussi riche et chargée intellectuellement ; on pourrait donc la considérer comme intrinsèquement inférieure, comme une langue superficielle et “fausse”, qui appauvrit le monde. Une langue artificielle est par nature une langue “étrangère”, venue de l’extérieur, qui n’a aucune implantation stable, aucune connivence avec la société et ne peut donc convoiter ce statut d’« institution sociale ».1

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