LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Les activités théâtrales comme moyen de réduire l'anxiété langagière

Mémoire : Les activités théâtrales comme moyen de réduire l'anxiété langagière. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Décembre 2023  •  Mémoire  •  22 648 Mots (91 Pages)  •  93 Vues

Page 1 sur 91

Chapitre 1 : cadrage théorique

Introduction

Dans ce chapitre, les différents concepts, notions et théories autour desquels ce mémoire s’articule seront présentés et définis de façon à traduire fidèlement le raisonnement qui a été suivi. A travers cette partie théorique, seront également évoquées quelques recherches déjà menées dans le domaine par de grands chercheurs afin de dessiner le décor dans lequel s’inscrit ce travail. Outre la volonté de situer cette étude, cet état de l’art non exhaustif a pour volonté de donner une légitimité et de montrer la pertinence d’un travail sur la mise en place d’activités théâtrales comme moyen de réduire l’anxiété langagière liée à la participation orale chez des apprenants du secondaire en classe de français langue étrangère, qui apparaîtra désormais sous son sigle : FLE. Ainsi, le plan qui sera suivi dans ce chapitre est le suivant :

le cadrage théorique débutera avec la mise en avant de la place de l’oral en classe de FLE et de son importance pour l’acquisition des langues étrangères. Dans cette première partie, l’oral, la production orale, l’oral spontané et la participation orale seront, entre autres, définis avant que l’accent soit mis sur l’importance de l’oral et de la participation orale en classe de langue, sur l’approche communicativo-actionnelle, sur la place du FLE en Espagne et en Catalogne et sur le dispositif EMILE. Ensuite, l’intérêt se portera sur l’anxiété langagière et son influence sur l’apprentissage des langues. Les notions complexes d’anxiété langagière, d’estime de soi et de confiance en soi ainsi que les conséquences de ces affects sur l’apprentissage des langues seront évoquées. De même, quelques recherches menées dans le but de réduire l’anxiété langagière seront abordées. Finalement, dans une dernière partie, ce travail notionnel s’attardera sur les activités théâtrales comme outil pédagogique. Le concept d’activité théâtrale sera clarifié avant qu’un rapide aperçu historique de l’utilisation du théâtre en classe de langue étrangère soit réalisé. Enfin, cette dernière partie mettra en lumière les apports et intérêts des activités théâtrales dans l’apprentissage des langues.  


  1. La place et l’importance de l’oral dans l’enseignement-apprentissage du FLE
  1. L’oral et la participation orale en classe de FLE
  1. Tentative de définition de la notion d’oral

Le monde dans lequel nous évoluons est dominé par la communication orale qui a été définie par JAKOBSON (1963) comme étant la transmission d’informations, entre au moins deux participants, à travers le canal vocal. Ainsi, une première définition de l’oral se dessine, il s’agit d’un outil de communication et d’interaction sociale qui met en action deux phénomènes : l’écoute de l’autre et la production de la parole. De ce fait, l’importance de l’oral au sein de notre communauté est incontestable, d’autant plus qu’il permet de nous définir en tant qu’êtres humains (GOODY, 2007). Selon la Generalitat de Catalunya (2018 : 45), pour que les apprenants puissent développer correctement leurs compétences en langue cible, « il convient d’intégrer l’enseignement et l’apprentissage de l’oralité de façon systématique ». De même, pour GERMAIN et NETTEN (2011), l’enseignement-apprentissage d’une langue implique de développer une habilité à communiquer chez l’apprenant afin qu’ils soient capables de se débrouiller dans diverses situations de communication. Par conséquent, la place centrale qu’occupe aujourd’hui l’oral en classe de langue implique de définir cette notion.

En didactique des langues, l’oral est à la fois un moyen d’enseignement et un objet d’apprentissage (CUQ, 2003 : 182) et il peut prendre diverses formes : il peut être de l’écrit oralisé, de l’oral médiatisé ou encore de l’oral spontané (CHAILLEUX-EL, 2018). C’est ce dernier point qui sera mis en avant dans ce mémoire. De son côté, ROBERT (2008 : 156), précise que l’oral, en didactique des langues, désigne « le domaine de l’enseignement de la langue qui comporte l’enseignement de la spécificité de la langue orale et son apprentissage au moyen d’activités d’écoute et de production conduites à partir de textes sonores si possible authentiques ». DUMAIS (2012 : 19), quant à lui, affirme que l’oral est « un objet d’enseignement/apprentissage qui fait appel à des habilités cognitives et linguistiques […] et qui concerne autant la production que la compréhension ». Il est à préciser que dans le cadre de ce mémoire, seule la production orale sera abordée.

Selon l’encyclopédie LAROUSSE (1998), la notion d’« oral » renvoie à ce qui est exprimé par la bouche, transmis par la voix et fait de vive voix s’opposant ainsi à l’écrit. Quelques années auparavant, RAY (1991), dans le dictionnaire le ROBERT, a défini l’« oral » comme étant « opposé à l’écrit, qui se fait, qui se transmet par la parole, qui est verbal ». Ces deux définitions similaires de la notion d’« oral » permettent d’affirmer que ce dernier peut être présenté comme étant une situation langagière mettant en jeu la voix dans une situation de communication entre deux ou plusieurs interlocuteurs. Ces définitions de l’oral, qui paraissent pourtant simples, traduisent non seulement la complexité de la notion mais également le rapport complexe qui existe entre l’oral et l’écrit dans l’enseignement-apprentissage des langues étrangères. Ce point sera abordé plus en détail dans la partie suivante (I.2.b).

Du côté de la didactique des langues, les chercheurs PLANE (2000), COLLETTA (2002) ou encore WEBER (2013) affirment que la notion d’oral est un concept flou difficilement définissable. En effet, selon COLLETTA (2002 ; 38), « l’oral est un terme qui sous-entend à la fois le langage, la langue, la parole, la pensée, l’interaction, la conversation, le discours. En fait, il permet l’échange avec l’autre. ». Pour ROSIER (2002 : 87) l’oral, contrairement à l’écrit, est abstrait et éphémère.

Ces définitions permettent d’affirmer que la notion d’« oral » « renvoie au langage parlé, accompli au moyen de l’appareil phonatoire humain » (BENAMAR, 2012 : 13). Cependant, l’oral ce n’est pas simplement ce qui est transmis par la bouche mais c’est également ce qui est transmis par le corps. En effet, selon FRANÇOIS (2002 :57), c’est aussi « ce qui est soutenu par le corps de soi et de l’autre, les regards, et tout ce qui donne un contexte aux paroles et en même temps les commente ». Plus tard, GARCIA-DEBANC et PLANE (2004 :91) confirmeront ces propos en affirmant que « l’oral est une production corporelle, dans son fonctionnement phonétique mais aussi par l’activité physique d’accompagnement, mimique et gestuelle, dont elle ne peut être séparée, ni dans son rythme, ni dans son intensité ».

...

Télécharger au format  txt (151.6 Kb)   pdf (477.4 Kb)   docx (834.6 Kb)  
Voir 90 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com