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Portrait Officiel Du Président

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Par   •  5 Mars 2015  •  1 054 Mots (5 Pages)  •  709 Vues

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Le portrait du président

Par André Gunthert, mercredi 23 mai 2007 à 10:15 (43640 vues, permalink, rss co) :: En images - Politique

De haut en bas et de gauche à droite: Adolphe Thiers (1871-1873), Raymond Poincaré (1913-1920), Paul Deschanel (1920-1924), Alexandre Millerand (1920-1924), Albert Lebrun (1932-1940), René Coty (1953-1959), Charles de Gaulle (1959-1969, photo: Jean-Marie Marcel), Georges Pompidou (1969-1974: photo: François Pages), Valéry Giscard d'Estaing (1974-1981, photo: Jacques-Henri Lartigue), François Mitterrand (1981-1995, photo: Gisèle Freund), Jacques Chirac (1995-2007, photo: Bettina Rheims), Nicolas Sarkozy (2007, photo: Philippe Warrin), © La Documentation française.

Voir la série complète des portraits des présidents de la République sur le site de La Documentation française.

Les portraits officiels des responsables politiques français s'inscrivent dans une longue tradition. Dans Le Portrait du roi (Minuit, 1981), Louis Marin analyse les pratiques de la représentation du pouvoir sous Louis XIV, dont le célèbre portrait par Rigaud fournit un modèle qui sera imité par de nombreux souverains.

Le premier président de la République à adopter le portrait photographique est Adolphe Thiers en 1871, confirmant de la sorte la revendication de modernité de la IIIe République. Néanmoins, le portrait reste un attribut officiel, une représentation de la fonction plutôt que de l'individu: c'est pourquoi l'exercice de figuration s'inscrit dans un cadre strict, aux variations limitées. Il impose le port de l'habit de cérémonie, un fond neutre, une pose classique. La posture debout, de léger trois-quart, la main droite appuyée sur une pile de livres, s'installe dès l'origine comme la figure de style adéquate. Le format est en hauteur. On ne sourit pas.

Celui qui va rompre avec cette série hiératique est René Coty, second président de la IVe République. Pour la première fois, un personnage vivant s'inscrit dans un cadre réel, esquisse un sourire. La photographie humaniste est passée par là. Par rapport à cette respiration, la photographie de Charles de Gaulle, proche du portrait d'Albert Lebrun, reprend strictement les canons du genre. La différence est ailleurs: dans l'arrivée de la couleur, qui représente à la fois une innovation technique, mais aussi une manière de renouer avec la lignée des portraits d'apparat en peinture. Le choix de la bibliothèque de l'Elysée, qui peut s'analyser comme une adaptation à cette nouveauté, restera le décor privilégié des présidents de la Ve.

La vraie rupture arrive avec Valéry Giscard d'Estaing en 1974. Conforme à l'esprit que veut insuffler le nouveau président, le portrait chamboule audacieusement le genre, avec la complicité de Jacques-Henri Lartigue. Pour la première fois, l'opération photographique a fait l'objet d'une attention et de choix minutieux, témoignant de la revalorisation culturelle du médium. Pour la première fois, le portrait d'un chef d'Etat est commandé à un artiste de renom, consacré par le MoMA de New York. Giscard a placé la barre haut, imposant à ses successeurs de ne pas négliger l'exercice.

Premier président socialiste de la Ve République, Mitterrand, qui a fait campagne sur "la force tranquille", veut rassurer. Le portrait retrouve le cadre de la bibliothèque, mais le chef de l'Etat a fait un choix emblématique: celui de Gisèle Freund, intellectuelle et femme engagée autant que portraitiste des grands écrivains des années 1930.

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